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translated by F.L.Warrin,1931("New Yorker"January 10, 1931)

LE JASEROQUE
JABBERWOCKY

II brilgue: les toves lubricilleux
Se gyrent en vrillant dnns le guave,
Enmimes sont les gougebosqueux,
Et le momerade horsgrave.

Garde-toi du Jaseroque, mon filsl
La gueule qui mord; la griffe qui prend!
Garde-toi de l'oiseau Jube, evite
Le frumieux Band-a prend.

Son glaive vorpal en main il va-
T-a la recherche du fauve manscant;
Puis arrive a l'abre ??-??,
II ? reste, reflechissant.

Pendant qu'il pense, tout uffuse
Le Jaseroque, a l'oeil flambant,
Vient siblant par le bois tullegeais,
Et burbule en venant.

Un deux, un deux, par le milieu,
Le glaive vorpal fait pat-a-pan!
La bete defaite, avec sa tete,
II rentre gallomphant.

As-tu tue le Jaseroque?
Viens a mon coeur, fils rayonnais!
O jour frabbejeais! Calleau! Callai!
II cortule dans sa joie.

Il brilgue: les toves lubricilleux
Se gyrent en vrillant dans le guave,
Eninimes sont les gougebos(|iieux,
Et le momerade horsgrave.


William Shakespeare Sonnets

présentation et traduction (en cours) par
Patrick Conscience


1
Des créatures les plus belles nous désirons progénitures
Qu'ainsi la rose de la beauté puisse ne jamais mourir
Mais comme la plus mûre devrait avec le temps périr,
Que son doux héritier puisse perpétuer sa mémoire:
Mais toi fiancé à tes propres yeux éclatants,
Tu nourris la flamme de ta lumière avec toi-même pour combustible
Provoquant la famine où règne l'abondance,
Toi-même ton ennemi, envers ton doux toi-même trop cruel:
Toi qui es à présent le nouvel ornement du monde,
Et l'unique hérault du printemps réjouissant,
Dans ton propre bourgeon tu ensevelis ta satisfaction,
Et tendre pingre tu fais gaspillage de ton avarice:
Aie pitié du monde, ou bien sois ce glouton,
Pour manger la part du monde, par la tombe et par toi.
2

Lorsque quarante hivers assiégeront ton front,
Et creuseront de profondes tranchées dans le champ de ta beauté
La fière livrée de ta jeunesse tant regardée pour le moment
Sera un vêtement rapiécé tenu en maigre valeur:
Alors si l'on te demande où repose toute ta beauté,
Où donc tout le trésor de tes jours de vigueur
Répondre (qu'ils sont) dans tes propres yeux profondément enfoncés
Serait honteuse gloutonnerie et louange gaspilleuse.
De combien plus de louange serait digne l'usage de ta beauté,
Si tu pouvais répondre: " Ce bel enfant de moi
Sera porté à mon compte, et sera l'excuse de ma vieillesse"
En prouvant que sa beauté est tienne par sucession.
Ce serait être refait à neuf alors que tu es vieux,
Et voir ton sang chaud alors que tu le sens froid.
3

Regarde dans ton miroir et dis à la face que tu vois,
A présent le temps est venu que cette face en façonne une autre
De son nouvel épanouissement, si maintenant tu ne te renouvelles,
Tu frustreras le monde, privant quelque mère de bénédiction.
Car où est-elle celle qui est assez belle dont le ventre non emblavé
Dédaignerait la fertilisation de ton bien?
Et où est-il celui qui est assez insensé pour vouloir être la tombe,
Afin d'empêcher la postérité de son propre amour?
Tu es le miroir de ta mère, et elle en toi
Rappelle l'avril ravissant de son premier âge,
Ainsi toi à travers les fenêtres de ta vieilesse tu verras
Malgré les rides cet âge d'or qui fut tien.
Mais si tu vis remémoré de ne pas être,
Meurs seul et ton image meurs avec toi.

4

Beauté prodigue, pourquoi dépenses-tu
Pour toi-même ton héritage de beauté?
Le legs de la nature ne donne rien mais prête,
Et,franche, elle prête à ceux qui sont libres:
Alors bel avare pourquoi abuses-tu
Des généreuses largesses données à toi pour donner?
Usurier sans profit pourquoi uses-tu
D'une si grande somme de sommes que cependant tu ne peux vivre?
Pour n'avoir de commerce qu'avec toi-même,
Toi par toi-même tu trompes ton doux toi-même,
Alors quand la nature t'appellera pour t'en aller,
Quelle acceptable comptabilité pourras-tu laisser?
La beauté non usée doit être enterrée avec toi,
Usée elle vivrait pour être ton exécuteur.

