Universidade Sidi Mohammed Ben Abdellah
Faculdade de Letras e de Ciências Humanas
Dhar El Mehraz - Fez
Associaçao de Lusitanistas Marroquinos

Jornada Luso-Marroquina
16 de Março de 2001

« De quelques particularités du portugais « islamique » »
par Fouad Brigui, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Dhar El Mehraz - Fès

Présentation :

Position du problème :

Il convient de souligner que ce travail en est encore à un stade embryonnaire, nous comptons en faire l'objet d'une investigation future plus approfondie. Il va sans dire qu'il s'agit d'une analyse purement descriptive. Ce papier part de la constatation suivante : du fait de l'existence d'une communauté musulmane lusophone au Portugal et dans les anciennes zones sous influence portugaise (communauté d'origine diverse : africaine, indienne, pakistanaise, arabe, portugaise [há de notar que existem algumas conversões de portugueses ou de filhos de portugueses para o Islão] (certaines conversions à l'Islam se font de la part de Portugais ou de fils et filles de Portugais), etc.), l'adaptation linguistique de cette communauté à un environnement qui n'est pas exclusivement musulman et où la langue utilisée n'est pas censée véhiculer, en principe, des valeurs islamiques doit prendre nécessairement une allure particulière. Il s'agit, pour nous, d'essayer d'appréhender ce mode spécifique d'adaptation linguistique. Le corpus que nous allons étudier fait toujours partie du portugais : il est constitué du même fond lexical et basé sur les mêmes règles syntaxiques de cette langue, avec, cependant, quelques variations régionales selon l'origine du locuteur. Néanmoins, du fait de la tendance de tout groupe social à se distinguer au niveau comportamental des autres groupes sociaux, la communauté musulmane lusophone n'échappe pas à cette règle. Les marques disctintives de cette communauté [abrangem também a área linguística] sont visibles, ainsi, même sur le plan linguistique.

Le corpus :

Le corpus examiné est formé de :

Publications sous forme d'articles et de livres,
cassettes audio, cassettes vidéo de conférences données à la Mesquita Central de Lisboa,
textes bilingues arabe-portugais, sites internet (www.alfurqan.pt). Revista do Comércio do Porto, Domingo, 19 de Dezembro de 1999 ;
Revista Al FURQáN, publicada em Portugal ;
SURAT AL MULK, tradução de Aminuddin Mohammad, publicação do Conselho Islâmico de Moçambique e da Young Men's Muslim Association, Republic of South Africa ;
Horário das Orações, publicação da Comunidade Islâmica de Lisboa ;
Documentos publicados pela Comunidade Islâmica de Lisboa e pelo Centro Cultural Islâmico do Porto;
Artigos de Imprensa ;
Panfletos;
O Futuro, Mensário publicado em Matosinhos, no Porto, n° 214 ;
O Selo, Revista de Cultura Islâmica e Universal, 11 de Março de 1993, Lisboa.

Mode d'adaptation linguistique des musulmans lusophones:

Une telle adaptation se fait au moyen d'emprunts à la langue arabe (parfois à d'autres langues déjà imprégnées par le bain islamique), par l'adoption d'un code écrit particulier, par un traitement morphologique et syntaxique spécifique des structures empruntées, par un réemploi de certains termes de la langue portugaise avec des signifiations rattachées à des contextes nouveaux, par une tentative de retrouver des échos du style de la langue de départ au sein de la langue portugaise moyennant des manipulations déterminées, etc.

Sort des emprunts:

D'une façon générale, les emprunts appartenant au registre islamique religieux se font à la langue arabe. Certains termes, néanmoins viennent d'autres langues: perse, urdu, etc., comme c'est le cas du terme namaz (prière [du fajr]?).

não quer rezar namaz (Sermon du Cheikh Nazir, copie enregistrée sur cassette audio)

a) Code écrit :

- Apparition de nouveaux types d'abréviations :
s.w.t. (ÓÈÍÇäå æ ÊÚÇáì) : Magnifié soit le Très-Haut ; p.e.c.e. (a paz esteja com ele) : que la paix l'accompagne (= Úáíå ÇáÓáÇã) ; s.a.w. (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) : que les prières et le salut de Dieu l'acompagnent ; etc.

