La cueillette des informations

Aborder la cueillette des informations, c'est se pencher sur la méthode de travail du sondeur. Chaque technique possède ses avantages et ses inconvénients. Chaque technique a aussi ses détracteurs.

Ce qui est important lorsque l'on opte pour une technique ou une autre, c'est de bien saisir les caractéristiques de la méthode qui nous intéresse.

Le responsable de ce site : Frédéric D'Astous

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Arrimer des questions avec l'objectif d'un sondage - Comment construire un questionnaire sur tel ou tel sujet ?" La réponse à cette question dépendra des caractéristiques propres à chaque sondage. Voici une méthode de travail pour résoudre ce problème.

Le contenu d'une grille d'analyse de contenu. Cet outil est utilisable lorsque vous avez des documents à analyser et non des personnes à qui parler. Ces documents peuvent prendre la forme de textes écrits, de bandes vidéo ou encore de sites sur internet.

Le contenu d'un questionnaire - La rédaction d'un questionnaire est une étape importante. Pour vous donner toutes les chances de réussite, vous devez avoir décortiquer votre problème de manière à savoir précisément sur quels points vous devez poser vos questions.

Les corrélations et les causalités - On s'imagine souvent qu'il y a un lien entre deux phénomènes lorsqu'ils varient d'une manière similaire. Or, ce n'est pas toujours le cas !

La courbe normale utilisée en statistique - Pour décrire la plupart des phénomènes humains, on utilise la forme en cloche de la courbe normale. Cette forme correspond à des comportements observables.

Est-il intéressant d'utiliser un questionnaire déjà fait ? - L'idée semble belle. Est-ce qu'il n'y aurait pas une économie de temps en partant d'un questionnaire déjà réalisé ? Surtout si ce questionnaire a déjà été concrètement appliqué !

Les étapes d'un sondage - Il s'agit ici d'une série de chroniques consacrées à la réalisation de sondages. Cette série a été publiée sur ce site pendant la seconde partie de l'année 1999. La méthode proposée prend en compte les situations pratiques qui peuvent se produire en faisant un sondage en incluant des retours à des éléments traités dans les chroniques passées.

Les différents thèmes abordés sont les suivants :

Formulation des questions relatives à une fréquence d'utilisation - La formulation des questions est toujours une chose qui exige de la précision. Ici on aborde les problèmes reliés aux questions où on doit identifier l'intensité de l'utilisation d'un service.

Les facteurs influençant sur la véritable marge d'erreur d'un sondage - Lors de la réalisation d'un sondage, il arrive fréquemment que l'on ne se fie qu'à l'erreur statistique. Or, les sources d'erreurs sont multiples. Cette série d'articles vous présente les différents endroits où vous devez faire preuve de prudence.

Les groupes de discussion - Ce qu'on nomme parfois un "panel" de discussion est une technique intéressante. Cette technique permet une interaction entre les personnes. Cette qualité est aussi son inconvénient !

Les personnes-ressources en tant que sources documentaires - Au début d'une recherche (par sondage ou autrement), il peut être important de vous livrer à une bonne recherche de sources documentaires. Les personnes-ressources peuvent ajouter cet élément humain qui est absent dans un écrit.

(NOUVEAU) La présentation d'un graphique - Les graphiques sont une des clefs magiques qui permettent de bien se faire comprendre. Il est donc essentiel d'arriver à présenter les résultats d'une manière qui soit la plus expressive possible.

Le rôle des hypothèses au début d'une recherche - Diverses sources recommandent d'identifier des hypothèses au début d'une recherche. Cependant, dans la pratique ce n'est pas toujours réalisable.

 

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Arrimer des questions avec l'objectif d'un sondage

Plusieurs visiteurs de mon site me demandent : "Comment construire un questionnaire sur tel ou tel sujet ?" Malheureusement, il n'y a pas de réponse unique à cette question. La solution dépendra toujours des circonstances caractérisant chaque démarche de sondage. Tous sont susceptibles d'éprouver des difficultés lorsqu'il est temps de formuler les questions d'un sondages. Les problèmes qui se rencontrent le plus souvent ont en commun la difficulté de communiquer au répondant ce qu'on désire exactement savoir de lui. Par chance, il est relativement aisé de résoudre ce problème en suivant une méthode de travail.

En premier lieu, il est important que le sondeur précise son objectif global. Quel problème veut-on solutionner ? Quel est "LE" motif de ce sondage ? C'est ce qui permettra d'éviter de poser des questions à côté du sujet. Trop souvent un questionnaire est allongé par des questions qui semblent intéressantes, mais qui sont inutiles pour comprendre le sujet précis du sondage. Or, qui dit questionnaire trop long dit aussi taux de réponses plus bas. De là, l'importance de clairement identifier la priorité d'un sondage. Prenez garde, il est nécessaire de résister à la tentation d'identifier plus d'un objectif. Dans certains cas, la difficulté à identifier un seul objectif pourrait camoufler une imprécision au niveau des attentes par rapport à la démarche de sondage.

En second lieu, on doit se demander comment se découpe l'objectif global. Dans le jargon, c'est ce qu'on nomme les dimensions. Chaque dimension constitue un type d'élément qu'il nous faudra aborder pour répondre aux exigences de notre objectif global. Par exemple, si notre objectif global est de : "réaliser" une description des emplois d'été des étudiants", nos dimensions pourront être : l'étudiant, son domaine d'étude et le travail estival trouvé.

