Enfin publiée, voici l'intégrale des œuvres incomplètes et anthumes de Pépito Matéo, et comme toujours dans le cas des publications des intégrales d'œuvres anthumes de conteurs, on se demande, avant de les ouvrir, s'il ne va pas s'agir de désintégrales, en fait, parce que l'oral, passé à l'écrit, hein, on a déjà vu ce que ça donne, alors bon, on se méfie. C'est pas qu'on n'est pas rat, no, mais bon, on se méfie. Qu'ils disent. Alors on ouvre un premier volume, qui s'appelle Insomnie: «Imaginez...» et c'est parti. Trop tard, fallait pas commencer. Vous êtes fait comme un... lecteur qui ne peut plus s'arrêter! Rrhhhaah! Pourtant, on ne vous la fait pas, des livres vous en avez déjà lu plusieurs, alors hein, c'est pas çui-là qui va... surtout qu'il est tout petit, à peine ouvert, et vous voilà déjà à la page 48, alors c'est pour dire. Vous résistez, vous dites: non, si je veux je le ferme, de toute façon, et dans les caves de votre esprit, une voix répète: oui, oui, d'abord, il le fermera quand il voudra, mais ça y est, vous êtes déjà à la page 64, ou 46 &endash;non 46, normalement c'est avant 48&endash; quoique là... faudrait vérifier, mais pas le temps: vous avez déjà commencé le deuxième volume, question de survie sans doute (survivra? survivra pas?) mais là c'est encore pire, surtout qu'il y a encore une page 48, alors vous essayez autrement, vous vous dites: changeons d'air, voire d'itinéraire, mais c'est fichu, vous entendez un petit bruit... tiens? qu'est-ce que c'est? Juste derrière la page, on dirait... comme un rongement... mais non! c'est vous même en train de dévorer rêve-errance... Patatras! ça ne s'arrange pas, d'ailleurs je n'aurais jamais dû accepter de faire cette critique. C'est malin, comment finir maintenant? Je devrais peut-être reprendre au début. Essayons. Donc, voici enfin publiée l'intégra... Non c'est idiot, ça va pas. Rhhah! c'est énervant à la fin. Je voudrais bien vous y voir, vous, d'abord. Allez-y, ouvrez ces petits livres et, sans m'en dire, vous mentirez des nouvelles. Sans rire.