- Translittération spéciale de termes arabes :
Eid-Ul-Adha, Abdul Rehman, etc. où il est difficile à un non-arabophone de percevoir les frontières entre les morphèmes et la nature des relations syntagmatiques qui s'établissent entre eux ; ainsi une nouvelle séquence « Ul » est artificiellement créée qui efface le lien intrinsèque qui existe en réalité entre -u et Eid, puisque -u est la marque casuelle du nominatif qui doit être obligatoirement rattachée au nom Eid (fête), comme l'est la marque -us en latin dans un nom tel que agnus ou lupus, sans parler du l- qui correspond à l'article défini obligatoirement rattaché au nom adha ; il en est de même pour le rapport existant entre Abddul et Rehman qui devrait au moins être transcrit ainsi Abd-u l-rehman, -u étant le cas du nominatif et l- l'article défini, et avec la règle de l'assimilation de l'article dit « solaire », une transcription plus normative devrait correspondre à ceci : abd-u r-rahmane (à ce propos, signalons que le poète portugais Barahona, qui s'est converti à l'Islam, transrit ainsi son nom : Muhammad Abdur Rachid Barahona) ; par ailleurs, le lien sémantique et logique entre abd et rahman reste occulté même si l'on respecte un découpage correct des segments en question : un non-arabisant interprète les deux unités lexicales majeurs comme une suite de segments parfaitement autonomes, ce qui fait écrire ceci à la journaliste Patrícia Carvalho (Revista do Comércio do Porto, Domingo, 19 de Dezembro de 1999, p. 16), parlant du président du Centre Culturel Islamique de Porto, Abdul Rehman Omarmia Mangá, : « ...Abdul, um muçulmano de origem indiana, nascido em Moçambique e residente em Portugal há 15 anos...", ainsi le tout "Abd-u r-rehmane" (le serviteur, serf, esclave, adorateur du Misériordieux) devient la partie (le serviteur...); imaginez que, au lieu de parler de trás-os-montes, on dise simplement tr´s!

b) Modifications phonétiques :

Du fait de la concurrence de la terminologie portugaise porteuse d'une signification proche, les termes empruntés à l'arabe ne sont pas encore totalement intégrés au fond lexical du portugais. Néanmoins, et surtout dans la bouche de lusophones qui ne maîtrisent pas l'arabe, ils subissent des transformations phonétiques commandées par les règles de la phonétique de la langue d'accueil et, parfois, du parler propre au locuteur. Ainsi, à titre d'exemple, les gutturales et les laryngo-pharangales propres à l'arabe sont transformées en leurs correspondants les plus proches du portugais : Ú et Í se réduit à la voyelle qui la suit ( [ÚÈÇÏÉ] (adoration) devient ibadat ; [ÍÏíË] (parole du prophète)devient hadice, avec la spirante Ë prononcée s, à l'orientale, etc.

c) Morphologie :

- t du féminin :

Les noms arabes singuliers féminins se terminent à l'écrit par la marque du féminin t qui reste muette à l'oral lorsque le nom est isolé, ou en fin de phrase, ou séparé par une pause du reste de la séquence. Ainsi, ÕáÇÉ s'écrit salat mais se prononce salah avec un h légèrement aspiré dans les contextes précités. Les musulmans lusophone ont une tendance presque systématique à prononcer le t dans les contextes où il devrait rester muet. Seuls les érudits s'appliquent et observent la règle. On asssiste ainsi à une sorte d'oscillation selon qu'il s'agit d'un registre de langue « savant » ou « populaire ». La même tendance s'observe, par ailleurs, dans les pays musulmans non-arabophones, tels que la Turquie, par exemple, et, concernant la forme des noms propres, dans des pays arabophones tels que l'Egypte, par influence turque.

- oscillation genre féminin/genre masculin :

Cette osillation est tributaire, elle aussi, du registre de langue. Les théologiens chevronnés tentent de maintenir le genre de la langue de départ (l'arabe), alors que le commun des mortels transpose sytématiquement le genre féminin des noms relevant de la terminologie religieuse en genre masculin :

a salah (la prière) o salat de ISHA (la prière du soir) o salat de EID-UL-ADHA (la prière de la fête du sacrifice) no jannat (no para?so) desse ummat (de cette communauté) no dunia (dans le bas-monde) neste jahannam (dans cet enfer) n?o quer... fazer nenhum ibadat (il refuse de rendre le moindre culte[à Dieu])

- -s du pluriel selon le degré d'intégration :

Bien que l'on ne puisse pas dire qu'il s'agit d'une règle générale, nous avons toutefois relevé dans une partie de notre corpus (le sermon du Cheikh Nazir qui prêche au Moçambique) les cas suivants : salat (prière) forme son pluriel en salates, nabi 'prophète) en nabis, chuhada (martyrs, mot déjà au pluriel en arabe) en chuhadas, umma (communauté [islamique]} devient ummates, ayate (verset coranique) en ayates... Néanmoins, certains termes arabes ne subissent pas de variation de nombre. On peut citer, à ce sujet, l'exemple suivant : Seriam necessários 2 dias para se recitar 10.000 Darrod Sharif. Darrod n'est visiblement pas un terme arabe, mais il observe la règle grammaticale de l'arabe selon laquelle, à partir du chiffre 11, le nom suivant reste au singulier.