En troisième lieu, il y a l'identification de ce qui nous permettra de mesurer nos dimensions. Dans le jargon, c'est ce qu'on nomme des indicateurs. Chaque indicateur représente une des mesures à prendre pour avoir une idée précise de la composition de notre dimension. Chaque indicateur représente l'objectif d'une question. Ce que vous irez mesurer se nomme une variable. Ainsi, la relation entre la variable et l'indicateur est la suivante : l'indicateur c'est l'objectif de la question alors que la variable c'est sa réponse, sa mesure. Dans notre exemple, une de nos dimensions était "le domaine d'étude". Un de nos indicateurs et sa variable pourraient être : l'identification du programme mesuré soit par le nom du programme d'étude ou soit par le domaine d'étude. Notez que si plusieurs dimensions peuvent se découper en plusieurs indicateurs, il ne doit y avoir qu'une variable pour chaque indicateur. En effet, la variable est "LA" mesure de l'indicateur.

Le schéma suivant vous permettra de visualiser les composantes de notre exemple :

En procédant de cette manière, vous obtenez divers avantages. Vous connaissez exactement le nombre de questions à poser, le contenu des questions à poser et vous diminuez les chances de composer une question ambiguë.

En quatrième lieu, tout ce qu'il vous reste à faire, c'est de composer vos questions et de réaliser votre prétest. Il s'agit de tester le tout sur des répondants représentatifs de ceux que vous désirez joindre. Après cela, vous êtes prêt à distribuer votre questionnaire de sondage à vos répondants.

Bon questionnaire !

Le responsable de ce site : Frédéric D'Astous.


Les groupes de discussion

Cette méthode de recherche est utilisée pour obtenir des renseignements sur les réactions d'un groupe de personnes au sujet d'un fait, d'une situation.

L'avantage de cette méthode, c'est la grande variété des renseignements qu'elle permet de découvrir. Une discussion entre les participants peut nous permettre l'accès à des informations dont la richesse dépasse celle du sondage. En effet, à chaque fois qu'une idée est soumise au groupe, les participants réagissent. Il est donc possible d'explorer une idée. On se retrouve alors avec tout un spectre de réactions.

Cependant, cette méthode est parfois inadéquate. Examinons deux points qui permettent d'en jauger les inconvénients :

Toutes les situations qui portent à controverse produisent des effets qui tendent à nuire à la validité des résultats. Les gens ont souvent tendance à répondre de manière à se conformer aux attentes qu'ils perçoivent dans un groupe ou chez un interlocuteur. Si un commentaire risque d'être mal jugé, il est probable que le participant ne le dira pas.

Souvent, les gens aiment plaire. Imaginons un groupe de discussion qui porte sur l'entreprise "Y inc." Imaginons ensuite qu'on présente aux participants les produits de cette entreprise. Il est probable qu'on observe peu de commentaires négatifs. Les participants éviteront d'en critiquer les produits, ou ils en minimiseront les inconvénients.

Réussir un groupe de discussion, ce n'est pas réaliser un beau débat. C'est récolter des renseignements utilisables. Une discussion animée peut être intéressante. Mais, elle ajoute facilement des éléments difficilement mesurables. Les renseignements cherchés risquent d'être masqués. Une stratégie permettant d'éviter cet effet, sera de viser une composition homogène du groupe de discussion. On évite ainsi les effets causés par une opposition entre certains participants.

Bonne discussion !

Votre conseiller : Frédéric D'Astous


Le contenu d'une grille d'analyse de contenu

Une grille d'analyse de contenu est utilisable lorsque vous avez des documents à analyser et non des personnes à qui parler. Ces documents peuvent prendre la forme de textes écrits, de bandes vidéo ou encore de sites sur internet. Elle prend la forme d'une série de choses à examiner qui se nommeront : vos indicateurs.

Procédure d'application (les unités de contenu) :

Lorsque vous appliquez une grille d'analyse de contenu, il est important que ce ne soit pas au hasard. Les éléments que vous remarquez ne doivent pas être le résultat d'un vague coup d'oeil. Vous avez à découper votre document en portions. Elles se nomment des "unités de contenu". Selon la complexité du document, ces unités peuvent être :

En découpant votre document en unités de contenu, vous êtes certain de ne rien laisser passer. Vous serez assurés d'avoir examiné systématiquement chaque portion de votre document.

Vous serez même capables d'analyser la logique d'un document ! Imaginons que vous faites une étude à partir de discours électoraux d'un politicien. En examinant chaque partie de texte, vous serez en mesure de voir comment il procède pour vendre son point de vue. En effet, certains types d'arguments se trouvent au début du discours alors que d'autres se situent à la fin. Pour simplifier notre explication, nous utiliserons ici le cas d'un texte.

Procédure de construction

Une grille d'analyse de contenu se construit exactement de la même manière qu'un questionnaire. Vous prenez la liste de vos dimensions et indicateurs. Puis, à partir des indicateurs, vous créez la liste de ce qui est à "identifier" dans chaque texte que vous examinerez.

