III. Sépulture de Notre-Seigneur
et descente de son âme aux Enfers.

Sépulture donnée à Notre-Selgneur. —Récit évangelique. — l'âme de JésusChrist visite les Enfers ou limbes

53.—Que signifient ces paroles: A été enseveli?

Elles signifient qu'après la mort, le corps de NotreSeigneur Jésus-Christ fut enveloppé dans un linceul et déposé dans un tombeau. Vers le soir du Vendredi saint, par ordre de Ponce Pilate, on vint s'assurer de la mort de Jésus. Les soldats brisèrent les membres des deux autres suppliciés; mais, constatant que le Sauveur était mort, ils ne lui brisèrent pas les os. Un soldat lui perça seulement le coeur d'un coup de lance, et il en sortit un peu de sang et d'eau. Avec la permission du gouverneur romain, deux disciples, Joseph d'Arimathie et Nicodème, détachèrent de la croix le corps de Notre-Seigneur, l'embaumèrent à la façon des Juifs et le déposèrent non loin du Calvaire, dans un sépulcre taillé dans le roc. Ils en fermèrent l'entrée par une lourde pierre. Puis les Pharisiens et les prêtres juifs scellèrent la pierre du sépulcre, et placèrent au tombeau une garde de soldats romains, " de peur, disaient-ils, que ses disciples ne vinssent enlever le corps et ne répandissent le bruit qu'il était ressuscité."

54.—Que veulent dire ces paroles: Est descendu aux Enfers?

Elles veulent dire que l'âme de Jésus-Christ, pendant qu'elle était séparée de son corps, alla visiter les âmes des justes aux Enfers, où elles attendaient sa venue pour être délivrées.—Les Enfers dont il est question ne sont pas le lieu de supplice où souffrent éternellement des réprouvés; mais ce mot, qui au sens propre désigne des lieux souterrains, désigne ici les lieux vulgairement appelés limbes, où les âmes des justes morts dans la grâce attendaient leur délivrance et leur entrée dans le ciel. Là elles ne souffraient pas; elles éprouvaient même un certain bonheur naturel, mais elles ne voyaient pas Dieu. Dans ce lieu devaient se trouver Noé, Abraham, Isaae, Jacob, les patriarches, les Prophètes, tous ceux en un mot qui avaient été fidèles à la loi, en plaçant leur espérance dans le Messie promis. C'étaient des âmes saintes; mais le ciel était fermé aux hommes depuis le péché d'Adam, et Notre-Seigneur Jésus-Christ seul devait l'ouvrir en y entrant le premier.

L'entrée du Sauveur dans ce lieu d'attente fut pour toutes les âmes justes un sujet de vive allégresse, car elle apportait l'assurance de leur délivrance prochaine. Toutefois ce n'est point encore ce jour-là qu'elles pénétrèrent dans le ciel: Jésus-Christ devait les y introduire seulement au jour de l'Ascension.

CONCLUSIOIN PRATIQUE

Il arrivera pour nous tous un moment, peut-être prochain, où nous entrerons dans ectte étroite et sombre demeure qu'on appelle un sépulcre. Puissions-nous, comme Notre-Seigneur, mériter par une vie sainte d'y entrer sans crainte, mais dans la sécurité d'une entière espérance!

Pour nous aussi la tombe ne sera que le lieu d'un rapide passage. " Seigneur, s'écrie le prophète David, vous ne laisserez pas mon âme à l'abandon dans le sein de la terre, vous ne permettrez pas que votre saint voie la corruption du tombeau... Vous m'avez ouvert les chemins de la vie; la contemplation de votre face me remplira de joie, et les félicités que me versera votre droite seront sans défaillance... " (Ps. xv.)