Dans d'autres cas, ils se conforment (en partie) à la règle d'accord de la langue source :
um sahabi uma vez vem ter com o Profeta (Cheikh Nazir) ;
já pensavam se os sahabas… tivessem sido resignados… {ils imaginaient le cas où les compagnons du prophète se seraient résignés] (M. Yussuf Pereira: notons l'adjonctions du -s à la marque -a du pluriel, mais il y a conformité à la variation arabe du pluriel: sahabi/sahaba, compagnon(s) du Prophète);
Em vários ahadice… (Al Furqán, Janeiro/Fevereiro 2000, p.5: cas conforme á la variation arabe du pluriel: hadice/ahadice: parole(s) du Prophète); Os Ulema (Al Furqán, Nov/Dez 1999, p.7: cas conforme à la variation arabe du pluriel: alem/ulema (savant(s)[en théologie musulmane]).

d) Syntaxe :

Une structure telle que :

ÕáÇÉ ÇáÌãÚÉ (prière du vendredi) ÕáÇÉ ÇáÚÔÇÁ (prière du soir) ÕáÇÉ ÚíÏ ÇáÃÖÍì (prière de la célèbration du sarifice de Abraham)

de type : nom + art + nom, dite « état d'annexion », est transposée selon le modèle des langues latines modernes : nom + préposition + (art) nom : salat de Juma, salat de ISHA, salat de EID-UL-ADHA , l'article pouvant disparaître, comme c'est le cas ici, en transgression nette des règles de la grammaire arabe.

Fonction des emprunts :

En principe, les emprunts constituent, dans l'histoire des langues, le moyen le moins coûteux d'introduire des termes appartenant à des domaines jusque là inconnus de ces langues. C'est là le cas de termes religieux islamiques intégrés depuis longtemps dans la langue portugaise, tels que : Islão, ramadão, Maomé, mesquita, oxalá, etc.

De nos jours, comme la pratique, entre autres, de la religion islamique connaît un regain nouveau puisqu'elle assure une fonction sociale évidente : réponse à une crise identitaire, positionnement face aux puissances ocidentales, réaction à la globalisation culturelle et économique, impasses socio-économiques, etc., les communautés musulmanes aussi bien traditionnelles que nouvellement constituées, cherchent à exprimer de diverses manières, conscientes ou inconscientes, leur singularité. Ainsi, la communauté musulmane lusophone, sans toutefois chercher à sortir des normes standardisées de la langue portugaise, utilise un langage hautement connotatif, dans la mesure où il laisse entrevoir, en filigrane, l'appartenance religieuse des locuteurs. Ces derniers substituent, souvent, à des termes portugais déjà existants des termes empruntés à la langue arabe. Deus (Dieu) devient ainsi Allah, o paraíso (le paradis) devient o jannat, o dia da resurreição (le jour de la résurrection) devient o dia de qiyyamat, oração (prière) devient salat, no dia de festa (le jour de fête) devient no dia de Id (Al Furqán Nov/Dez 1999, p.6), etc.

Ils rejettent également des formules consacrées par l'usage linguistique standard : Maomé --> Muhammad ; ámen --> Amin (Al Furq?n, Janeiro/Fevereiro 2000, p. 6).

Le domaine des procès connaît le même phénomène : orar et rezar (mots signifiant: prier) deviennent fazer o salat (faire le salat, la prière). Un verbe simple est substitué par une locution verbale onstituée de verbe opérateur + syntagme nominal : orar, rezar --> fazer Salat, adorar Deus (adorer Dieu)--> fazer ibadat de Allah (faire la ibadat de Dieu):
Allah diz no Cur'ane : -Faça Salah para teu Senhor e faça Curbani (Sacrifício) [pratique l'adoration de Allah et pratique le sacrifice rituel)}. Cap. 108. Ver. 2 (Tiré d'un document du Centro Cultural Islâmico do Porto, Porto, 9 de Março de 2000.

