(Le lecteur est averti que cet article est pris d'une presse de propagande Viet Cong. NVT))

Dang Van Quang, le Bras Droit de Thieu

Sous le régime colonial, Dang Van Quang était jadis un officier du 2ème Bureau et en 1954 il a été confié par les Français la tâche importante de superviser le regroupement des troupes Viet Minh du sud Viet Nam au Nord. Puis les Français se retirent pour laisser la place aux Américains, et Dang Van Quang promptement offre ses services au régime de Diem-Américains. La CIA suit alors étroitement les activités des agents de renseignement laissés par les Français au sud Viet Nam. Parmi ceux-ci, certains demeurent loyaux aux Français et continuent à travailler pour eux, d'autres sont des agents doubles qui continuent à servir les Français mais en même temps vendent secrètement les documents aux Américains, tandis qu'un certain nombre sont prêts à couper les liens avec les Français et coopèrent avec les Américains.

Dang Van Quang, bien conscient de la puissance et la prospérité des Américains, rapidement se place à la disposition des nouveaux maîtres. Il était l'un des officiers fantoches qui essaient de faire plaisir aux Américains tels que Colonel Lansdale, un conseiller politique spécial de Diem, Lieutenant-Colonel Conein, expert militaire, Smith, capitaine du service d'information... Tous ces agents de renseignement stratégique américains parlent couramment le Français. Dang Van Quang se vantait à tout le monde qu'il aimait le travail de recherche, qu'il admirait énormément le service de renseignements américain et était anxieux d'apprendre d'eux. Il était en train de vendre de documents secrets français aux Américains, et dénonçait les officiers fantoches qui continuaient à collaborer avec le 2ème Bureau français.

En soumettant Quang à travers un nombre de tests, le service de renseignement américain graduellement gagne une prise sur lui. Des documents laissés derrière par les Américains disent que "la mission militaire américaine à Saïgon est très content d'avoir trouvé un collaborateur proche chez Lieutenant Colonel Dang Van Quang qui parle couramment le Français, est anxieux d'apprendre l'Anglais et a une bonne connaissance des affaires politique et militaire de ce pays."

Jusqu'à 1956, Dang Van Quang demeure un lieutenant colonel, bien qu'il ait servi efficacement les Français. Mais avec la politique néo-colonialiste américaine, et en particulier avec le service zélé aux nouveaux maîtres, Quang a trouvé le chemin au pouvoir et aux honneurs bien ouvert pour lui. A la suggestion du conseiller politique spécial Colonel Lansdale, Ngo Dinh Diem envoie Quang à Formose pour obtenir de l'entraînement avancé dans le travail de renseignement, puis aux Etats Unis où il visite les établissements militaires et apprend davantage sur la guerre contre-guérilla."

Dans les années de la guerre spéciale américaine au Sud Viet Nam, Quang était commandant de la 21ème Division d'Infanterie de l'armée fantoche stationnée dans la vallée du Nam Bo. Après que Duong Van Minh ait été renversé par Nguyen Khanh, Maxwell Taylor conseille à ce dernier "de promouvoir un certain nombre de jeunes officiers au rang de général, et Quang est fait général de brigade et chef-adjoint de l'Etat Major Général. Puis Khanh a été renversé. Quang est promu général de division et mis à la commande de la 4ème Zone Tactique, qui l'a rendu seigneur de la riche région du Mekong delta . En novembre 1965, il a été donné le rang de général de corps.

Les généraux fantoches disent que la promotion de Dang Van Quang du rang de général de brigade, de division, puis de corps a été fait en un temps record: 15 mois. La situation militaire interne au Sud Viet Nam était alors en mess: Duong Van Minh renverse Ngo Dinh Diem seulement pour être renversé tôt après par Nguyen Khanh; puis Nguyen Khanh est remplacé par le groupe Phan Quang Dan-Phan Khac Suu qui est tôt évincé par la clique Thieu-Ky. En ces jours-là, plusieurs officiers appartenant à un groupe ou autre ont été congédiés, même arrêtés ou tués. Mais Dang Van Quang qui était un agent efficace de la CIA ne rencontre aucun ennui et continue à s'élever plus haut en rang et en position.