5

Ces heures qui par un doux labeur composèrent
La charmante vision sur laquelle tout oeil se fixe
Joueront les tyrans précisément sur la même
Et enlaidiront ce qui excelle en beauté:
Car le temps jamais en repos mène l'été
Vers le hideux hiver et là le détruira,
Sève refoulée par le gel et feuilles vigoureuses tout en allées
Beauté sous la neige et nudité partout:
Alors si la distillation de l'été n'avait laissé
Un prisonnier liquide enfermé dans des murs de verre
Le produit de la beauté avec la beauté serait perdu
Et avec lui tout souvenir de ce qu'il fut.
Mais les fleurs distillées, bien qu'elles rencontrent l'hiver,
Ne perdent que leur apparence, leur substance vit encore parfumée.

6
Alors ne laisse pas la main décharnée de l'hiver défigurer
En toi ton été avant que tu sois distillé:
Fais quelque doux cordial, thésaurise quelque part
Avec le trésor de ta beauté avant qu'il se soit tué:
Cet usage n'est pas usure défendue,
Qui réjouit celui qui paie une avance volontaire;
C'est pour toi-même engendrer un autre toi,
Ou être dix fois plus heureux à dix pour un,
Dix fois toi-même seraient plus heureux que tu l'es
Si dix de toi dix fois te reproduisent:
Alors que pourrait faire la mort si tu disparaissais,
Te laissant vivant dans la postérité?
Ne sois pas obstiné, car tu es beaucoup trop beau,
pour être la proie de la mort, et faire des vers tes héritiers.

7

Vois, lorsqu'à l'orient la lumière gracieuse
Lève sa tête ardente, chaque oeil d'ici-bas
Rend hommage à sa nouvelle apparition
Servant de regards sa majesté sacrée,
Et ayant gravi la rude colline célèste,
Ressemblant à la forte jeunesse de l'age mûr,
Les mortels regards adorent encore sa calme beauté
Et accompagnent son pélerinage doré:
Mais quand du trés haut sommet avec son char fatigué,
Pareille à l'age faible elle chancelle hors du jour,
Les yeux, auparavant respectueux, se détournent maintenant
De sa basse région et regardent une autre voie:
Ainsi toi, te dépassant toi-même dans ton midi,
Tu mourras non regardé, à moins que tu n'aies un fils.

8

Musique à entendre, pourquoi entends-tu la musique tristement?
Douceurs ne font pas guerre aux douceurs, et la joie dans la joie s'enchante
Pourquoi aimes-tu ce que tu reçois sans plaisir,
Ou alors pourquoi recois-tu avec plaisir ton ennemi?
Si la vraie harmonie des sons bien accordés
Mariés par leurs unions offensent ton oreille
Ils ne te grondent qu'avec douceur, toi qui confonds
En une seule les parties que tu devrais assumer.
Vois comme une corde, douce épouse d'une autre,
Sonne l'une sur l'autre par mutuelle ordonnance;
Rapprochant le seigneur, et l'enfant, et l'heureuse mère
Qui tous en une chantent une note agréable:
Dont le chant sans paroles, étant multiple, semblant un seul,
Te chante ceci:"Seul tu ne prouveras rien".

9

Est-ce par peur de mouiller un oeil de veuve
Que tu te consumes toi-même dans une vie solitaire?
Ah si sans descendance tu venais à mourir
Le monde gémira après toi comme une femme sans compagnon,
Le monde sera ta veuve et toujours pleureras
Que tu n'aies laissé derrière toi aucune forme de toi,
Alors que toute veuve particulière peut bien garder
Grâce aux yeux de ses enfants la forme de son mari en pensée:
Regarde, ce qu'un imprévoyant dépense dans le monde
Ne fait que changer de place, car déjà le monde s'en réjouit;
Mais le gaspillage de beauté a dans le monde une fin,
Et laissée sans usage, l'usager la détruit:
Nul amour pour autrui n'habite ce sein
Qui sur lui-même commet un meurtre si honteux.


