Selon cette première hypothèse, la création du tapis persan remonterait à un époque primitive et reculée.
Il serait l’oeuvre de frustres populations nomades, qui cherchaient ainsi à se protéger de la froideur du sol sans que cela leur coûte le sacrifice de la toison de leurs précieux animaux.
Les premiers tapis auraient donc été fabriqués sur de rudimentaires métiers horizontaux, facilement démontables et transportables, et il n’auraient été, au début, qu’un objet d’usage domestique et non une oeuvre d’art.
C’est un peu plus tard seulement que serait né le plaisir esthétique, le désir de décorer l’intérieur des tentes avec des pièces de tissu très particulières; elles auraient, alors, été agrémentées de plusieurs couleurs et de dessins variés, ces derniers étant devenus, par la suite, des motifs décoratifs constants.
Au fil du temps, ces populations nomades auraient fait connaître leurs créations dans les villages et les villes, lesquels se les seraient appropriés.
Selon cette deuxième hypothèse, le tapis aurait fait son apparition, également à une époque reculée, mais plus évoluée, et dans des sociétés sédentaires qui utilisaient déjà le métier vertical.
De plus, il aurait été créé pour satisfaire une exigence esthétique précise: le décor de l’intérieur des habitations, qui, désormais, étaient fixes.
Dès son apparition, le tapis aurait donc eu une motivation artistique indissociable de sa destination rituelle et de son rôle d’objet de cour.
Ce n’est que plus tard que les populations nomades auraient adopté ce nouveau produit, en faisant alors un objet plus sommaire et primitif, exécuté sur des métiers horizontaux, lesquels étaient obtenus en adaptant à leur mode de vie différent les métiers verticaux, qui étaient plus évolués.