Souvenirs d'automne

textes et mise en page: bippe
photos: Louise Nadon


Ne se dissimule sous un voile le message. Mais cherche en l'image d'autres résonances faisant appel à la foulée du rêve . L'âme désirante au creux du poème jouant l'atout du clair-obscur.


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Souvenir d'octobre

La feuille accrochée à l'arbre
Prévoit-elle dans la splendeur d'octobre
L'ultime vol plané
Au bout duquel elle rejoindra
L'humus des origines
Voilà que la mère enfante sa propre mort
Dans la douleur extrême
Comme jadis elle le fit pour le fils
Pourquoi toute chose bonne et belle
Ne s'accomplit que dans sa disparition
Sans que personne n'en puisse changer le cours
Fleuve ininterrompu charriant nos vies dérisoires
Comme des épaves promises à l'abyme

La mélancolie au cou de l'automne
Le moral aussi bas que les nuages
Aussi perdu que la bête touchée
On va au fil des jours sans grâces
D'adieu en adieu
Sans rien retenir dans ses mains
Trop lisses trop froides
Avec pour seule musique
Les voix absentes
Comme Guillaume
Sous le pont Mirabeau



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La nature ne me parle plus
Seule la nuit
- par sa profondeur-
garde ses attraits
Le satin noir de l'air sur ma peau
Comme une aile
Alors le versant obscur des choses
Me saisit et me courbe
Hors du champ de la lumière
Nulle intention n'a cours
Dans le désordre universel
Et j'éclate d'un grand rire
Au milieu de ma solitude
Qui rameute les ombres fraternels
Sombres adieux

La nuit n'attend pas
Elle prend et entraîne
Y brillent des rêves incandescents
Consumant regrets et chagrins
L'aube surprendra le voyageur
En d'autres lieux
D'autres visages s'ouvriront à lui
Pour y construire maison nouvelle
Refuge éphémère
Qu'il faudra encore et encore quitter
Quand l'obscur reviendra s'enquérir
De son éternel complice
Pour d'autres adieux


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