L’ATELIER DE GRAVURE
DE L’ACADÉMIE DES
BEAUX-ARTS
DE TOURNAI
L’Académie des Beaux-Arts de la Ville
de Tournai dispense le cours de gravure dans son programme de promotion
socioculturelle. Depuis 1944, Jean-Marie Molle est chargé de ce
cours.
Les participants développent une
recherche mêlant la concordance entre le fond et la forme. En partant
de l’élément graphique, les élèves doivent
s’essayer à traduire un sentiment, une atmosphère... par
le monochrome ou les couleurs et les nuances nées des superpositions.
Si les recherches sont personnelles, elles
se font dans le cadre d’un atelier où le voisinage, les discussions,
les conseils enrichissent les démarches individuelles. La tour d’ivoire
est bannie; le café et la sucrerie transforment la coexistence en
complicité.
Le matériel et les locaux mis à
la disposition des participants les poussent à un travail de qualité.
Et ce n’est pas sans une fierté légitime que les productions
sont accrochées aux cimaises improvisées lors des journées
portes ouvertes de juin chaque année.
L’exposition programmée dans le Cambrésis
présente une sélection de travaux de Jean-Marie Molle, professeur,
et de quatre participants: Myriam Bourdon, Chalaga, Sylvaine Maghe, Arlette
Vléminckx.
Jean-Marie Molle:
Déclinaison de corps
Jean-Marie Molle
8 Avenue des Etats-Unis
B-7500 Tournai
Tél. 00 32 69 84 72 85
Aujourd’hui, Jean-Marie Molle traite d’un des
sujets les plus traditionnels de la peinture : le nu. Mais celui-ci est
plus l’objet de sa démarche que le sujet. Sur un papier Japon, Jean-Marie
Molle dessine des corps les uns à côté des autres à
l’encre de Chine ou à l’écoline. Il repasse sur certains
traits ou les prolonge avec une autre encre, voire avec une troisième.
Les corps ont tendance à s’effacer
pour laisser place à une écriture, bien que le spectateur
reconnaîtra d’une manière évidente ici deux seins ou
là une cuisse.
Les visages, eux, sont beaucoup plus évoqués
que représentés; une rupture totale avec les premières
recherches et créations de Jean-Marie Molle.
Ces corps naissent d’une écriture
automatique sur des papiers grand format.
La succession de poses peut faire penser
soit à la juxtaposition de corps ou, au contraire, au corps dans
un moment de vie.
Pour l’exposition de Busigny et du Cateau,
Jean-Marie Molle a transcrit sa démarche avec la technique de la
gravure, pour la première fois.
Myriam Bourdon:
Entre tendresse et spontanéité
Myriam Bourdon
50 Rue Albert 1er
B-7504 Froidmont
Tél. 00 32 69 64 08 25
Les eaux-fortes et aquatintes de Myriam Bourdon
(1946) sont de petites dimensions. Pourtant elles présentent chacune
une grande exigence technique car elles sont la juxtaposition de plaques
et la résultante de trois ou quatre passages d’encre. Cet aspect
permet de qualifier Myriam Bourdon de véritable coloriste. Ses options
des tonalités et des nuances ne sont pas sans évoquer certains
chromos anglais.
Lorsqu’elle a fixé le cadre de son
travail de gravure, Myriam Bourdon le remplit d’éléments
graphiques et géométriques à la manière de
la tapisserie de Bayeux ou des livres d’heures. Elle dessine des histoires
s’inspirant de la Grande Histoire ou de l’Ancien Testament (L’arche de
Noé...), des personnes qui lui sont familières, sa fille
- Noémie - en particulier, s’immiscent dans la scène, créant
des discordances temporelles, nous rendant le conte d’autant plus proche.
Un coup d’œil un peu distrait pourrait classer
les œuvres de Myriam Bourdon dans le domaine toujours discuté de
l’art naîf; mais la disposition des éléments est trop
le fruit d’une volonté pour maintenir cette impression.