Conseiller au Président

Vaincu dans leur "spéciale guerre", les Américains passe à une guerre locale", avec l'introduction massive des troupes de combat américaines au Sud Viet Nam, pour prendre part directement dans la lutte contre les forces révolutionnaires. Début 1965, les marines américains débarquent à Da Nang, puis occupent les régions côtières des 1er et 2ème Corps. La "cavalerie de l'air" américaine est stationnée aux Hauts-Plateaux du Centre. En mi-1966, les Américains préparenet à envoyer les troupes américaines dans la vallée du Nam Bo.

Westmoreland, Commandant-en-Chef du corps expéditionnaire américain, accompagné par Nguyen Cao Ky. alors "président du comité exécutif", c'est-à-dire premier ministre du régime de Saïgon, fait une tournée d'inspection dans la région du Mekong delta, "pour faire une étude sur place de la situation et pour brosser un plan concret pour stationner les troupes américaines dans la région". Nguyen Cao Ky amène Westmoreland à Can Tho où le quartier général de la commande du 4ème Corps est situé. Là, Dang Van Quang dans sa capacité de commandant local doit guider en personne ses supérieurs dans leur tournée d'inspection. Les généraux fantoches qui étaient alors officiers sous les ordres de Quang dans le 4ème Corps, racontent que leur ancien commandant "avec son grand ventre", marche avec difficulté, mais déteste monter dans une voiture, parce qu'il a peur des "accidents". Malheureusement pour Quang, Westmoreland et Nguyen Cao Ky, profitant de la situation relativement calme, viennent de Saïgon à Can Tho par hélicoptère, et tous deux ont l'idée d'utiliser une jeep pour l'inspection d'une division stationnée à quelque distance du quartier général de Quang. Bien sûr, Quand doit les accompagner. Pendant le voyage, Quang, qui est très indisposé, n'a pas pu trouver les réponses appropriées aux rafales de questions de la part de Westmoreland qui plus tard exprime ouvertement son mécontentement des résultats de la tournée.

Westmoreland dit également à Ky que d'après l'information obtenue par la DIA (Défense Intelligence of Army), Dang Van Quang, en tant que commandant du 4ème Corps, s'est avéré un officier corrompu (un document laissé derrière à l'ambassade américaine liste les pratiques de corruption impliquant Quang quand il était dans le Mekong delta). Et le général américain souligne en plus: "A mon avis, le Général Quang est seulement un bon-vivant, un parasite qui sait très peu de la région qu'il est en charge..." Ainsi Westmoreland suggère à Nguyen Cao Ky qu'il prenne "une action prompte et dépêche au 4ème Corps un commandant plus entreprenant qui est plus intéressé à établir les troupes américaines dans le Mekong delta et peut coopérer plus efficacement avec les Etats Unis dans l'effort de contenir l'expansion communiste dans la région."

En ces jours-là, la DIA et la CIA étaient continuellement en querelles, la DIA accusant la CIA de "rêveries, sous-estimant l'adversaire et sur-estimant l'ARVN, ainsi causant de sérieux reculs dans la guerre spéciale." Quang était un de ces généraux que la DIA méprisait et était considéré comme ayant été "donné trop de soutien et de postes d'une trop grande importance."

Ky non plus n'aimait pas Quang contre qui il avait gardé une rancoeur depuis les années 1958-1959. Quang, alors un lieutenant colonel dans le 2ème Corps, avait flatté Ngo Dinh Diem avec sa conversion au Catholicisme et plus tard de son adhésion au parti Can lao nhan vi; il avait également révélé à Diem-Nhu que Nguyen Cao Ky, en tant qu'aviateur, était en train de contrebander l'opium du Laos, et que quand il accomplissait cette opération, Ky avait l'habitude d'éviter l'inspection douanière à l'aéroport de Saïgon, et, rapportant que son avion était en difficulté, devrait alors attertir d'urgence sur l'aéroport militaire de Tan Canh où il passait la drogue à ses camarades d'armes et accomplices qui étaient en charge là.

