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erhlichiose
(résumé)
Véritable problème de santé publique, il s'agit d'une maladie en émergence
dont les premiers cas humains ont été décrit chez l'homme dans les années 80. L'erhlichiose
est due à des bactéries Gram-négatif, parasites intracellulaires obligatoires
(monocytes, granulocytes), transmises par les morsures de tiques, de
mai à
octobre, dans les massifs forestiers. Le risque infectieux est élevé
(3% environ), mais la
maladie est souvent inapparente. Cette maladie touche souvent le bétail. Chez
l'homme on distingue l'EGH (en cas d'atteinte des granulocytes = globules
blancs) et l'EMH (en cas d'atteinte des monocytes et des macrophages), mais les
manifestations cliniques sont assez peu différentes. La maladie provoque en
outre une immunodépression (grave chez les patients déjà
immunodéprimés, comme
les sidéens) et favorise des infections opportunistes. Les co-infections avec
d'autres maladies transmises par les tiques (borréliose de Lyme, babésioses
murine) semblent fréquentes, compliquent le diagnostic et allongent la durée
d'évolution.
| 1 à 3 semaines après la morsure de tique survient un syndrome grippal
aigu non spécifique (forte fièvre, maux de tête, douleurs musculaires) avec
volontiers des troubles digestifs (nausées, vomissements, anorexie, maux de
ventre etc.), pharyngite, toux, ganglions, éruption cutanée (non liée à la
morsure du tique); un état confusionnel est possible.
Mais dans 99% des cas, il n'y a aucun symptôme. La maladie guérit spontanément
en quelques semaines, mais des fièvres persistantes jusqu'à 11 semaines sont
possibles.
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| Tout syndrome grippal inexpliqué, en région forestière ou chez un
patient exposé aux morsures de tiques, de mai à octobre, doit faire rechercher
systématiquement la maladie, d'autant plus que le traitement doit être
précoce.
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| Les cas sévères sont rares, mais mortels dans 50% des cas ou plus : syndrome septicémique, détresse respiratoire aiguë, rhabdomyolyse, hémorragies,
neuropathies périphériques et infections opportunistes ou
nosocomiales. De sévères complications rénales, hépatiques voire même cardiaques
sont possibles. Les patients immunodéprimés ont un fort risque de décès.
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| Numération formule sanguine
durant la première semaine, on trouve souvent :
- leucopénie (chute des globules
blancs)
- thrombopénie (chute des plaquettes)
- élévation des transaminases
(enzymes du foie)
- le syndrome mononucléosique
(inclusions dans le cytoplasme des monocytes) pour l'EMH
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| Frottis sanguin et goutte épaisse : présence de morulae
(inclusions cytoplasmiques dans les monocyte et macrophages (EMH) ou dans les
granulocytes). Le diagnostic est alors certain, mais c'est inconstant.
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| Ponction lombaire (pour les formes neurologiques) : présence des morulae dans les leucocytes de LCR (liquide céphalo-rachidien).
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| Sérologie +++ :
- l'IFI (Immunofluorescence
indirecte) est positive dés la 3e
semaine
- nouveau test ELISA
- PCR +++ : précoce (24 à 48 heures),
sensible, spécifique mais réservé à quelques labos très spécialisés. |
le diagnostic doit
être précoce et le traitement immédiat, sans attendre les résultats de la
sérologie.
La doxycycline est l’antibiotique de référence pour les malades
atteints d’ehrlichiose. Elle constitue d’ailleurs quasiment un test
thérapeutique, dans la mesure où l’on peut assister à la défervescence
dans les 48 heures pour 97 % des cas. L’absence de réponse à la
doxycycline dans les 2 jours doit donc faire envisager un autre diagnostic.
La durée du traitement va de 5 à 28 jours, selon la gravité de l’atteinte. Il n’y a pas de protocole clairement établi.
Chez les allergiques, les enfants et les femmes
enceintes, l’utilisation de la rifampicine constitue une
alternative.
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