La formulation des indicateurs, pour les inclure dans la grille, n'est pas compliquée. Vous pouvez reprendre intégralement vos indicateurs pour réaliser la grille. Cette grille s'adresse à vous et vous devriez être capables de vous comprendre. Il n'y a qu'à se préoccuper de la précision de la formulation pour être certain de savoir ce qui doit être examiné.

Pour ce qui est de l'ordre des indicateurs, vous n'avez qu'à mettre les indicateurs plus généraux en premier et ceux qui touchent des détails vers la fin. Cette manière de procéder est habituellement plus efficace. Mais attention : assurez-vous de conserver le regroupement par dimensions, autrement le risque d'une erreur est plus élevé si votre grille est longue.

Il y a aussi les consignes. Contrairement à un questionnaire, chaque consigne n'est pas adressée vers une autre personne. Elle est un aide-mémoire pour vous, ou celui qui appliquera la grille pour vous. Vous devez indiquer dans les consignes tout ce qui est important en appliquant votre grille. Habituellement, les consignes sont placées au début de la grille. Voici quelques exemples :

Jusqu'à présent, la grille d'analyse de contenu semble un peu plus simple que le questionnaire. En effet, la création d'un questionnaire implique toutes sortes de problèmes relatifs à la formulation de vos questions. Ici, rien de ce genre. Il n'y a qu'à être précis et c'est tout. Mais, il y a un dernier détail.

Pour chacun des indicateurs, vous devez mentionner la forme qu'il prendra dans le texte. C'est un peu l'équivalent des modalités de réponses dans un questionnaire. Si vous êtes en mesure d'indiquer à quoi ressemblera votre indicateur, il vous sera plus facile de repérer les bonnes informations dans le texte.

Par exemple : imaginons que l'on fasse l'analyse d'un texte traitant de messages publicitaires destinés aux enfants.

Bonne analyse de contenu.

Le responsable du site : Frédéric D'Astous



Les corrélations et les causalités

Dans un sondage, on tente d'obtenir habituellement 2 genres de résultats. La premier type de résultats recherché, c'est l'obtention de données sur chacune des questions. Le second type de résultats recherché, c'est l'identification des liens entre les données précédentes pour voir s'il y a des relations entre certains résultats. C'est alors qu'on parle de corrélation.

La corrélation est le fait, pour deux variables, d'évoluer d'une manière qui soit liée. Cette liaison peut se faire dans le même sens ou encore dans le sens inverse. Ce qui compte, c'est qu'il y ait un lien pour entre les variables. Par exemple, dans les deux graphiques suivants, il y a corrélation.

Corr?lation A
L?gende
Corr?lation B

On tente souvent de faire des liens entre différents phénomènes. En fait, identifier des relations est souvent un des objectifs que se fixe celui qui désire faire un sondage. On tentera de voir si deux variables évoluent d'une manière reliée. Si c'est le cas, il sera tentant de conclure à la présence d'une relation de cause à effet entre les deux. Il faut cependant faire preuve de prudence.

En effet, des variables peuvent se comporter de la même manière sans qu'il n'y ait pour autant une relation de cause à effet. Si on observe un lien entre deux variables, il y a 3 options possibles :

Tout d'abord, le premier cas, il se peut que la relation soit accidentelle. Cela voudra dire que malgré les apparences, il n'y a pas de liens entre les deux. Si on veut en avoir le coeur net, il sera prudent de vérifier la possibilité inverse : est-il est possible d'identifier un mécanisme par lequel une variable pourrait en influencer une autre. Une fois ce mécanisme identifié, il faudra vérifier si on possède des éléments pour en prouver la présence, et puis, prouver que c'est bien ce mécanisme qui est en action. On le voit, la preuve n'est pas toujours facile à faire.

Le second cas se produira s'il est possible d'identifier un mécanisme d'influence. Cela démontrera que la relation n'est probablement pas purement accidentelle. En présence d'un tel mécanisme, on sera tenté de crier victoire ! Mais attention, il se peut que ce mécanisme implique une troisième variable. On devra donc s'assurer que le mécanisme s'articule de sorte qu'il y ait, bel et bien, un lien direct entre les deux variables et non pas un lien indirect.

Le troisième cas se présente lorsqu'une troisième variable sert d'intermédiaire entre les deux. Une troisième variable peut être présente, mais si elle n'est pas entre nos deux variables, il s'agit du second cas (deux variables qui interagissent directement ensemble) et non pas de ce troisième cas. Ce dernier détail (la position de la variable dans la relation) est bien important. Prenons l'exemple suivant :

Un chercheur tente une étude comparative de la température et du moral des gens, dans des régions comme la Gaspésie, nord du Nouveau-Brunswick ou certains secteurs de Terre-Neuve. Ce chercheur note une relation qui ressemble à ceci : plus la température est élevée et moins il y a de gens déprimés. Il en déduit que lorsque la température est plus élevée, les gens sont plus actifs (donc moins déprimés). Il est heureux de sa découverte. En fait, il ne devrait pas car il lui manque un détail. L'activité économique de ces régions est caractérisée par diverses occupations saisonnières dont la maximum est atteint en été, lorsqu'il fait chaud. Il n'y a donc aucun lien direct entre l'état psychologique des gens et la température. Par contre, il se peut qu'on puisse faire un lien du genre : lorsqu'il fait froid, le choix d'activités économiques est moins varié. Il y a donc plus de chômage et certaines personnes en sont démoralisées en raison des problèmes monétaires que cette situation entraîne. Conclusion ? Il n'y a aucun lien direct entre la température et le moral des gens!