Nguyen Cao Ky était transporté de joie à la suggestion de Westmoreland, pensant qu'il pouvait finalement prendre la vengeance sur Quang. À son retour de Can Tho, il invite immédiatement Nguyen Huu Co, alors le ministre de la défense fantoche, à une réunion à la résidence de Nguyen Van Thieu, alors président du Comité Directoir National de Saïgon, où il propose que Quang soit licencié, conformément aux souhaits du Commandant-en-Chef américain William Westmoreland. Nguyen Van Thieu et Nguyen Huu Co sont pris par surprise et embarassés par la suggestion de Nguyen Cao Ky. Thieu, Co et Quang étaient copains, les trois fréquentaient une école de formation de sous-officiers ouverte par les Français en 1948 à Hue, et en 1952 étaient envoyés à Pha Den (Hanoi) pour continuer les études militaires dans un cours de formation d'état major également organisée par les Français. Si Thieu et Co, qui ont atteint le sommet du pouvoir, devait maintenant évincer Quang, "les gens vont chuchoter". En outre, quand la situation politique au sud Viet Nam était encore en mess avec des groupes concurrents en chamailleries, Thieu et Co étaient soucieux de renouer leurs liens d'amitié avec Quang afin de renforcer leur position et préparer pour toute éventualité.

Aussi Thieu et Co expliquent à Ky que la seule façon de congédier Quang est de l'accuser de corruption. Mais cela rendrait tous les trois à la risée des gens, quand ils ont tout récemment atteint les sommet du pouvoir. Ils ajoutent qu'il est dangeureux pour Ky de provoquer Quang qui n'hésiterait pas de dénoncer les opérations de contrebande de Ky. Finalement, Ky est d'accord avec Thieu qu'une nouvelle fonction appelée l'Agence Centrale de Planification serait créée et de mettre Quang en charge. Ils diraient à Westmoreland que les fonctions sont purement nomimales, et le Commandant-en-Chef américain serait tout de même content de voir Quang retiré du 4ème Corps.

Des documents laissés derrière par les Américains au sud Viet Nam disent que l'ambassadeur américain Maxwell Taylor a "payé de l'attention à Nguyen Cao Ky" et que l'ambassade américain a voulu que "Ky soit l'homme fort" pour mettre les généraux fantoches en disputes sous contrôle. Cependant Ky s'avère tôt être acteur de cap et d'épée réputé par ses déclarations irréfléchies et politiquement incorrectes. Cabot Lodge, Ellsworth Bunker et autres fonctionnaires américains préfèrent Nguyen Van Thieu qui montre "plus de circonspection et d'habileté" que Ky. Ainsi après plusieurs années de chamailleries avec Thieu, Ky a été finalement évincé, l'ambassade américaine à Saïgon ayant choisi Thieu. Quand Ky était président du Comité Exécutif Central, c'est-à-dire premier ministre, il a placé ses propres hommes dans la police, police militaire, service secret, et continuellement renforçait sa clique dans l'armée de l'air qu'il dépendait pour parer à un coup d'état possible ou pour en monter un si nécessaire. Dans un tel cas, l'une des plus importantes tâches pour Thieu était d'éliminer sucessivement tous les supporteurs de Ky dans l'administration et l'armée, et de placer ses propres hommes aux postes clés.

Dang Van Quang était un ami intime de Thieu pour qui il a une fois agit en tant que "conseiller". Les généraux fantoches racontent que Quang s'est vanté qu'après son rappel du 4ème Corps et sa nomination en tant que président de l'Agence Général de Planification il a été invité à diner à la résidence de Thieu où il était resté toute la soirée à parler avec Thieu. Thieu dit à Quang au sujet de l'arrangement suggéré par Ky de l'évincer, et explique que dans le Comité de Direction Nationale, il y a beaucoup de gens qui n'aiment pas Quang, et que lui seul, Thieu, le défend. Thieu révèle également que Ky avait préparé un ordre écrit de démobiliser Quang, mais qu'il a refusé de signer.

