Entrevues

Guy A. Lepage
Renaissance de RBO: Guy A. Lepage est fortement tenté

Le groupe d’humoristes Rock et Belles Oreilles - RBO pour les fans - s’est séparé en 1994 (Note de la "créatrice" : C'est faux. RBO s'est séparé en 1995) et ses quatre piliers, Guy A. Lepage, André Ducharme, Bruno Landry et Yves Pelletier, ont fait autre chose. Par Louise Cousineau. [Jeudi, 4 octobre 2001]

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Fini. La rectitude politique des années 90 avait eu raison du groupe le plus irrévérencieux du Québec.

Mais voilà qu’ils se sont rencontrés souvent depuis quelques mois pour un revival qui s’apprête à déferler sur notre télévision et dans les clubs vidéo. Ils ont eu des offres. Guy A. Lepage avouait hier qu’il a envie de succomber, car il est éminemment faillible.

«Mais il faut que les autres aillent le goût», précise-t-il.

Comment serait ce nouveau RBO?

«On est rendus tellement sarcastiques et caustiques que ce serait d’une plus grande cruauté qu’avant.»

On imagine que les victimes potentielles ont déjà le frisson dans le dos.

Guy A. Lepage vient d’avoir 40 ans et connaît le succès dans le monde avec sa série Un gars, une fille. L’âge ne l’a donc pas rendu moins cruel?

«Il faut pas que l’âge nous calme!» répond-il.

La rencontre de presse avait lieu hier à l’occasion de la Musicographie sur RBO qui sera présentée à MusiMax le dimanche 14 octobre à 20h. Format d’une heure comme d’habitude, mais Guy A. en aurait bien pris deux.

Ce portrait raconte l’ascension du groupe qui avait commencé modestement, mais pas gentiment, à la petite station communautaire CIBL FM. C’était en 1981. En 1984, ils «montaient» à CKOI et en 1985 étaient sacrés Révélation de l’année à l’ADISQ.

Ils faisaient aussi des chansons. Le guitariste, tout le monde l’avait oublié, était l’ex-B.B. Patrick Bourgeois et il faisait de la bonne musique.

Je me rappelle un soir avoir parlé de RBO chez des amis. La petite fille de 10 ans, qui ne s’était pas intéressée à moi, a brusquement levé la tête et lancé: «Faites l’amour, pas la guerre, par en avant pas par en arrière!»

Un extrait de Ça rend rap, leur premier disque qu’ils avaient produit avec 5000$ de leurs poches. Ils ont fait d’autres classiques, comme Arrête de boire et Le Feu sauvage de l’amour.

Ils étaient dispersés depuis six ans lorsque Guy A. Lepage, qui animait le Gala de l’ADISQ l’an dernier, a rechanté avec eux Bonjour la police! Tous les sérieux producteurs dans la salle se sont levés pour scander cet hymne de leur jeunesse. Méchant moment!

Leur arrivée à TQS en 1986 allait en faire des vedettes. L’émission hebdomadaire attirait un million de personnes. Les personnages du chef Groleau (il cuisinait au crastillon, ouach!), de M. Caron, de Madame Brossard de Brossard, de la famille Slomeau s’installaient dans notre imaginaire collectif.

Ils étaient terriblement méchants, riaient des vedettes, de Céline à Patrick Norman, des téléromans qu’ils pastichaient cruellement. Des dames de coeur devenaient Les Deux de pique.

Je me rappelle avoir vu une victime pleurer un soir devant son téléviseur. Pas drôle à voir. La bitcherie n’avait pas de limite.

La musicographie de MusiMax s’en tient aux faits, mais n’analyse pas leur place dans l’univers de l’humour québécois.

Mais ce n’est qu’un début. TVA présentera cinq documentaires sur RBO cet automne, où un tas d’intellectuels viendront expliquer les tenants et les aboutissants de l’humour de RBO. C’est en préparant la série de TVA que les membres de RBO se sont remis à travailler ensemble. Et Guy A. Lepage à rêver.

Ils ont lancé deux nouveaux CD le 11 septembre (Note de la "créatrice" : C'est encore faux! Le groupe VOULAIT lancer leurs cds le 11 septembre, mais ils ont préféré remettre ce lancement à cause des circonstances que l'on connait.) . Ils vont lancer quatre vidéocassettes de toute leur carrière télé, de TQS à Radio-Canada en passant par TVA. Et un DVD où les amateurs trouveront deux heures de plus de matériel.

Les clubs vidéo louent depuis des années cinq heures de matériel RBO. Voilà que le matériel va passer à 16 heures.

Guy A. Lepage est persuadé qu’il y a une nouvelle clientèle. Les enfants des fans sont curieux. «Mon fils Théo, qui vient d’avoir 10 ans, ne connaissait pas mon époque RBO. Depuis qu’il a vu des cassettes, il ne me regarde plus de la même manière.»


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