La prudence est donc de mise lorsqu'on tente de prouver la présence d'une relation entre diverses variables et les mécanismes qui les unissent. Il importe d'examiner l'ensemble des possibilités pour voir si les liens qu'on tente d'établir sont les bons.

Votre conseiller : Frédéric D'Astous


Formulation des questions relatives à une fréquence d'utilisation

Dans un sondage, il est important d'éviter les termes trop généraux. Tous ont eu l'occasion de lire des sondages où on utilisait des questions du genre : "Utilisez-vous souvent le service XYZ ?" Mais, que veut véritablement dire le terme : souvent ? Pour certain, ce "souvent", signifiera : 2 fois par semaine. Pour d'autres ce sera : 2 fois par mois ! Pourtant les deux personnes ayant répondu auront dit utiliser "souvent" le service. On voit que les réponses ne seront plus utilisables.

La solution est alors d'utiliser des termes faisant directement référence à la fréquence d'utilisation du service. Notre question sera alors : "Utilisez-vous ce service plus de 2 fois par semaine?" Mais, il y a encore une autre question à se poser pour évaluer notre question : "Est-ce que le service est à utiliser de manière discontinue ou plutôt habituelle?"

Si l'utilisation que la clientèle fait du service est discontinue, cela voudra dire que l'intensité de l'utilisation ne sera pas constante. Dès lors, il sera important d'indiquer sur quelle période le répondant devra baser sa réponse. Est-ce pendant le dernier mois ? La dernière année ? Notre question deviendra alors : "Pendant le dernier mois, avez-vous utilisé le service XYZ au moins 2 fois ?"

Mais, il se peut que la discontinuité dans l'usage du service soit liée à une condition particulière. Si c'est le cas, il faudra en tout premier lieu poser des questions préliminaires pour préciser tout ce qui est utile pour avoir une image précise au sujet du moment (ou des circonstances) où le service est utilisé. La nature du service déterminera les questions préliminaires à poser. Maintenant, il sera temps de poser notre question. Notre question sera alors formulée de l'une ou l'autre manière :

Le lecteur notera un écart significatif entre chaque formulation. C'est normal puisque la formulation de la question dépend du contexte issu des questions préliminaires. Mais, dans tous les cas, l'objectif est le même. C'est d'identification d'une fréquence de visite en faisant référence à une contrainte particulière. Ainsi, le sondeur ne devrait pas avoir besoin de modifier ses objectifs de questions en fonction de la séquence que l'on retrouve dans le questionnaire. C'est ce qui permet de réaliser ces 2 étapes par des personnes différentes si cela s'avère nécessaire. Par exemple, on consultant peut être employé pour créer le canevas des questions alors que le responsable de l'organisme sera en mesure de formuler ses questions en fonction de sa clientèle.

Votre conseiller : Frédéric D'Astous.


La courbe normale utilisée en statistiques

Pour décrire la plupart des phénomènes humains, on utilise la forme en cloche de la courbe normale. Cette forme n'est pas seulement le résultat d'une création statistique quelconque. Elle correspond à des comportements observables que les statisticiens ont représentés sous la forme d'une cloche.

Ainsi, l'observation nous apprend que les variations que présentent ces phénomènes se manifestent fréquemment de manière progressive. C'est ce qui explique les pentes de chacun des côtés de la cloche. De plus, on peut remarquer que le comportement de groupes s'organise souvent autour de certaines règles. Ce genre de comportement explique la présence d'une tendance centrale.

Globalement, on obtient donc cette forme de cloche comme nous le montre la figure 1. Afin de permettre une meilleure comparaison, la silhouette de la courbe normale a été ajoutée par dessus notre diagramme en bâtons. La manière avec laquelle les données seront réparties autour de la tendance centrale nous permettra du jauger l'importance de cette valeur. En effet, on tendra à considérer que les relations entre nos résultats sont fortes si ils sont bien regroupés autour de la valeur centrale.

normale simple
normale simple 2
normale double
 Figure 1
  Figure 2
  Figure 3

À l'inverse, si nos valeurs sont distribuées très largement autour d'une valeur maximum, on tendra à considérer qu'il n'y aura pas de lien déterminant entre nos divers résultats. La figure 2 nous donne un exemple de ce genre de relations peu significatives. Pour s'en convaincre, le lecteur n'a qu'à examiner la courbe qui présente des côtés très évasés. De plus, on remarquera la présence de plusieurs endroits où les valeurs semblent remonter. C'est un peu comme si, à l'intérieur de nos résultats, se cachaient plusieurs tendances. En règle générale, plusieurs tendances c'est un peu comme s'il n'y en avait aucune.

Mais, il arrive parfois que plus d'une tendance soit un indice intéressant. C'est ce qui arrive lorsqu'on est capable de distinguer nettement les tendances présentes. La figure 3 nous donne un exemple de cette situation. On voit très bien la présence des deux pics. L'interprétation à donner lorsqu'on observe cette forme, c'est de conclure à la présence de deux groupes distincts.