(Cortesia e formas de tratamento). Dans le domaine socialisé de la politesse, on emploie de préférence la formule célèbre : Assalamo Alikum Les emprunts peuvent constituer également les thèmes des définisseurs, dans des structures diverses :

- Structure équative réalisée au moyen de la copule :

Ta3at (ØÇÚÉ) é obedecer (Ta3at c'est obéir)

- Structure de juxtaposition pouvant être multiple :

(ãä ÇáäÈíÆíä) são (ce sont) os nabis, são os profetas (prophètes), são os mensageiros (messagers) (ÇáÕÏíÞíä) são os verdadeiros (véridiques), são os justos (les justes)

Remarquons, ici, l'intégration que subit le terme sémitique nabi moyennant l'adjonction de la marque s du pluriel, alors que d'autres termes, tels que (ÇáÕÏíÞíä), ne sont pas immédiatement intégrés.

Calque d'expression :

Le calque d'expression (ou calque sémantique)se définit, en linguistique et dans le domaine de la traduction, comme étant un procédé qui permet d'ajouter à un mot déjà existant dans la langue d'arrivée une signification qui ne s'y trouve pas d'ordinaire mais qui existe dans la langue de départ dans le mot qui lui correspond.

A des termes déjà existants en portugais s'ajoutent des connotations religieuses. Ainsi, pour s'adresser les uns aux autres, les membres de la communauté musulmane lusophones utilisent les termes irmão/irmãos, prezados irmãos, ...

Por último, apelamos a todos os irmãos que tenham as suas cotas de 1999 em atraso, o favor de regularizarem a situação. (nous prions les frères qui n'ont pas encore payé leur cotisation de 1999 de régulariser leur situation) (Correspondance du Centre Culturel Islamique de Porto à ses adhérents, du 2 Février, 2000).

Irmão/irmã (frère/soeur)qui réfère d'ordinaire à un certain type de lien de sang entre deux personnes, sert comme base de désignation d'une relation de confrérie religieuse. Pour rendre un sens proche, la langue portugaise préfère des termes spécialisés tels que frade (pour le masculin) et freira (pour le féminin) mais dans un sens plus restreint puisqu'ils ne servent pas à désigner, comme dans le cas de ce que nous pouvons déjà désigner du terme de « portugais islamique », n'importe quel co-religionnaire, mais s'appliquent plutôt à un type précis de religieux chrétiens.

Intertextualité :

On peut parfois percevoir une certaine résonnance, un certain écho de la langue source dans la langue cible, bien que le message produit corresponde parfaitement aux normes linguistiques de cette dernière :

e só a Ele nos submetemos (ýtexte de Muhammad Yussuf Pereira, p. 2 'nous nous soumettons à Lui seul)) [cf. áÇ äÚÈÏ ÅáÇ ÅíÇå]
Allah (s.w.t.) é grande (idemýýýýýý) (Allah est grand) [cf. Çááå ÃßÈÑ]

Conlusion :

La constitution, au sein de la langue portugaise, d'un jargon propre à la communauté musulmane lusophone découle de la nécessité devant laquelle se trouve cette communauté de se distinguer du reste de la société tout en s'y intégrant à sa manière. Elle découle également de la nécessité qu'elle éprouve de recourir à des concepts particuliers susceptibles de rendre compte de ses pratiques religieuses spécifiques. On peut néanmoins noter que des facteurs externes influencent les productions langagières qui découlent de cette interaction culturelle. Celles-ci sont le résultat d'un choc intellectuel entre deux civilisations et en constituent une synthèse dynamique.

Si les structures syntaxiques de base du portugais ne sont pas mises en cause, les normes des deux langues engagées dans ce face-à-face sont soumises à une rude épreuve :

sur le plan lexical, on assiste à une concurrence entre le vocabulaire portugais déjà existant et le vocabulaire arabe qui lui est, en principe, équivalent mais qui rend compte d'une réalité et de pratiques différentes ;

sur le plan morphologique, on assiste à des oscillations concernant le genre et le nombre des substantifs, certaines formes sous-jacentes se manifestent parfois indifféremment comme des formes de surface (c'est le cas de la marque du féminin en arabe) ;

sur le plan syntaxique, il peut se produire un certain brouillage des rapports syntagmatiques entre les marques casuelles et les formes nominales auxquelles elles se rattachent, ainsi que les articles qui peuvent les accompagner, dans la mesure où ces relations ne sont pas immédiatement visibles pour un locuteur musulman non-arabophone, cette non-visibilité expliquant la disparition pure et simple des articles dans certains cas ;

sur le plan du discours, une adaptation des formes d'expression existant dans le discours religieux arabe s'effectue, parfois, en portugais (cela peut prendre la forme de calques d'expression ou d'interférences intertextuelles).

