ors du long weekend de la Fête de la Reine de 1997, malgré l'annonce de température assez fraîche et de possibilité de pluie, je suis partie de Whitby, en compagnie de Johanne, ma fidèle amie toujours prête à m'accompagner dans mes folies, de Gisèle et son mari Bernard, des mordus du camping, pour aller camper au Parc Algonguin situé dans la région de Muskoka, Ontario. Bien des surprises nous attendaient. Aujourd'hui nous sommes fiers d'avoir surmonté les épreuves et nous en rions beaucoup.


Après 3 heures et demie de route, nous sommes finalement arrivés au camping du lac Mew vers 19 heures. Première surprise, des petits bancs de neige nous attendaient le long du chemin. Autre surprise, il y en avait un aussi sur notre emplacement de camping. En sortant de la voiture, on a vite compris pourquoi il avait si bien résisté au printemps. Il faisait un froid de canard. Nous avons sorti de nos bagages tout ce qu'on avait de plus chaud et on s'est dépêché à monter les tentes et à s'installer. Malheureusement notre optimisme ou notre manque de prévoyance a fait que ni Johanne ni moi n'avions apporté un manteau d'hiver ce que nous avons regretté amèrement. Rapidement Bernard a fait un feu pendant que nous préparions le souper en grelottant. Au menu, vol-au-vent au thon, café très très chaud.


Il a été bien dur de quitter le feu pour nous rendre aux toilettes. Bien que nous ayons plusieurs épaisseurs de vêtements chauds, le trajet fut pénible. Plus pénible encore fut de s'asseoir sur le banc de toilette. Je dois avouer que Johanne et moi avons abusé pendant plusieurs minutes du séchoir à main dans l'espoir de récupérer un peu de chaleur. De retour à la tente, j'ai réalisé que ma lanterne ne fournissait qu'une faible lumière car la bonbonne de propane était presque vide; elle ne fut donc pas d'une grande aide. On s'est vite dépêché à se coucher emmitouflés dans nos chandails, bas, caleçons, et tuques. Ça aurait mérité une photo mais on avait trop hâte de se glisser dans nos sacs de couchage. Nous nous sommes recouvertes d'un deuxième sac de couchage et voilà notre première nuit débutait bien au chaud…. Au malheur!! à 3 heures du matin, je me suis réveillée, gelée et j'avais envie de pipi. Ç'a été le moment le plus pénible de toute la fin de semaine, aller dehors à -3 Celcius. Lorsque je me suis réveillée le lendemain matin, j'ai réalisé que j'avais accaparé tout le deuxième sac de couchage et que Johanne avait gelé une bonne partie de la nuit …et elle est encore mon amie.


En bonnes marcheuses que nous sommes, nous avons fait honneur aux sentiers du parc Algonquin. Là encore, nous attendait la neige. Le paysage était bien différent de ce que nous avions vu au cours de l'été précédent, arbres dénudés, ruisseaux regorgeant d'eau, pas de moustiques, pas de fleurs. Nous avons marché et escaladé une douzaine de kilomètres en deux jours. C'est sur un petit quai, sur le bord d'un lac, baigné par la tranquillité des lieux que nous avons dégusté notre traditionnelle barre de chocolat qui fait toujours partie de notre kit de survie, question de faire le plein d'énergie.


Vous avez sûrement deviné que notre endroit favori était près du feu que Bernard entretenait 24 heures sur 24 heures. Le matin, il réanimait le feu sur la braise de la veille. Nous avons brûlé 10 sacs de bois et avons tout appris sur la façon de faire des feux car Bernard a déjà été instructeur chez les scouts.


Le soleil a quand même daigné nous faire quelques clins d'oeil durant la journée ce qui nous a tous valu un coup de soleil sur le nez. Ce n'était pas très joli à voir.


Durant la nuit de samedi à dimanche, malgré un froid de 0 Celcius, nos voisins ont fêté jusqu'à 3 h 30 du matin. Ils n'étaient pas tuables. Dimanche soir on a souhaité qu'il pleuve pour qu'ils se tiennent tranquilles… et nous avons été exaucés.


Au début de la soirée de dimanche, après que Johanne soit revenue de prendre sa douche, le pavillon des douches et toilettes a manqué d'électricité et a été fermé toute la soirée. Nous étions persuadés que Johanne était responsable de ce méfait , ayant encore une fois abusé des séchoirs à main et fait sauter les fusibles. À cause d'elle, tous les campeurs étaient furieux de devoir utiliser les bécosses dans le froid et la noirceur. Par bonheur, l'électricité a été rétablie à temps pour le pipi avant le dodo.


Il y a quand même des avantages au camping par temps froid, pas de moustiques, pas besoin de glace pour la glacière, pas trop chaud pour marcher dans le bois. Mais il y a aussi des inconvénients, repas qui refroidit trop vite, banc de toilette glacé, lever pénible du matin, supplice du pipi de nuit. Tout compte fait, je suis contente d'avoir tenté l'expérience, mais je préfère le camping d'été. Maintenant je suis prête à affronter toutes les difficultés qui peuvent survenir en camping.


À la prochaine aventure!