L'attitude du sondeur

La manière avec laquelle on aborde un problème, c'est la direction de nos efforts. C'est aussi notre éthique de recherche. La direction de nos efforts c'est la précision que l'on met à représenter fidèlement la réalité. L'éthique de recherche c'est le soin que l'on prend à respecter les gens qui nous fournissent des renseignements. Si nous possédons assez de flair, nos analyses seront des plus nuancées.

Mais gare à celui qui fait preuve d'une trop grande confiance ! Il s'en ira vers des chemins qu'il croit connus, sans se rendre compte que les choses ne vont pas comme c'était prévu. C'est là toute l'importance de l'attitude que l'on adopte en face d'un problème.

Le responsable de ce site : Frédéric D'Astous 

 
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Conserver son objectivité - Quelle est l'importance de l'objectivité lorsqu'on examine un problème ?

Explorer un problème - Est-ce qu'il y a une méthode générale à suivre pour réaliser un sondage ? Voici quelques points à surveiller.

Protection des renseignements personnels - Certains sondeurs se donnent des politiques de protection des informations personnelles. Pour appuyer ces politiques, la méthodologie doit mettre en pratique certaines précautions.

Le risque relié à la violation de l'éthique - (NOUVEAU) Les règles éthiques sont parfois vues comme des grands principes que l'on doit respecter. Présentées de cette manière, certains auront tendance à les considérer comme un idéal difficile à atteindre.

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Conserver son objectivité

Lorsqu'on décide de réaliser un sondage, l'objectivité est une des clefs qu'il ne faut pas perdre. Le Larousse traite de l'objectivité en précisant que c'est la qualité de celui qui : "sait faire abstraction de ses préférences personnelles." Les préférences personnelles sont toutes ces choses qui nous font paraître notre idée comme allant de soi.

Ceci peut avoir plusieurs conséquences négatives. Par exemple, si vous utilisez, pour une question, un choix de réponses, il se peut que vos choix ne tiennent pas compte de la vision de votre clientèle. C'est ce qui peut arriver lorsqu'on demande comment des clients ont appris l'existence d'un commerce (ou d'une organisation). Pour celui qui possède l'entreprise, le moment où des gens en apprennent l'existence est très important. Pour le client, ce n'est pas si souvent le cas. Les réponses risqueront d'être évasives, voire inutilisables.

Pour surmonter le défi de l'objectivité, il est important d'adopter certaines stratégies. L'objectif poursuivi sera de chercher à se rapprocher de celui à qui vous désirez poser des questions. Il faudra vous poser à vous-même quelques questions :

N'oubliez pas que pour plusieurs personnes, il est facile de passer sous silence certaines informations. Souvent, on ne remarque des choses que si un problème se pose. Ainsi, le nouvel aménagement de vos locaux peut facilement passer inaperçu, même si son impact a été déterminant.

Bon sondage !

Votre conseiller : Frédéric D'Astous.


Explorer un problème

La plupart des gens qui désirent créer un sondage, ont en tête un type d'étude qu'on nomme : étude exploratoire. Ce type d'étude peut donner une énorme quantité d'informations, souvent très utiles. Mais, il faut aussi savoir que cette manière de procéder peut compliquer la vie de celui qui tente cet exercice. Voici quelques points de repère.

En premier, préciser son sujet.

Le mot explorer est souvent synonyme de partir à l'aventure. Comme dans tout voyage, il faut se donner une priorité. C'est à partir de cette priorité que tout le reste s'harmonisera. Il est bien important de ne se donner qu'une seule priorité. L'identification de plus d'une priorité est à éviter ! Cela peut vous camoufler une difficulté de clarification. Vous aurez alors amorcé une bombe à retardement qui éclatera au moment où vous tenterez de réaliser l'analyse de vos résultats.

En second lieu, structurer la cueillette des informations.

Une étude exploratoire est souvent attirante en raison du grand nombre de renseignements qu'elle nous permet d'obtenir. Cette qualité peut cependant devenir un cauchemar. Sans une bonne structure, les renseignements mis en banque sont rarement utilisables. Pour organiser la cueillette, il sera important de :

N'oubliez pas que la qualité principale d'une recherche exploratoire est de vous donner une mine d'or en renseignements divers. C'est à vous de penser à la manière de mettre en banque cette richesse. Cela peut faire toute la différence entre une mine d'or et des sables mouvants où chaque effort vous enfoncera davantage.

Bon sondage !

Votre conseiller : Frédéric D'Astous.


La protection des renseignements personnels

Pour réaliser un sondage (ou tout autre type de recherche), on demande souvent aux personnes qui nous informent de confier des renseignements personnels. Habituellement, la confidentialité des réponses fait partie des attentes de celui ou de celle qui nous répond. Cette préoccupation est présente, même lorsque les renseignements demandés sont anodins.

C'est pour l'ensemble de ces motifs que le sondeur doit se donner une méthode de traitement des informations reçues pour éviter que des personnes soient identifiables. Simplement se dire que l'on ne divulguera pas de renseignements personnels est insuffisant. La tentation étant ce qu'elle est, des fuites sont toujours possibles. Dans les pires cas, des personnes avec qui le sondeur fera affaire utiliseront des techniques de persuasion pour que les règles de la confidentialité soient brisées.

Le sondeur doit donc se protéger et protéger ses renseignements. Pour avoir des assurances concrètes de confidentialité, différentes stratégies de gestion des données peuvent être prises.