Par ailleurs, on peut trouver des textes se conformant parfaitement aux normes des deux langues impliquées dans ce processus d'interaction culturelle. Il s'agit, souvent, comme c'est le cas reporté ci-après, de textes produits par des locuteurs natifs du portugais, fils de portugais:

... rotulando-os de perigosos terroristas só porque ousam pugnar pela implementação de governos islâmicos que respeitem e façam respeitar escrupulamente a charia. Tanto medo, tanto receio do Islão e dos islamistas ? porque será? será porque os islamistas preferem construír mesquitas en vez de casinos, madraças em vez de discotecas e bordeis. [...les traitent de dangereux terroristes simplement parce qu'ils préconisent l'instauration de gouvernements islamiques qui respectent et fassent respecter scrupuleusement la charia. Tant de peur et de crainte de l'Islam et des islamistes? Pour quelle raison? Serait-ce parce les islamistes préfèrent construire des mosquées au lieu de casinos, des écoles au lieu de discothèques et de bordels?] (Muhammad Yussuf Pereira, premier jet d'un pamphlet qui devait paraître sur un site web islamique portugais intitulé: "Atenção: as novas cruzadas já começaram" (Attention, les nouvelles croisades ont déjà commencé), Porto, le 28 mars 2000).

Notons qu'ici le terme madraças (écoles, surtout coraniques) est parfaitement intégré au schéma de la formation du pluriel de la langue portugaise et le terme charia (jurisprudence islamique)garde son genre (féminin) d'origine, sans parler de l'emploi des termes mesquita (mosquée) et islão (islam) intégrés au sein de la langue portugaise depuis la nuit des temps ainsi que des termes "islâmicos" et "islamistas" (islamiques et islamistes) basés sur un mode de dérivation qui est de nos jours très productif.

Echantillon d'une partie du corpus sur lequel nous avons travaillé :

Prezados irmãos, Allah subhanahu wa ta3ala nestes dois ayates que eu recitei, Allah s.w.t. diz : (æ ãä íØÚ Çááå æ ÇáÑÓæá), quem obedecer a Allah s.w.t. e seu mensageiro, o profeta Muhammad salla llahu 3alayhi wa sallam (ÝÄáÇÆß åã ãÚ ÇááÐíä ÃäÚã Çááå Úáíåã), essas pessoas no dia de qiyyamat estarão com aqueles a quem Allah s.w.t. concedeu os seus favores, (ãä ÇáäÈíÆíä) são os nabis, são os profetas, são os mensageiros, (æ ÇáÕÏíÞíä) são os verdadeiros, são os justos, (æ ÇáÔåÏÇÁ) são os mártires, (æ ÇáÕÇáÍíä) são os bondosos, (æ ÍÓä ÃæáÇÆß ÑÝíÞÇ) que boa companhia é de essas pessoas. Quer dizer que obedecer a Allah s.w.t. e o profeta muhammad s.a.w., no dia de qiyyamat, Allah s.w.t. há de pôr essas pessoas, há de guardar essas pessoas ou essas pessoas hão de estar com os nabis com os chuhadas com os salihines. Que Allah dê hidayat a nós todos de praticarmos aquilo que Allah s.w.t. ordenou a nós para praticar ou para fazer e abstermos de aquilo tudo que Allah s.w.t. diz-nos para abstermos... e (ØÇÚÉ) é obedecer... havia um sahabi uma vez vem ter com o Profeta Muhammad s.a.w.s., veio ter com o Mensageiro de Allah...

(Allah, le Très-Haut, magnifié soit-Il, dans les deux versets que je viens de mentionner ... dit que ceux qui obéissent à Allah et à son prophète, que la paix et la prière soient sur lui, ces personnes, le jour de la résurrection, seront auprès de ceux à qui Allah a concédé ses faveurs: les prophètes, les messagers de Dieu, les véridiques, les justes, les martyrs, les bons. Y a t-il de meilleure compagnie que celle-là? Ceci veut dire que l'obéissance à Allah et à son prophète entraînera la réunion avec les prophètes, les martyrs et les bons.
Puisse Allah nous montrer la voie juste qui permet de faire ce qu'Il nous a commandé et d'éviter tout ce qu'il recommande de ne pas faire... Ta3a c'est l'obéissance. Il y avait un compagnon du Prophète, un jour, il est allé voir le prophète Mohammed...)


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