C'EST L'ÉTAT QUI COMMET LE TERRORISME

 

Ceci a déjà été dit et prouvé à propos de l'Italie par les deux livres suivant : " Préface à la quatrième édition italienne de ' la société du spectacle ' " (*) de Guy Debord paru aux éditions Gérard Lebovici en 1979 et " Du terrorisme et de l'état " écrit après la " Préface " par Gianfranco Sanguinetti en 1979.

Le " Canard Enchainé " a fait le 6 août 1980 un article élogieux à propos du livre de Sanguinetti. Il sait donc que c'est l'état qui pose les bombes. Cet hebdomadaire n'a pas encore dénoncé le scandale actuel. Serait-il complice ? Ou bien oublie-t-il que la " liberté de la presse ne s'use que quand on ne s'en sert pas " ?

En France, nous le savons, c'est l'état qui a placé une bombe au Rainbow Warrior, le bateau de Greenpeace. Bien avant, il y eut le scandale des " Irlandais de Vincennes ". Les flics avaient eux-mêmes placé du matériel terroriste chez ces trois Irlandais afin de pouvoir les arrêter et les livrer à l'Angleterre qui n'en a pas voulu : ce n'étaient pas des terroristes. Entre les deux, il y eut un scandale dénoncé par le " Canard Enchainé " : l'automne dernier, la Gendarmerie de Bayonne a suivi pendant un mois quatre individus qu'elle soupçonnait forternent d'appartenir au G.A.L. (terroristes qui tuent des basques), après avoir obtenu des preuves formelles elle les a arrêtés. Mais elle a du relâcher aussitôt les quatre membres du G.A L. car ils appartenaient à la D.G.S.E. (ex-S.D.E.C.E. : service secret français).

Le terrorisme n'est jamais aveugle : il vise. Et il vise son ennemi. Ainsi l'E.T.A. a tué, au début des années 70, Carrero Blanco, le seul qui aurait pu maintenir la dictature franquiste après la mort de Franco. De même, le terrorisme d'état vise son ennemi : le peuple qu'il doit soumettre et dont il craint un soulèvement.

Non ! le " terrorisme aveugle " n'est pas aveugle : il vise le peuple. Il est donc commis par l'ennemi du peuple : l'état, " le plus froid des monstres froids " (1). Ce sont, aujourd'hui en fRANCE, ses services secrets qui posent les bombes.

L'état désire que les prolétaires (**), ennemis naturels de l'état, se disent : " d'un côté le terrorisme, de l'autre l'état ; seul l'état peut lutter contre le terrorisme, donc je me mets du côté de l'état et cesse de lutter contre lui (2). Et en effet, aujourd'hui, nous voyons les gens heureux de se faire fouiller par la police d'état, heureux d'être protégés par l'état comme la pute par le maquereau.

Prolétaires, ne tombez pas dans ce piège. Refusez la collaboration avec l'état. Refusez la collaboration de classe. Refusez la " collaboration ".

Prolétaires, dénoncez chaque fois que vous pourrez les assassins qui nous tuent : l'état et ses services secrets. Le seul moyen pour arrêter les bombes : la révolution qui supprime l'état. Sans parti ni syndicat pour nous récupérer. Tout le pouvoir aux assemblées générales (***).

Prolétaires, reproduisez d'urgence ce tract et diffusez le un maximum partout où vous pourrez. Inventez et distribuez vos propres tracts.

Fin septembre 1986

 

(1) " Encyclopédie des Nuisances '' N°3 p.59

(2) formule inspirée du livre de Sanguinetti déjà cité et que l'on peut commander à l'adresse suivante : " le fin mot de l'Histoire " B.P. 274 75866 PARIS cedex 18.

(*) on peut trouver la "PREFACE..." ici.

(**) Le prolétaire n'est pas nécessairement ouvrier, c'est " celui qui n'a aucun contrôle sur l'emploi de sa vie et qui le sait ".

(***) " la société du spectacle " par Guy Debord 1967, éditions " Gérard Lebovici ".

 

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