10

Honte à toi! nie que tu portes de l'amour à quiconque
Toi qui pour toi-même es si imprévoyant.
Reconnais si tu le veux que tu es aimé de beaucoup,
Mais que tu n'aimes personne est plus évident:
Car tu es tellement possédé d'une haine meurtrière,
Que contre toi-même tu ne cesses de conspirer,
Cherchant à ruiner ce toit de beauté
Dont la réparation devrait être ton principal désir:
O change ta pensée, que je puisse changer mon jugement
La haine sera-t-elle plus joliment logée que le gentil amour?
Comme l'est ta présence sois généreux et bon,
Ou envers toi-même à la fin aie bon coeur,
Fais-toi un autre toi-même pour l'amour de moi,
Que la beauté puisse vivre encore dans la tienne ou dans toi.

11

Aussi vite que tu déclineras, aussi vite tu croîtras,
Dans l'un des tiens, à partir de ce que tu vas quitter,
Et ce sang frais que tu donnes en pleine jeunesse,
Tu peux le dire tien, lorsque de la jeunesse tu te détournes,
En cela vit la sagesse, la beauté, et la croissance,
Sans cela c'est folie, vieillesse et froid déclin,
Si tous pensaient comme toi, ce serait la fin des temps,
Et en une soixantaine d'années le monde serait détruit:
Laisse ceux que la nature n'a point fait pour réserve,
Durs, informes, et rudes, périr stérilement:
Vois celui qu'elle comble le mieux, elle t'a donné plus encore;
Lequel généreux don tu devrais généreusement chérir:
Elle t'a gravé pour son sceau, et par là-même a signifié
Que tu devrais en mouler d'autres, ne pas laisser cette copie mourir.

12

Quand je compte l'horloge qui dit le temps,
Et vois sombrer le brave jour dans la nuit effroyable,
Quand j'apercois la couleur violette de la fleur de l'âge passé
Et les boucles noires tout argentées de blanc;
Quand je vois les hauts arbres dépouillés de feuilles,
Qui naguère contre la chaleur faisaient tentes aux troupeaux,
Et la récolte de l'été toute ceinte en gerbes,
Portée en bière, avec la barbe blanche et hérissée:
Lors sur ta beauté je me demande
Si toi parmi les ruines du temps devras t'en aller,
Puisque charmes et beautés s'abandonnent,
Et meurent aussi vite qu'elles en voient d'autres croître,
Et rien contre la faux du Temps ne peut faire défense,
Sinon engendrer pour le braver, quand il t'emportera.

13

Oh que n'êtes-vous vous-même, mais amour vous n'êtes
Qu'autant que vous vivez ici vous-même
Contre cette fin à venir vous devriez vous préparer
Et transmettre votre douce apparence à quelqu'autre.
Ainsi cette beauté dont vous tenez le bail
Ne trouverait aucune fin, alors vous seriez
Vous-même de nouveau après votre propre disparition,
Lorsque votre douce progéniture porterait votre douce forme.
Qui peut laisser une si belle maison tomber en ruine
Alors qu'un ménage la maintiendrait en honneur
Contre les orageuses bouffées du jour d'hiver
Et la rage stérile de l'éternelle froidure de la mort?
Oh rien que des gaspillages: mon cher amour vous savez
Que vous eûtes un père; laissez votre fils en dire autant.

14
Ce n'est pas des étoiles que je tire mon jugement,
Et cependant il me semble que j'ai de l'astronomie,
Mais non pour parler de la bonne ou maivaise chance
Des fléaux, des disettes et de la qualité des saisons,
Je ne puis dire non plus la fortune aux brèves minutes
Fixant à chacune son tonnerre, sa pluie ou son vent,
Ou dire si cela ira bien pour les princes
Selon les fréquentes prédictions que je trouve dans le ciel.
Mais c'est de tes yeux que je déduis ma connaissance,
Et, constantes étoiles, en eux je lis telle science
Comme (celle qui dit) que vérité et beauté se développeront mutuellement
Si, de toi-même, tu voulais retourner à ta réserve;
Ou autrement de toi je prédis ceci:
Ta fin de vérité et de beauté sera la ruine et l'échéance.

15
Lorsque je considère que toute chose qui croît
Ne tient sa perfection qu'un petit moment
Que cette vaste scène ne présente rien que des spectacles
Sur lesquels les étoiles en secrète influence font des observations;
Quand je perçois que les hommes, comme les plantes, poussent
Encouragés et réfrénés par le même ciel,
Se vanter de leur sève vigoureuse, du sommet décliner,
Et effacer leur état valeureux de la mémoire;
Alors la pensée de cet état inconstant
Vous fait plus riche en jeunesse devant mon regard
Où le temps dévastateur délibère avec la déchéance
Pour changer votre jour de jeunesse en nuit souillée
Et tout en guerre avec le temps pour amour de vous
Comme il arrache de vous, je greffe sur vous.

