Le Folklore de la mer. Saint-Malo, L'Ancre de Marine, 1997, 171 p.
Il s'agit de la réédition anastatique des huit chapitres que le grand folkloriste Paul Sébillot (1843-1918) a consacrés aux traditions des marins ou ayant trait à la mer, dans son irremplaçable traité Le Folk-Lore de France, dont ce livre constitue en réalité la première partie du second tome. Malheureusement, il n'existe actuellement aucune édition complète des quatre volumes de ce traité, épuisé chez Maisonneuve et Larose. Comme, depuis plusieurs années, on ne trouvait plus dans le commerce que des exemplaires d'une réédition outrageusement «allégée» des notes de l'auteur, le présent livre rend à nouveau disponible une partie de ce travail, et c'est heureux. Le seul problème est que, dans l'édition originale, la bibliographie est générale pour tout l'ensemble, et qu'elle se trouve à la fin du dernier tome... ce qui fait qu'ici, les appels des notes ne renvoient qu'à des références très abrégées. C'est dommage, car il suffisait de lister en fin d'ouvrage les titres concernés... c'est bien là le moins qu'on puisse demander à un éditeur désireux de faire un travail éditorial, et non soucieux de sortir un livre à moindres frais en «reprintant» des travaux sans droits d'auteurs.
Contes populaires de la Haute-Bretagne - 1. Contes merveilleux. (Édition établie et préfacée par Dominique Besançon). Rennes, Terre de Brume, 1998, 358 p.
Ce livre rend à nouveau disponible une importante part de la collecte de Paul Sébillot, car il s'agit du premier consacré par lui à l'étude &endash;dit-il&endash; du «bagage littéraire parlé», ou de la «littérature légendaire» de la Haute-Bretagne. Paul Sébillot avait lancé chez Maisonneuve la magnifique collection «Littératures populaires de toutes les Nations», dans laquelle ce tome était paru en 1880, mais la plupart des volumes de cette collection sont maintenant introuvables. Or la valeur de ce recueil tient non seulement à la richesse de son contenu (66 contes, et 128 qui suivront dans les deux tomes suivants), mais aussi à la méthode scrupuleusement suivie par son auteur, et ainsi résumée par lui même:
«Je me suis efforcé de conserver ces contes populaires tels que je les ai entendus, en me bornant à les mettre en français correct, à traduire les termes patois qui n'auraient pas été facilement compris, et à élaguer les redites qui ne sont pas utiles à la marche de l'histoire et qui, supportables dans un récit mimé et parlé, seraient devenues désagréables à la lecture. Je me suis bien gardé de vouloir embellir mon sujet en y ajoutant des épisodes tirés de mon imagination ou empruntés aux recueils publiés en d'autres pays, persuadé qu'en ces sortes de choses, la fidélité est à la fois ce qu'il y a de plus honnête et de plus habile ».
Par ce scrupule, Paul Sébillot se distingue de tous les auteurs qui ont publié des contes en y ajoutant leurs propres «ornements poétiques»... lesquels paraissent souvent bien vieillots maintenant. En s'interdisant ce type d'intervention, Sébillot a évité tout vieillissement prématuré, et il est heureux que les éditions Terre de Brume aient songé à joindre son uvre à leur catalogue, au côté de celles de Luzel et Le Braz.