Thieu, qui se pose comme le bénéfacteur de Quang, finalement déclare: "Toi et moi ont été copains depuis les jours difficiles. Je connais bien tes capacités en tant que stratégiste et je crois que tu devrait être confié un poste plus important que la commande d'un corps d'armée. Mais les gens trouvent faute avec toi, et en fait, ta réputation a été teintée quand tu étais dans la région du delta. Il ne conviendrait pas que je te nomme maintenant à un poste très important, les gens diraient que je favorise mes propres hommes. C'est pourquoi reste à l'Agence Générale de Planificaiton pour un temps et quand l'occasion vient, je te confierai un poste digne de ton talent."

En fait, en septembre 1968, Quang est nommé conseiller spécial du président en matière des affaires militaires, et en août 1969, il obtient une nomination supplémentaire en tant que conseiller spécial de Thieu en matière de sécurité nationale et concuremment président du Conseil de Sécurité Nationale, qui lui donne contrôle sur la police militaire, la police, le service secret, les services de renseignements domestiques et étrangers. Ces fonctions donnent à Quang de grands pouvoirs et cadrent bien avec ses penchants et sa délectation pour l'espionnage dans lequel il a été traîné par ses maîtres français et américains.

Seulement des Dollars

La plupart des anciens amis de Quang disent qu'après sa nomination en tant que conseiller spécial de Thieu en matière des affaires militaire et de sécurité, il devient froid et méprisant envers tout le monde, à l'exception des Américains et de Thieu et sa femme. Le Général fantoche Tran Van Khoi raconte qu'il a été un ancien ami de Quang avec qui il avait vécu pendant bien longtemps quand était un lieutenant et lui, un sous-lieutenant. Quand Quang est fait conseiller présidentiel, Khoi vient lui payer ses respects mais Quang est tiède comme s'ils ne se sont jamais connu l'un l'autre.

Le Général fantoche Nguyen Huu Co également se plaint qu'après avoir été évincé par Thieu-Ky, il a dû vivre en exil à Formose et Hong Kong pour plusieur années. De retour à Saïgon, il vit sous surveillance, avec les agents du service secret plantés aux alentours de sa maison, par ordre de Quang. De temps en temps, Quang le convoque pour lui interroger s'il "est en train de comploter avec quelqu'un pour préparer un coup d'état". En réalité, Quang sait trop bien que Co en a marre de la poursuite du pouvoir, sous la baguette magique des Américains, et seulement veut s'adonner au commerce. Mais c'est exactement parce que les affaires de Co sont en train de prospérées que Quang fait de temps en temps des menaces voilées à Co afin de soutirer un peu d'argent. Une fois, comme Co vient juste de quitter sa maison dans une voiture, deux agents secrets en motocyclette le suivent immédiatement et le garde à vue d'une manière voyante jusqu'à ce qu'il retourne chez lui. Bien sûr, ce n'est pas la manière de surveiller quelqu'un. Mais Quang a seulement voulu intimider Co, et en particulier aider sa femme d'extorquer l'argent de la femme de Co!

Plusieurs généraux fantoches ont remarqué que l'épouse de Quang était une femme très rusée et méchante. Elle aime jouer aux cartes avec les commerçants sans conscience de Cho Lon et les femmes des officiers sous les ordres de Quang. Elle s'adresse aux officiers subalternes de son mari en tant "jeunes frères" bien que plusieurs soient plus âgés qu'elle. "Juste pour être plus intime," explique-t-elle . Et dans des conversations "intimes" avec les femmes d'un lieutenant colonel ou un chef de province, elle se confierait: "Quang m'a dit au sujet de quelque sorte d'irrégularité de la part de ton mari. Mon jeune frère est-il très soucieux?" ou: "Il semble que mon jeune frère a été envoyé au front. A-t-il reçu l'ordre? Je lui souhaite bonne chance!" Les dames meurent de crainte en entendant ces nouvelles, et supplieraient Madame Quang de conseiller à son mari de demander au Président Thieu de garder leurs maris "loin du danger", ou de "montrer clémence" envers eux s'ils ont fait quelque chose de mal. L'effort de Thieu "à nettoyer et renforcer l'organisation" est une bonne occasion pour Quang et sa femme de collecter beaucoup d'argent de cette manière comme ceux qui ont reçu ou pourraient recevoir des ordres de transfert ou de licienciement, doivent graisser les paumes du conseiller s'ils veulent être épargnés. En principe, tout transfert d'un commandant de corps d'armée est suivi par celui des commandants de division et de chefs de province dans la zone tactique, pour assurer "la coordination sans problèmes entre les différents niveaux", ceci a été révélé par des documents laissés derrière au quartier général de l'état major fantoche. Mais ceci n'a pas été le cas avec Quang. Bien que ce dernier soit maintenant en charge d'un "organe central du gouvernment", il possède encore plusieurs de ses hommes dans la région du Mekong delta pour que, dans sa capacité de conseiller de Thieu en matière de sécurité, il puisse bien sûr faire des suggestions sur la nomination des chefs de province et de commandants de division.