Une analyse de l'ensemble des variables devrait normalement permettre d'isoler chacune des deux clientèles. L'analyste devra tenter d'identifier la ou les facteurs déterminants pouvant permettre de caractériser les groupes de répondants. Certains logiciels permettent de trier les données de manière à faire ressortir certaines caractéristiques. Dans le cas de la figure 3, il est probable que l'on trouvera dans les données qui accompagnent ce résultat, une variable qui, lorsqu'on la prend en compte, permettra de faire disparaître l'un ou l'autre groupe selon la valeur (ou le plage de valeurs) qu'elle prendra.

Signé : Frédéric D'Astous.


Est-il intéressant d'utiliser un questionnaire de sondage déjà fait ?


Plusieurs visiteurs de ce site cherchent à utiliser un questionnaire déjà fait sur le sujet qui les intéresse. Ainsi, on me demande régulièrement des exemples sur tel ou tel thème. L'idée semble belle. Est-ce qu'il n'y aurait pas une économie de temps en partant d'un questionnaire déjà réalisé ? Surtout si ce questionnaire a déjà été concrètement appliqué !

Hélas, dans la pratique, les choses ne sont pas si simples. Un questionnaire est le résultat d'une combinaison unissant deux groupes de facteurs. D'une part, chaque questionnaire est basé sur les besoins spécifiques de celui qui l'a construit. D'autre part, chaque questionnaire est aussi influencé par les caractéristiques reliées au milieu de celui qui l'a construit. En effet, n'y a pas deux situations structurées exactement de la même manière. Ainsi, les besoins qui en découlent, bien que similaires, ne peuvent être les mêmes.

Bien évidemment, il y a des situations où on observera une similitude. Paradoxalement, ce sera souvent dans cette similitude que se trouvera le piège le plus périlleux. Pourquoi ? Voici : en face d'un questionnaire radicalement différent de ses besoins, le sondeur sera rapidement en mesure de repérer les divers éléments incompatibles. Le nettoyage du questionnaire sera réalisable. Mais, s'il est confronté à un questionnaire comportant un trop grand degré de similitude, les choses ne seront plus si simples. Un effet relié au sens commun risque de se produire.

Le sens commun, c'est la tendance à accepter ce qui est habituel, comme allant de soi. Le sens commun nous aide énormément dans la vie courante. C'est grâce à lui que nous savons comment agir dans les situations qui nous sont connues. C'est aussi grâce à lui que nous sommes capables d'agir dans des situations nouvelles, car nous faisons des liens avec ce que nous connaissons : nos expériences passées. Les choses différentes sont alors reléguées à l'arrière-plan.

La conséquence du sens commun, c'est qu'en face d'un questionnaire comportant un quelconque degré de similitude, on risque d'en accepter globalement la logique. Cela veut dire que vous assimilerez la démarche du questionnaire au détriment de vos propres besoins. Et si des éléments incompatibles sont présents, ils deviendront facilement invisibles à votre regard. Pour que cet effet ne se produise pas, il faudra probablement un questionnaire si différent qu'il en sera inutile.
La seule manière de se débarrasser de l'effet causé par le sens commun, sera de déterminer précisément comment se structure le problème qui est à l'origine de votre sondage. Ainsi, vous parviendrez à clarifier chaque détail de votre besoin. Votre objectif devra être d'identifier chaque détail pouvant jouer un rôle dans le sujet de votre sondage.

Cette étape de clarification a été abordée dans une autre chronique intitulée : arrimer des questions avec l'objectif d'un sondage. L'importance d'identifier formellement chaque facteur réside dans le fait que ce sont ces derniers qui vont permettre de formuler les questions pertinentes. Pour plus de détails sur la manière de diviser un problème, le lecteur devra se référer à cette chronique. Tous les détails de la procédure y sont donnés.

En conclusion, ce n'est pas véritablement une bonne idée que de réutiliser un questionnaire déjà fait comme base pour faire son propre sondage. Le sens commun risque de biaiser votre vision des choses. Ce, au point où la logique du questionnaire vous semblera évidente. C'est à partir de là que vous risquez de ne plus voir vos propres particularités et ainsi de rater votre questionnaire sans même vous en rendre compte. Chaque cas est unique !

Le responsable du site : Frédéric D'Astous


Les personnes-ressources en tant que sources documentaires.

Au début d'une recherche (par sondage ou autrement), il peut être important de vous livrer à une bonne recherche de sources documentaires. C'est ce qu'on nommera parfois : "la recension des écrits". Et ici, j'entends bien le terme sources documentaires dans le sens le plus large. En effet, il ne s'agit pas que de trouver des sources écrites. Ces sources documentaires, ce peuvent aussi être :

En pratique, les personnes-ressources seront utiles à 2 moment spécifiques de la recherche :

Le but de la recherche documentaire est de vous permettre d'avoir une meilleure idée de ce qui a été dit ou écrit sur le sujet de votre recherche. Mais, ce n'est pas que pour la beauté de la chose que vous devez en savoir plus. La recherche de sources documentaires peut permettre de contre-vérifier les informations de vos personnes-ressources.

C'est ce qui nous conduit vers cette question que l'on me pose parfois dans des courriels : "si j'ai accès à des personnes-ressources qui connaissent très bien mon sujet d'étude, est-ce que j'ai besoin de faire une recherche de sources documentaires ?"