Régulièrement, les gravures
constituent une série, les actes d’une pièce, les chapitres
d’une histoire. Pourtant chacune reste d’une lecture autonome et s’apprécie
comme telle. Le traitement des êtres et des animaux par Myriam Bourdon
fait naître un sentiment de tendresse car ils sont porteurs de l’amour
qu’elle leur voue dans la vie de tous les jours.
Malgré toute l’élaboration
que demandent ces gravures tant au niveau du fond que de la forme, elles
laissent un autre sentiment au spectateur, celui de la spontanéité.
Sylvaine Maghe:
Personnages en quête
d’auteurs
Sylvaine Maghe
101 Rue Massena
F-59493 Villeneuve d’Ascq
Tél. 03 20 41 33 19
Sylvaine Maghe (1962) s’est formée à
la bande dessinée à l’école Saint-Luc, à Bruxelles.
Elle est aujourd’hui professeur de dessin à l’institut Saint-Luc
à Tournai (Ramegnies-Chin).
Elle a gardé de sa formation le plaisir
de raconter des histoires par l’image.
D’une apparence sage, ses images sont imprégnées
de mystère. Celui-ci naît de perspectives troublantes ou de
trappes d’où surgit quelque personnage comme s’il sortait de la
feuille, des deux dimensions. S’il n’occupe le rôle principal de
l’histoire, le chat apparaît au moins comme acteur secondaire.
Sylvaine Maghe maîtrise parfaitement
les passages afin de créer des nuances multiples qui viennent donner
le relief aux mille objets qui décorent le cadre de vie des personnages
issus de l’imaginaire du graveur.
C’est au spectateur de s’inventer le texte
qui accompagne l’illustration car si l’action et le temps sont figés
c’est dans l’attente du souffle de vie.
Arlette Vléminckx:
Du paysage au jardin secret
Arlette Vléminckx
20 A Rue Gilles Savoie
B-7622 Laplaigne
Tél.: 00 32 69 34 54 37
Arlette Vléminckx (1952) traite l’eau-forte
et l’aquatinte en monochrome noir. Elle s’inspire de la nature dans ce
qu’elle a de plus sauvage, de moins violé : les roches, les gouffres,
les failles, les abîmes, les anfractuosités...
De son attaque de la plaque et de l’impression
des encres sur le papier, naît un trouble car la trace fait penser
à des écorchures, des chairs en lambeaux. Et les paysages
deviennent des souvenirs intimes, des souffrances.
L’exploration d’Arlette Vléminckx
des techniques peut être traditionnelle mais la gravure peut, par
ailleurs, résulter d’expériences telles que l’attaque de
la plaque par du vinaigre et de la paille de fer.
Arlette Vléminckx met un grand soin
à choisir les titres de ses œuvres : Naissance lyrique, Gange, Arche
de l’échappée, Réclusion du cocon... Elle révèle
par là un rapport à un autre jardin secret : le mot, l’écriture,
l’encre, le papier.
Chalaga:
Formes, lignes, surfaces,
courbes
Chalaga
Dans un premier temps, Chalaga s’inspire
d’une représentation figurative.
Les éléments sont bouleversés
par le travail de l’acide sur la plaque; morsures qui deviennent l’objet
de la recherche du graveur qui va accentuer les matières et les
lumières en se détachant du sujet.
Sensible au papier, Chalaga réserve
des espaces qu’elle ne griffe pas, qu’elle laisse intacts afin que le support
joue un rôle actif et ne soit pas un simple passe partout.
Afin de mettre en évidence sa recherche
des matières, Chalaga traite son graphisme en monochrome noir.
Le figuratif limité a sa plus simple
expression, c’est le rapport des formes, lignes, surfaces et courbes qui
deviennent l’essentiel de la gravure, engendrant des rapports de forces
allant de la sérénité à la violence.
Jacky LEGGE
Marcel
Lizon
Fernand
Vanderplancke
Yonnal
Lannoy
Jean-Claude
Dresse
Les
Graveurs de Tournai
L'Association
"Arts en Cambrésis"
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