Dans le cas d'un sondage, il sera important de découpler la liste des personnes composant l'échantillon d'avec les questionnaires. En fin de compte, il ne faut pas qu'il y ait de possibilité de trouver le nom de la personne ayant rempli tel ou tel questionnaire. Utiliser des numéros n'est pas suffisant. Si on sait que le questionnaire "x" a été rempli par le répondant numéro 24, un rapide coup d'oeil à la liste et la confidentialité est brisée. Pour plus de sécurité, la numérotation des questionnaires (en vue de la compilation) peut être faite après que l'ensemble des réponses a été reçu.

Dans le cas d'entrevues enregistrées, on pourra n'utiliser qu'un petit nombre de cassettes. Ainsi, une fois la grille d'entrevue remplie et vérifiée à partir de l'enregistrement, les éléments susceptibles d'identifier le répondant disparaîtront. Les cassettes seront réutilisées à intervalles réguliers ce qui assurera l'étanchéité de la procédure de confidentialité. Il ne restera qu'à effacer les bandes des toutes dernières entrevues pour éliminer tout risque.

Il ne faut jamais sous-estimer le risque relié à un potentiel de fuite d'un renseignement. Seule une méthode précise est une véritable garantie.

Soyez vigilants !

Le responsable du site : Frédéric D'Astous


Le risque relié à la violation de l'éthique

Les règles éthiques sont parfois vues comme des grands principes que l'on doit respecter. Présentées de cette manière, certains auront tendance à les considérer comme un idéal. Le problème de cette vision, est qu'un idéal est parfois vu comme un objectif difficile à atteindre. Ainsi, dans la pratique pratique, on s'en inspire mais sans plus. Et parfois, certains peuvent aller jusqu'à les considérer comme inaccessibles et ne font alors rien ...

En agissant de cette manière, on oubliera les conséquences très concrètes que peuvent avoir les manquements aux règles éthiques. Et c'est là que des surprises très inconvenantes peuvent se produire. Le but de cette chronique est d'explorer le niveau du risque.

Il y a plusieurs manières de distinguer les enjeux éthiques. Mais, ici on cherchera à distinguer les enjeux éthiques en relation avec le type de renseignements recensé. Sous ce plan, certaines informations semblent plus sensibles que d'autres. Tentons de distinguer les degrés dans les problèmes qui peuvent être créés. Par la suite, le lecteur remarquera comment il est facile de changer de niveau de risque, même si le type d'information reste le même. Ainsi, on peut passer d'un niveau relativement bénin, vers "quelque chose" aux conséquences plus désagréables. Voici les niveaux de risque que nous utiliserons ici :

L'indiscretion risquera de se produire lorsque le chercheur est en possession d'informations sur un sujet peu sensible, mais qui révèle un détail de la vie d'une personne. Le fait de connaître le nombre de fois qu'une personne va au restaurant serait de ce nombre. Quoi de plus banal en effet ! Cette activité n'entre pas dans celles jugées répréhensibles par la société. On ne semble pas pouvoir y détecter aucune conséquence négative. Or, les choses ne sont pas si simples ! Cette information peut révéler des choses sur la vie intime ou professionnelle. En effet, si le fait d'aller au restaurant est anodin, le motif peut ne pas l'être ! Qu'arrivera-t-il si le motif est peu avouable ? Par exemple, le grand nombre de repas pris au restaurant peut être causé par une mauvaise situation de couple ! La fuite d'une information banale peut alors entraîner un dommage réèl à la vie privée d'un individu. Et surtout, plusieurs interprétations !

Un second groupe de problèmes est le risque d'un dommage concret à la vie privée des individus. Il arrive parfois qu'une information ait un caractère plus sensible. Prenons le cas du nombre d'emballages de condoms qu'un individu achètera en un mois. Cette information a déjà un caractère intimiste qui incite à la prudence. Cependant, plusieurs vont considérer que l'achat de ce produit en maintenant accepté dans nos sociétés occidentales. Ce serait donc une information sensible, mais quand même relativement banale. Encore là, les choses ne sont pas si simples.

Par delà ce simple achat, on peut mettre en lumière le rôle des valeurs dans la manière de considérer le risque relié à l'information. En effet, l'achat de condom peut-être considéré comme la preuve que l'on a des relations à risque. Cela peut aussi être la démonstration que l'on est un individu prudent avec sa vie sexuelle ! Quel point de vue est le bon ? Qu'il suffise de dire que pour certaines compagnie d'assurance, le fait d'avoir passé un test de dépistage du SIDA est suffisant pour être considéré comme faisant partie d'un groupe plus à risque, et ce, peu importe le résultat ! On le voit bien, ce n'est pas parce qu'une personne est prudente que cette attitude est bien comprise. Ainsi, une information très sensible, peut sembler bénigne pour certains, mais pas pour d'autres !

Un troisième niveau de risque auxquelles on peut penser est le risque d'un dommage réèl à la vie privée. Je n'irai pas en détail sur ce point. Il est évident que la plus grande prudence doit être prise dans la "sécurisation" de ces informations. Qu'il suffise de dire que l'on touche ici toutes les situations où on enquête sur des attitudes qui sont reliées à la vie intime, la sitation financière ou encore la santé d'une personne. On comprendra que cette liste n'est pas exhaustive.

Comme on le voit, il est très important de porter une grande attention au traitement des informations recueillies dans une recherche. On ne peut pas se fier à la nature des informations recensées pour se dire : la sécurité peut être minimale dans certains cas ! Une telle affirmation serait totalement imprudente ! L'information peut être anodine pour vous, mais elle ne l'est peut-être pas pour la personne qui l'aura entre les mains à la suite d'une indiscrétion. Toute information doit être traitée avec le plus grand soin et conservée en prenant des mesures efficaces de confidentialité.

La prochaine chronique sera consacrée aux mesures de sécurité.

Le responsable du site : Frédéric D'Astous

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