Habituellement, la réponse sera "oui". Sans une bonne recherche documentaire, un problème relié aux informateurs pourra se manifester. En effet, ces derniers partent habituellement d'un point de vue précis. Ils connaissent très bien une portion de la problématique et de ce fait, ils y ajoutent l'élément humain si utile à la compréhension des choses. Or, c'est ce même élément humain qui est susceptible de causer un phénomène similaire à un manque d'objectivité.

Je dis ici "un phénomène similaire", car il serait quelque peu imprudent de dire qu'une personne, spécialisée dans un domaine, manque automatiquement d'objectivité. La personne qui s'est bien spécialisée, au contraire, a souvent le bagage nécessaire pour arriver à porter des jugements très poussés sur les problèmes qu'elle rencontre. Ce n'est donc pas d'un véritable manque d'objectivité dont il s'agit ici, mais plutôt d'un effet pervers de la spécialisation.

La perspective d'une personne qui oeuvre dans un domaine précis, ou sur le terrain particulier, sera toujours "influencée" ou "orientée" par les particularités de son domaine ou de son terrain. Ainsi, cette personne aura développé une expertise très spécifique à un secteur particulier de connaissance. En vous fiant exclusivement à ces personnes, il se peut que certains aspects de votre recherche vous échappent. Ce danger est d'autant plus insidieux que vous aurez des renseignements très pointus dans certains autres secteurs de votre recherche. Vous aurez alors le sentiment d'une fausse sécurité.

Pour résoudre ce problème de "spécialisation", vous devrez donc vous assurer de consulter d'autres informateurs. Il peut être utile de chercher à rencontrer des personnes ayant une expertise légèrement différente de la première. Ainsi, vous êtes plus facilement en mesure de constater en quoi la spécialisation de chaque personne-ressource est centrée sur certains points plutôt que d'autres.

Mais, il reste un autre problème. C'est ce que je nommerais "l'effet d'influence". Comme je le disais plus haut, le fait de consulter une personne plutôt qu'un livre (ou tout autre source écrite) ajoute un caractère humain à l'information. C'est ce caractère humain qui risque de vous faire modifier votre propre perspective.

Lorsqu'on est mis en présence d'un ensemble de nouvelles informations, il se passe à peu près ceci : le processus de compréhension est influencé par deux facteurs. Il s'agit des renseignements et des liens qui les arriment ensemble. Le premier est tangible et quantifiable alors que le second n'est pas tangible donc non quantifiable. C'est sur le second aspect que le facteur humain agira. Vous risquez de modeler votre compréhension en fonction de celle de la première personne-ressource. Et puisque cette influence est intangible, il sera difficile d'en éliminer tout risque si votre recherche documentaire n'est faite qu'à partir de personnes-ressources.

Pour éviter ce dernier écueil, il sera intéressant de faire une recherche documentaire à partir de sources écrites. Ces sources ont la particularité de se présenter à vous d'une manière qui favorisera un regard plus neutre de votre part. Ainsi, pour ce qui est de votre propre compréhension, vous réduisez la probabilité d'être en situation de dépendance face à vos intervenants. De plus, les renseignements que vous y retrouverez, vous permettront d'interagir plus activement avec chaque personne-ressource.

Bonne recherche !

Le responsable du site : Frédéric D'Astous.


Le contenu d'un questionnaire

La rédaction d'un questionnaire est une étape importante. Pour vous donner toutes les chances de réussite, vous devez avoir décortiquer votre problème de manière à savoir précisément sur quels points vous devez poser vos questions. Le contenu de cette étape préparatoire a été abordé dans la chronique : Arrimer des questions avec l'objectif d'un sondage. L'objectif est ici d'identifier avec précision ce qui doit être mesuré. Ici, le terme précision désigne 2 choses :

Le contenu du questionnaire :

1 - La présentation : Il est important de situer le répondant sur le motif de l'étude, qui fait l'étude et comment les informations seront utilisées. L'objectif est d'en dire juste assez pour gagner la participation du répondant, tout en évitant d'orienter le répondant sur le contenu des réponses.

2 - Les consignes : Elles permettent d'indiquer au répondant le chemin à suivre. Il est préférable d'indiquer les consignes à l'endroit exact où elles sont nécessaires. Habituellement certaines consignes générales sont utiles au début alors que d'autres plus spécifiques seront placées à des endroits judicieux.

3 - L'ordre des questions : Il est important de s'assurer que le questionnaire se présente sous une forme logique pour le répondant. Ce dernier doit sentir qu'il est engagé dans une démarche structurée. On peut, entre autres, regrouper les questions par thème ou encore par type de questions (choix de réponses, questions ouvertes, question avec alternative, ...)

Il est essentiel de placer les questions sensibles à la fin du questionnaires. Les questions sensibles peuvent causer un refus de répondre. Et si le répondant refuse de répondre aux premières questions d'un questionnaire, il décide habituellement de ne pas répondre à la suite de ce questionnaire.

Il est aussi essentiel de placer les questions relatives aux caractéristiques du répondant à la fin du questionnaire. Les gens considèrent habituellement qu'un sondage doit offrir des garanties de confidentialité. Les informations qui décrivent le répondant causent facilement des refus de répondre. Si la personne décide de ne pas répondre aux dernières questions, vous venez de perdre quelques informations, mais le questionnaire est encore utilisable.

