Réda Riahi

Heureux de retrouver
l’Equipe nationale

Lorsqu’il apprit la bonne nouvelle, Réda Riahi était aux anges. Il rayonnait de bonheur quand vendredi matin, à l’heure de l’entraînement, les responsables du club lui ont soufflé qu’il figurait sur la liste des sélectionnés qui entreront en stage aujourd’hui.

"Ce fut un véritable bonheur pour moi lorsque j’ai appris la nouvelle. Je crois que tout joueur rêve de porter les couleurs nationales. Il ne faut donc pas désespérer et être toujours prêt lorsque le devoir vous appelle. Je suis très heureux et j’espère être à la hauteur de la confiance placée en moi par le sélectionneur"…

Cruelle impasse

Bien avant le Mondial, il nous avait fait une déclaration similaire lorsque Henri Michel l’avait convoqué avec les 22. Il savait qu’une participation en Coupe du monde serait la réalisation d’un vœu pieux.

Surtout qu’un large public avait bien accueilli sa sélection. Le petit lutin, fer de lance de l’attaque rajaouie, avait séduit les supporters des verts et tous attendaient de le voir à la Coupe du monde en France.

"C’est un garçon très doué, reconnaît ce supporter rajaoui, qui peut faire la différence à tout moment.

Il a énormément progressé depuis sa venue au Raja.

Il mérite amplement une place avec l’équipe nationale"… Cet avis était partagé par ses nombreux fans.

Mais voilà qu’au moment d’arrêter la liste des 22, Henri Michel fait l’impasse sur Réda Riahi.

Une cruelle désillusion pour l’attaquant qui n’avait plus le moral. Après la fin du championnat, il ramassa très vite ses affaires et prit la route D’El Jadida son fief.

Certaines mauvaises langues, ont même avancé, qu’il s’était enfermé dans sa chambre, refusant tout contact, même avec les membres de sa famille. "Ce n’était que des rumeurs, explique Réda. Il est vrai que j’ai été particulièrement déçu comme le sont tous les joueurs qui ne font pas partie des 22.

Ce fut le cas ailleurs, en France, en Angleterre ou au Brésil. Mais, je ne suis pas allé jusqu’à me cloîtrer dans une chambre.

Bien au contraire, après mon retour, j’ai retrouvé ma famille, mes amis. J’ai passé toutes mes vacances à El Jadida et je peux vous assurer qu’après quelques jours, j’ai retrouvé une certaine sérénité…"

Un épisode bien douloureux de sa carrière avait pris fin avec la reprise. Réda a définitivement tourné la page. L’essentiel pour lui était de retrouver ses coéquipiers et préparer la reprise qui s’annonçait plutôt laborieuse.

Odyssée trop pénible

En effet, la Coupe d’Afrique des clubs champions attendait le Raja. Premier adversaire, l’ASEC d’Abidjan redoutable formation ivoirienne, qui a un beau palmarès continental, et premier couac pour les Marocains qui se font surprendre (1-0) à Casablanca. Réda Riahi dédramatise la situation : "Ce fut difficile pour nous car nous manquions de compétition. Les joueurs étaient diminués physiquement, vu que l’on venait de reprendre les entraînements.

Les stages et autres rencontres de préparation ne valent pas la compétition officielle…" explique Réda.

L’an dernier, le Raja avait vécu une situation similaire et s’était retrouvé en tête du peloton à la ligne d’arrivée. Vahid venait d’arriver et avait réussi de belles choses avec les diables verts. "C’est pour cela, reconnaît Réda, que nous devons relativiser. Nous avons perdu nos deux premiers matches mais tout est encore possible. Il nous reste quelques matches et nous ferons tout pour sauver la situation…".

Après la défaite contre l’ASEC, c’est l’entraîneur Vahid Hallilozidc qui a "sauté".

Remercié par le comité, le Bosniaque a été relevé par M’hamed Fakhir qui a mené le groupe en Afrique du Sud après un voyage assez mouvementé.

"Nous avons un public très exigent, avoue Réda. Il s’est habitué aux victoires et c’est normal qu’il s’est senti frustré quelque part après notre défaite à Casablanca.

L’entraîneur ne pouvait peut-être plus supporter la pression. Il a mis fin à son contrat mais cela ne nous a pas gêné dans notre préparation. Avec M’hamed, nous avons continué dans d’aussi bonnes conditions.

C’est un homme très communicatif, qui reste à l’écoute des joueurs. Je crois que sans les désagréments de notre voyage en Afrique du Sud, nous aurions réussi au moins le nul. De plus nous n’avons guère été ménagés par l’arbitrage qui a faussé la rencontre, nous privant en particulier d’un pénalty flagrant…"

La troisième rencontre contre les Tanzaniens des Boys Africans, l’attaque rajaouie s’est particulièrement mis en évidence. Le petit lutin a marqué quatre buts sur les six réussis par son équipe.

Réda était bien heureux de ce soudain ballet offensif. "Contre les Tanzaniens, nous avons retrouvé notre jeu, glisse-t-il. Il nous fallait ce déclic psychologique pour montrer un visage offensif et faire oublier notre déconvenue du début.

Certes, j’ai marqué quatre buts, mais c’est le travail de tout le groupe qui a donné ses fruits. le Raja a récupéré bon nombre de joueurs qui vont apporter un plus à notre effectif…"

Moins d’un mois après le départ de Vahid, le choix s’est porté sur Muslin, un adepte du beau jeu et qui a pris en main cette formation qui a un ambitieux objectif.

"Nous visons le titre de champions, voire le doublé et pourquoi pas, faire un bon parcours en Coupe d’Afrique…", conclut Réda.

Abdeslam Bilali