Ne se dissimule sous un voile le message. Mais cherche en l'image d'autres résonances faisant appel à la foulée du rêve . L'âme désirante au creux du poème jouant l'atout du clair-obscur. |
Souvenir d'octobre La feuille accrochée à l'arbre Prévoit-elle dans la splendeur d'octobre L'ultime vol plané Au bout duquel elle rejoindra L'humus des origines Voilà que la mère enfante sa propre mort Dans la douleur extrême Comme jadis elle le fit pour le fils Pourquoi toute chose bonne et belle Ne s'accomplit que dans sa disparition Sans que personne n'en puisse changer le cours Fleuve ininterrompu charriant nos vies dérisoires Comme des épaves promises à l'abyme |
La mélancolie au cou de l'automne Le moral aussi bas que les nuages Aussi perdu que la bête touchée On va au fil des jours sans grâces D'adieu en adieu Sans rien retenir dans ses mains Trop lisses trop froides Avec pour seule musique Les voix absentes Comme Guillaume Sous le pont Mirabeau |
La nature ne me parle plus Seule la nuit - par sa profondeur- garde ses attraits Le satin noir de l'air sur ma peau Comme une aile Alors le versant obscur des choses Me saisit et me courbe Hors du champ de la lumière Nulle intention n'a cours Dans le désordre universel Et j'éclate d'un grand rire Au milieu de ma solitude Qui rameute les ombres fraternels |
Sombres adieux La nuit n'attend pas Elle prend et entraîne Y brillent des rêves incandescents Consumant regrets et chagrins L'aube surprendra le voyageur En d'autres lieux D'autres visages s'ouvriront à lui Pour y construire maison nouvelle Refuge éphémère Qu'il faudra encore et encore quitter Quand l'obscur reviendra s'enquérir De son éternel complice Pour d'autres adieux |