4 - Les questions filtres : Il arrive que des portions d'un questionnaire ne soient utiles que pour certains répondants. Il est alors d'usage de poser une question filtre et chaque choix de réponses se voit attribué une consigne spécifique.

Par exemple : Pourquoi travaillez-vous actuellement à temps partiel ?

Par choix......................
(__) ---> Allez à la question 9
Par exigence de l'employeur....
(__) ---> Allez à la question 18
Autre..........................
(__) ---> Allez à la question 21

Par la suite, un rappel est d'usage avant chaque section. Ici, un rappel devrait être indiqué aux questions 9, 18 et 21. Ce rappel permet de rassurer le répondant. Il sait alors qu'il est au bon endroit. À chaque fois qu'un répondant éprouve une difficulté à répondre, il risque fort de mettre de coté l'ensemble du questionnaire.

5 - Le remerciement final. Il est important de dire au répondant que sa participation a été appréciée. Si des informations sensibles ont été recueillies, vous devez rassurer le répondant sur l'usage des ces informations. Il est alors utile de faire référence aux mesures que vous prendrez pour protéger la confidentialité des résultats.

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Le présentation d'un graphique

Les graphiques sont une des clefs magiques qui permettent de bien se faire comprendre. Il est donc essentiel d'arriver à présenter les résultats d'une manière qui soit la plus expressive possible. Il importe en tout premier lieu de se demander ce que l'on veut communiquer. En fonction de notre objectif de communication, la forme du graphique sera différente.

Une erreur fréquente est de voir la forme d'un graphique comme quelque chose de strictement esthétique. On cherchera à faire les dessins le plus jolie possibles. Or, il y a bien plus que la beauté des formes. L'importance de préciser clairement l'objectif de ce que l'on veut communiquer apparait très bien dans les deux exemples de graphiques qui suivent.

Graphiques du degré de satisfaction des visiteurs
Figure 1 Figure 2

Le lecteur remarquera que la forme de chaque graphique est bien différente. Le graphique de gauche est un histogramme, celui de droite est un diagramme en tarte. Chacun fait ressortir quelque chose de différent.

Ainsi, le premier graphique semblerait plus utile pour représenter l'évolution d'un phénomène. En effet, il suggère une variation, de gauche à droite. Si c'est ce qui est important de faire ressortir, la forme actuelle de notre graphique n'est pas efficace. Tout ce qu'il présente, c'est la variation des proportions de chacun des degrés de satisfaction. Par contre, l'importance relative de chaque degré ressort très bien.

Examinons le second graphique, tout comme le premier, il fait ressortir l'importance relative de chaque facteur. On y ajoute un élément d'information. On voit maintenant la contribution de chaque facteur par rapport à l'ensemble. Remarquez les choix de couleurs. Les couleurs sont contrastées et très différente. Est-ce une bonne manière de présenter les choses ? Et bien non ! Ces choix représentent très bien ce qui arrive lorsqu'on ajoute de la couleur avec l'idée de faire plus joli. Ces choix de couleurs ne font ressortir aucune gradation entre les cinq degrés de satisfaction. On comprendra que s'il n'y a aucune idée de gradation entre chaque couleur, il n'y a pas ici de problème. Mais dans notre cas, c'est l'idée d'une gradation qui est recherchée.

Il importerait alors de faire quelques modifications à nos graphiques.

Graphiques du degré de satisfaction des visiteurs
Figure 3 Figure 4

La figure 3 est maintenant beaucoup plus précise en ce qui touche l'évolution dans le temps de la satisfaction des visiteurs. En effet, l'axe observation représente la suite des différentes valeurs qui ont été observées l'une après l'autre. On perd cependant la vision précise de proportion de chacune. On comprendra qu'un tel graphique n'est utile que si la variation de résultats dans le temps représente quelque chose d'important.

Pour sa part, la figure 4 nous permet de faire ressortir la gradation à mesure que l'on monte dans notre échelle de satisfaction. Les choix de couleurs, ici des teintes de blanc à noir. Une modification est encore possible. Imaginons que l'on veut faire ressortir les niveaux de satisfactions de chaque cotés d'une valeur centrale. On pourrait obtenir alors le diagramme suivant :

Graphique du degré de satisfaction des visiteurs

Figure 5

On remarquera le choix des couleurs rouge et verte pour représenter les niveaux positifs et négatifs de satisfaction. De la même manière, la teinte gris a été utilisé pour identifier le niveau moyen. Un tel choix de couleur est particulièrment adéquat pour signaler le danger d'insatisfaction relié à des niveaux de seulement "1 ou 2". De plus, il nous permet de constater que tout juste le quart des visiteurs sont véritablement satisfaits.

Comme on le constate, c'est une erreur de négliger les motifs de choix d'une présentation graphique. Chaque forme suggère une idée précise. Chaque couleur ajoute une information utile ou encore, rend illisible notre tableau. Pour choisir une présentation, il est donc essentiel de savoir précisément ce que l'on veut communiquer. On évite ainsi une présentation qui masque les véritables informations que l'on veut communiquer.

Bonne recherche !

Le responsable du site : Frédéric D'Astous.


