Cet ouvrage n'est pas un recueil de contes traditionnels, précise dès l'abord Lucien Gourong, même s'il se nourrit des traditions que l'auteur tient de sa meumée Marie-Ange et de tous les gens que, depuis des années, il a longuement écoutés. Ce livre n'est donc pas à prendre comme un recueil de contes, mais plutôt une série de conversations... imaginez-vous dans un petit bar à matelots, vous réchauffant autour de quelques verres alors que dehors il pleut sans discontinuer. Vous écoutez Lucien Gourong, qui vous conte son pays, évoquant ici sainte Ninnoc changée en blanche biche, là les spontails qui semblent guetter à la porte; plus avant dans la soirée, le voici qui exhibe les souvenirs charriés par une vieille gwerz, plus tard encore il vous interroge sur les mystérieuses apparitions d'un camion fantôme. Le temps passe, la nuit tombe, le temps disparaît, vous êtes nulle part, il vous semble pourtant entendre au loin les cris des trépassés de la Sainte-Catherine, frapper au vantail le feutouër-Koëd venu annoncer la tempête... Avec un peu de chance, tout à l'heure, ce type qui n'a rien dit depuis le début, là-bas, à l'autre table, va se lever et chanter Merhed Loperan ou Kanouen al Levier. Ce bar-là, c'est une adresse à ne pas manquer, si un jour une petite soif vous prend, et qu'il pleut pas mal, et que vous voulez vous réchauffer un moment. C'est facile, vous ne pouvez pas le manquer : c'est aux Éditions du Scorff, Botoharec, 56320 &endash; Le Faouët. Allez, yec'hed mad, à la vôtre!