Des documents américains ont révélé que quand Quang était commandant du 4ème Corps, il promulgue le slogan "ne pas laisser un seul grain du riz tomber dans les mains des Viet Cong", et au temps de la moisson, il envoie des troupes à la campagne pour des opérations de nettoyage. Suivant les troupes sont les commerçants sans scrupule venant de Saïgon avec des camions pour transporter le riz saisi de la population à leurs usines à Saïgon. Ils font ainsi de millions après avoir offert à Quang et sa femme une commission de quelque centaines de piastres.

Dang Van Quang a d'autres trucs pour faire de l'argent. En tant que conseiller de Thieu en matières militaire et sécurité nationale, il est fréquemment envoyé à l'ambassade américaine pour discuter "des matières secrètes", et ainsi a plusieurs occasions pour montrer sa dévotion pour les Etats Unis, pour opposer à la révolution, réprimer le peuple et malmener ses subalternes, et faire davantage d'argent. Quelque généraux fantoches dans la classe de ré-éducation a dit qu'après Quang est fait conseiller spécial de Thieu, il et sa femme continuent à acheter les drogues occidentales dans le 4ème Corps afin de les revendre à Saïgon, saisissant le contrôle du marché de drogues dans la grande cité étendant ses affaires dans d'autres régions. Comme Quang a sous lui la marine et la police militaire (il est en charge des matières de sécurité), les marchandises de contrebande introduites par les hommes de Quang passent facilement les points de contrôle, tandis que les produits (même légaux) appartenant aux autres groupes rencontrent beaucoup de difficultés dans leur déplacement: légumes et fruits sur le chemin du Mekong delta à Saïgon sont déchargés et laissés pourris ou dépiécés "pour chercher les prospectus Viet Cong". Ainsi, personne ne veut commercer dans les légumes et fruits, et les hommes de Quang monopolisent pratiquement ce commerce de denrée, imposant des prix exorbitants à Saïgon quand dans les régions avoisinantes les légumes et fruits, trouvés en grande quantité, sont vendus à prix honteusement bas.

Les commerçants sans scrupule à Saïgon ont utilisé habilement la protection de Quang pour faire de gros bénéfices, tandis que le général fantoche et sa femme obtiennent en échange avec eux de grosses sommes d'argent. Quand elle leur donne un tuyau ou leur procure un permis, la femme de Quang leur dirait: "Je voudrais avoir une part dans ces investissements. Mais...je ne puis pas trouver de l'argent maintenant, comment pouvez-vous trouver immédiatement de millions de piastres? Ainsi, faisons comme ceci: laissez-moi contribuer 15% au capital (vous pouvez me prêter l'argent) et j'obtiendrai un quart du bénéfice ou absorberait un quart des pertes!" Ça sonne bien juste, et net! Mais sous la protection du conseiller de sécurité Dang Van Quang, comment l'entreprise pourrait-elle souffrir de pertes! Et sans soulever un doigt, Madame Quang, avec de simples mots, peut ainsi faire des millions.