Le rôle des hypothèses au début d'une recherche

Diverses sources recommandent d'identifier des hypothèses au début d'une recherche. L'argument présenté à l'appui de cette manière de procéder est qu'une telle identification pourra permettre de clarifier la nature des éléments à vérifier dans le cadre du cheminement de la recherche ou du sondage. Or, en début de démarche, il est parfois difficile de savoir à quoi ressembleront les relations entre les éléments de ce qu'on désire étudier. Dès lors, tenter de prévoir les caractéristiques de tel ou tel relation semble futile. Plusieurs laissent alors tomber l'identification des hypothèses. Ils se disent alors que les données recueillies permettront certainement de mettre en évidence diverses relations qu'il suffira d'explorer.

Ce raisonnement n'est pas faux. Très souvent, la démarche de cueillette de données permettra d'identifier efficacement un bon nombre de pistes. Les résultats eux-mêmes suggéreront d'autres indices. Dès lors, le rôle des hypothèses semble encore plus superflu.

Mais, pour que cette conclusion soit juste, il faudra que certaines précautions aient été prises.

En premier lieu, il faudra que le travail d'identification des composantes de la recherche ait été fait consciencieusement. C'est ce que l'on nomme l'identification de dimensions et des indicateurs. Cela veut dire que le chercheur se sera assuré de la nature des caractéristiques de la situation à étudier. Il devra aussi avoir porté attention aux relations entre ces éléments. Pour plus de détails à ce sujet, le lecteur peut consulter la chronique intitulée : Arrimer des questions avec l'objectif d'un sondage.

En second lieu, la formulation des questions ainsi que les types de réponses attendues du répondant devront avoir été prévues pour assurer une "flexibilité" dans l'analyse des résultats. En effet, dans un scénario où le chercheur n'aurait pas formulé d'hypothèses de départ, les données recueillies devront être dans un format qui limite le moins possible l'analyse subséquente. En effet, c'est seulement lorsque le chercheur commencera à examiner ses résultats qu'il sera en mesure de voir les relations autour desquelles il lui faudra concentrer ses énergies. C'est pourquoi on doit éviter de se retrouver avec des résultats qui boucheraient, dès le départ, des possibilités d'analyse. Pour éviter ce piège, le chercheur devra savoir exactement ce qu'il doit mesurer pour être capable de prendre des décisions sur la formulation des questions.

Si les conditions précédentes sont remplies, il est probable que le chercheur sera en mesure de se passer des hypothèses. Cette manière de procéder est particulièrement utile pour les démarches de type exploratoire où l'on ne possède pas assez d'information pour identifier formellement de telles hypothèses de départ. Je considère personnellement que les hypothèses ne sont pas essentielles à une recherche.

Il faudrait cependant éviter de sous-estimer les gains que l'on peut réaliser en identifiant des hypothèses. Parmi les gains réalisés, on peut identifier les points suivants :

En premier lieu, l'utilisation d'hypothèses permettra de vérifier que le travail d'identification des dimensions et indicateurs a été adéquat. On considérera qu'il est adéquat lorsqu'il permet de mesurer les éléments utiles à l'analyse. Même si elle se présente sous la forme d'une affirmation, l'hypothèse joue ici un rôle analogue à celui d'une question que l'on pose. Le sondeur doit examiner son tableau des dimensions et indicateurs en se demandant s'il a identifié la totalité des éléments pour répondre à la question (l'hypothèse). La tâche de vérification devient plus concrète.

En second lieu, l'identification d'hypothèses permettra de vérifier l'adéquation de la méthodologie avec les objectifs de la recherche. Parfois, le sondage n'est pas la meilleure technique à utiliser. En sachant le genre d'analyse que vous devrez faire, il sera plus aisé de déterminer la méthode à employer. Par exemple, si vous désirez des informations sur le vécu d'une personne en regard d'un enjeu social (ex.: les agressions sexuelles) il sera possiblement plus utile de procéder avec des entrevues. Ainsi, vous aurez accès à toute la variété des expériences individuelles. Ceci permettra de mieux comprendre ce qui se passe. À l'opposé, si vous avez besoin d'informations plus factuelles, la méthode par sondages sera plus performante. Elle prend moins de temps et vous donne accès à un plus grand nombre de cas, à des coûts moindres.

En troisième lieu, l'identification d'hypothèses permettra de guider la construction du questionnaire. Les hypothèses peuvent alors servir pour déterminer l'ordre des questions. Ainsi, il sera plus facile d'identifier les interactions indésirables entre les questions qui seraient préjudiciables à la qualité de vos résultats. La composition des questions sera plus aisée. En plus de savoir sur quels sujet poser vos questions, vous saurez aussi quels genres de renseignements vous seront nécessaires pour réaliser votre analyse. Il est alors facile de choisir à quel endroit utiliser des questions ouvertes et des questions à choix de réponses.

Comme on le voit, l'utilisation d'hypothèses n'est pas essentielle. Toute leur utilité réside dans le fait qu'elles contribuent à une meilleure identification des besoins. Cet objectif peut aussi être atteint par un examen précis des relations entre les dimensions et les indicateurs. Mais si vous éprouvez des difficultés dans l'identification des caractéristiques reliées à ce que vous désirez étudier, l'identification d'hypothèses vous aidera à cheminer plus efficacement dans votre travail.

Le responsable de ce site : Frédéric D'Astous.

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