16

Mais pourquoi de plus puissante manière
Ne faites-vous la guerre à ce sanglant tyran de temps
Et ne vous fortifiez pas vous-même dans votre déclin
Avec des moyens plus bénis que ma rime infertile ?
Vous êtes maintenent à l'apogée des heures heureuses
Et maints vierges jardins non encore plantés
Avec des voeux vertueux vous porteraient des fleurs vivantes
Beaucoup plus ressemblantes que votre contrefaçon peinte:
Ainsi les lignes de la vie répareraient cette vie
Que ceci (le crayon du temps) ou ma plume d'écolier
Ni en valeur intérieure ni en extérieure beauté
Ne peut vous rendre vivant dans les yeux des hommes.
Te reproduire toi-même te préserve toi-même
Et tu dois vivre dessiné par ton propre doux talent.

17

Qui croira mon vers dans le temps à venir
S'il était rempli de vos très hauts mérites?
Quoique le ciel cependant sache qu'il n'est qu'une tombe
Qui cache votre vie et ne montre pas la moitié de vos facultés:
Si je pouvais écrire la beauté de vos yeux,
Et de vers nouveaux dénombrer toutes vos grâces,
L'âge futur dirait que ce poète ment,
Que de telles célestes touches jamais ne touchèrent faces terrestres.
Ainsi mes papiers, jaunis avec l'âge,
Seraient méprisés, comme vieux homme de moins de vérité que de langue
Et vos vrais droits qualifiés de fureur de poète
Et mètre déformé d'un antique chant.
Mais si un enfant de vous était vivant en ce temps,
Vous vivriez deux fois, en lui et dans ma rime.

18

Te comparerai-je à un jour d'été ?
Tu es plus adorable et plus tempéré;
Des vents rudes secouent les chers boutons de mai
Et le bail de l'été a toujours une échéance trop courte;
Parfois l'oeil du ciel brille de façon trop brûlante
Et souvent sa complexion dorée est ternie
Et chaque beauté de beauté parfois diminue
Par hasard, ou défraîchie par le cours changeant de la nature
Mais ton éternel été ne se flétrira pas
Ni ne perdra possession de cette beauté que tu possèdes
Et la mort ne se vantera pas de te voir errer dans son ombre
Lorsqu'en des vers éternels avec le temps tu t'incarneras
Aussi longtemps que les hommes pourront respirer et les yeux voir
Aussi longtemps vivra ceci, et ceci te donneras vie.

19

Temps dévorant, tu emousses la patte du lion
Et fais que la terre dévore sa propre douce couvée
Arraches les dents pointues des mâchoires du tigre féroce
Et brûles dans son sang le phoenix à longue vie,
Rends heureuses ou tristes les saisons au gré de ta fuite
Et fais tout ce que tu veux, temps aux pieds rapides
Avec le vaste monde et tous ses charmes déclinants
Mais je t'interdis le crime le plus odieux,
Ne creuse pas avec tes heures le beau front de mon amour
Ne trace là aucune ligne avec ta plume antique
Permets-lui de ne pas être corrompu dans ta course
En tant que modèle de beauté pour les hommes qui succèderont.
Cependant fais le pire, vieux temps: malgré ton mal
Mon amour dans mon vers vivra toujours jeune. .
20

C'est un visage de femme peint par la propre main de la nature
Que tu as, maître-maîtresse de ma passion;
Un cœur délicat de femme, mais non initié
Au remuant changement, comme est la façon des femmes fausses;
Un œil plus éclatant que les leurs, moins faux lorsqu'ils roulent,
Dorant les objets qu'il fixe,
Un homme en apparence, ayant toutes les apparences sous sa gouverne,
Qui dérobe les yeux des hommes et confondant les âmes des femmes.
Et en tant que femme tu fus d'abord créé,
Jusqu'à ce que la nature, en te façonnant, tombât folle amoureuse,
Et de surcroît te frustrant de moi,
En ajoutant une chose qui ne m'est d'aucun usage.
Mais puisqu'elle t'a désigné pour le plaisir des femmes,
Que ton amour soit mien, et l'usage de ton amour leur trésor.