Quang une fois confie aux officiers supérieurs travaillant sous lui: "Dans ces temps troublants, les usines et plantations ne sont pas bonnes, et les banques locales ne sont pas sans risque. Il ne reste plus que les dollars, obtenez les en plein et déposez les dans une banque en Suisse neutre, c'est la meilleure ligne de conduite!" Sa femme une fois a dit franchement à la femme du lieutenant colonel Kien qui cherche un contrat d'approvisionnement de marchandises militaires: "si vous voulez faire quelque chose pour moi, donnez-moi juste mille dollars. Quant à la monnaie de Thieu, ce n'est que du papier vaut-à-rien!"

Opposant la Révolution jusqu'à la Fin

Etant dans le service secret et ayant accès à l'information secrète, Dang Van Quang est plus conscient que n'importe qui de la fragilité et l'effondredement inévitable du régime fantoche de Saïgon. Ainsi il a pris pleinement avantage de sa position en tant que conseiller de sécurité pour devenir riche, énormément riche, par tous les moyens possibles, aucun lucre n'étant trop sale pour lui, comme plusieurs généraux fantoche l'ont remarqué.

Quang, qui était un agent secret vétéran, était doué aux manoeuvres de diversion. Après son transfert du 4ème Corps à Saïgon, il se vante que "en opposant l'introduction des troupes américaines dans la région du Mekong delta, il a déplu Westmoreland", pour montrer qu'il est un homme dur, et anti-américain!

Quant il était le conseiller spécial de Thieu, Quang circulait la rumeur que le riz fourni par les Américains était mélangé avec des grains de plastique qui étaient "extrêmement toxique". La population épouvantée de Saïgon n'osent pas manger le riz américain, et ont dû acheter le riz local à un prix exorbitant. Les généraux fantoches qui racontent cette histoire remarquent: "Le coût de production des grains de plastique serait plus élevé que le prix du riz authentique. Certains gens peuvent mélanger le riz avec du sable ou des cailloux, mais personne ne serait fou au point de le mélanger avec des grains de plastique!"

Thieu, quand sa position s'affaiblit après plusieurs défaites, élimine plusieurs dans son groupe qu'il a trouvé cesser d'être fiables. Parmi ceux-ci est le conseiller politique Nguyen Van Ngan. Mais Quand demeure à son poste. Une rumeur est alors en train de circuler parmi les généraux fantoches que Quang est un homme de la CIA que l'ambassade américaine a placé à côté de Thieu pour garder un oeil sur le dictateur. Le service de renseignement militaire de Thieu a intercepté une copie d'un rapport de l'ambassadeur Martin à Washington, sur "l'état d'esprit des officiers de l'ARVN après la signature de l'Accord de Paris." Le rapport contient des détails "bien exacts" que seul des gens comme Nguyen Van Thieu, Cao Van Vien ou Dang Van Quang qui sont présents aux réunions "top-secret" peuvent en savoir. Certains gens soupçonnent que Quang a vendu des documents secrets aux Américains. Le soupçon augmente quand on a trouvé que Martin a plus de confiance envers Quang que Thieu, que les rapports du service de renseignement américain sur le Viet Cong, marqués "top secret", ont été envoyé directement à Quang, sans passer à travers les mains de Thieu.

Parfois, Quand confie aux généraux en charge des établissements militaires: "Monsieur Martin vient justement de me dire ..." Bien sûr, un homme comme Quang ne peut pas être attendu de divulguer les secrets d'une manière aussi irresponsable. Il voulait seulement rappeler à ses collègues qu'il est un "intime" de Martin, et intimider les chefs militaires, y compris Cao Van Vien. Dans le bureau du chef d'état major général une lettre avec la signature de Quang, datée le 19 avril 1975 a été trouvée qui commence avec ces mots: "Je viens tout juste de recevoir de Monsieur Martin ces trois documents, et je mets un paquet à votre disposition."

[...]

Jusqu'aux dernières minutes du régime du traîte Nguyen Van Thieu, Dang Van Quang oppose frénétiquement la révolution. Maintenant "évacué" aux Etats Unis, il travaille au siège de la CIA à Langley.

Vietnam Courier #49 (Juin 1976)
Courtoisie d'Adam Sadowski

Nota Bene: Dang Van Quang vit à présent à Atlanta, Georgia.