Dans une perspective systémique, le prix n’est pas seulement
un simple rapport d’échange. Il est aussi un facteur de régulation
à condition que les forces du marché ne soient soumises à
aucune contrainte exogène. L’autre facteur de régulation
susceptible de lui être substituable ou complémentaire est
l’Etat.
L’entrée en jeu d’un facteur, d’un autre ou des deux, à
la fois, selon plusieurs dosages possibles dépend, en fait, des
choix fondamentaux en ce qui concerne les structure essentielles de tel
ou tel système économique.
Cela nécessite le développement de cette problématique,
selon la vision islamique, à un triple niveau.
1- Les structures fondamentales cadrant l’activité économique
en général et le fonctionnement du marché en particulier
les idées maîtresses soulevées ici sont :
a - La propriété multiforme commandée par l’Istikhlaf.
b - la liberté garantie à l’intérieur des limites
tracées par la Chari’a.
c - La double négation de la neutralité et du dirigisme
de l’Etat.
d - Les spécificités d’une rationalité économique
réaliste et équilibrée.
2 - Le fonctionnement du mécanisme principal (le marché)
de la régulation dont les caractéristiques sont :
a - La codification des conditions de la concurrence sous forme de
textes ayant forme de loi.
b - La subordination de l’offre et de la demande à la licité
des fins et des moyens.
c - La Détermination du prix de l’équilibre au niveau
du “ prix équivalent ”.
d - La détermination de l’équilibre général
sur les différents marchés en corrélation avec le
prix équivalent.
3- Le fonctionnement du mécanisme secondaire de la régulation
l’Etat lui, en agençant finalités et moyens, veille au respect
de la logique du marché. Pour y parvenir la Chari’a le charge, entre
autres des fonctions :
a - de contrôle qu’exerce la Hisba sur le mécanisme du
marché.
b - de renforcement indirect de ce fonctionnement par différentes
modalités d’intervention afin d’en augmenter l’efficacité.
c - de correction des imperfections résultant des mécanismes
du marché au niveau de la répartition.
d - de mise en marche des mécanismes des transferts sociaux
qui s’en chargent d’une façon permanente.
En somme, les prix sont formés, en économie islamique,
selon le jeu concurrentiel basé sur le comportement responsable
des acteurs économiques. C’est pourquoi le rôle régulateur
du marché est assisté par l’Etat pour protéger les
conditions de son fonctionnement, de stimuler son efficacité et
de corriger ses résultats.