En permanence:
Galerie Het Steen, 32 rue des Pierres, B-1000 Bruxelles, Tél.: 00 32 25 11 44 73

Het Steen , est le nom d’une petite galerie-atelier, temple discret de la gravure contemporaine, où l’on rencontre des artistes de qualité parmi lesquels culmine Lannoy (Yonnal pour les intimes), dont les gravures sur cuivre - parfois en couleurs - appartiennent à la grande tradition goyesque. Il perpétue ainsi, avec intensité et passion, une inspiration qui permet d’évoquer, selon les thèmes, Pascin, Richard Davies et les expressionnistes allemands.
Lannoy sait raconter une histoire. Peu de graveurs se donnent encore cette peine, attachés surtout à la joie de la “cuisine” du métier. C’est l’un des charmes de la démarche de cet artiste, hier encore inconnu de nous, de nous faire rencontrer dans ses oeuvres des personnages qui vivent une aventure, même si celle-ci les emplit souvent d’angoisse et d’inquietude rentrée. On prend grand plaisir à découvrir ces pages où les spectacles quotidiens alimentent une verve à la fois amère et drôle.
(Stéphane REY)

En mars j’ignorais son existence, en avril j’étais persuadé que je venais de découvrir un nouveau talent, en juillet j’étais sûr enfin de la qualité, de l’authenticité, et du charme de cette peinture pas tout à fait comme les autres, pas à la remorque d’une école en “iste”, pas dans l’équipe d’un marchand de tableaux, et qui venait d’être accueillie au Musée de Lille en une exposition fort goûtée.
Lannoy vit à l’abri des convulsions du monde. Il est si l’on veut un paysan de la peinture, puisque la peinture est son champ qu’il ensemence et récolte.
Sur sa toile sont nés des personnages souvent étranges, on les sent un peu mal à l’aise, ils n’incarnent pas une très bonne conscience, ils sont hauts en couleur comme ceux de feu James Ensor, mais depuis Ensor l’angoisse a beaucoup augmenté dans le monde! Ils pourraient être des fleurs d’ailleurs, ou des maisons; cela ne compte pas, ce qui compte c’est le tableau qui en résulte, et Lannoy est un plasticien rigoureux. En plus de ses qualités techniques, et de son imagination, Lannoy doit être l’un de ces philosophes qui se disent que message pour message, autant choisir celui du bonheur, alors il nous présente des rouges, des jaunes, des bleus qui nous tonifient l’âme et le coeur.
Avec la gravure, Lannoy se fait parfois pamphlétaire, j’aime cette cruauté qui se marie si bien au trait, accentue l’ombre et remue des enfers.
(Jean BOURET - Paris)

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