De l'Homme.28.—Racontez la création du premier homme et de la première femme. Quand il eut créé le monde matériel, Dieu sembla se recueillir pour un grand dessein, et il dit: « Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance. » Puis, ajoute Moïse, il forma le corps de l'homme du limon de la terre, et il répandit sur son visage un souffle de vie, et l'homme se leva, âme vivante. Pour rappeler au premier homme son origine, Dieu le nomma Adam, qui signifie " tiré de la terre ". Dès lors Adam commence à exercer son rôle de chef de la création; il donne aux animaux le nom qui leur convient. Mais Dieu parla de nouveau et dit: " Il n'est pas bon que l'homme soit seul: faisons-lui une compagne semblable à lui. " Et, il envoya un profond sommeil à Adam, et pendant qu'il dormait, " il tira une de ses côtes, et en forma le corps de la première femme. " A son réveil, Adam, contemplant cette compagne, s'écria: "Voilà l'os de mes os ot la chair de ma chair. " Et Dieu appela cette première femme Ève, c'est-à-dire " mère des vivants ". 29.—Qu'est-ce donc que l'homme L'homme est une créature raisonnable, composée d'une âme et d'un corps.—Par son corps, d'une structure plus parfaite que celui des animaux, l'homme occupe déjà le premier rang parmi les créatures de ce monde. Les philosophes et les poètes du paganisme avaient constaté chez l'homme une constitution supérieure: la beauté de son visage, où se reflètent ses pensées; la majesté de cette tête qui s'élève vers le ciel, tandis que les animaux marchent courbés vers la terre; son aptitude à vivre sous tous les climats et dans toutes les régions. Mais ce qui constitue la véritable supériorité de l'homme, c'est son âme créée à l'image et à la ressemblance de Dieu. 30.—Faites-nous connaître l'âne. L'âme est un esprit immortel, que Dieu a créée pour être unie au corps de l'homme.—C'est une substance spirituelle, à la manière de celle de Dieu et des anges, quoique moins parfaite, et destinée à être unie à un corps, devant être servie par des organes. Nous disons que cette âme est faite à l'image et à la ressemblance de Dieu. En effet, elle est un esprit, comme Dieu est un esprit; elle est, comme lui, bien que dans un moindre degré, capable de connaître, d'aimer et d'agir librement; elle est appelée, comme lui, à vivre éternellement dans les siècles à venir. Et enfin,—ainsi que nous l'expliquerons bientôt,—Dieu a complété ces traits de ressemblance divine en revêtant l'âme humaine de justice, de sainteté et d'innocence, et en la destinant à jouir de son propre bonheur. L'homme a été créé, en effet, pour connaître Dieu, l'aimer, le servir, et par ce moyen obtenir la vie éternelle. I. L'existence de l'âme est niée par les materialistes, secte « non de philosophes, mais de menteurs », comme disait Pascal. Nous disons, nous, spiritualistes et catholiques, que l'âme existe, et qu'elle est distincte du corps. L'Écriture sainte ne nous laisse aucun doute à cet égard. Nous venons de voir, dans le récit de la création de l'homme, que l'âme est quelque chose de spirituel, comme un souffle émané de Dieu. Le mot âme est répété à chaque page des livres saints, et partout il désigne quelque chose de réel, de distinct du corps. " A la mort, la poussière rentre dans la terre d'où elle a été tirée, et l'esprit, ou l'âme, retourne à Dieu qui l'a donné. " (Eccl., XII, 7.) Aussi l'existence de l'âme humaine est un dogme fondamental, dont la croyance est nécessaire au salut. La raison humaine s'élève à la connaissance et à la certitude de l'existence de l'âme par les mêmes considérations qui lui font admettre l'existence de Dieu. Nous connaissons Dieu à ses œuvres, et notre âme à ses actes Nous constatons aisément en nous des faits que les philosophes rapportent à la sensibilité, à l'intelligence, à la volonté. Mais ce n'est pas la matière, et par conséquent notre corps, qui est capable de sentir, de penser, de vouloir. Il faut donc que ce soit un autre principe, et c'est ce que nous appelons notre âme. II. Complétons cette notion de l'âme humaine, en ajoutant qu'elle est libre et immortelle. 1° Elle est libre, c'est-à-dire pouvant choisir et faire le bien ou le mal. (lette liberté est affirmée par la sainte Écriture et par l'Église dans ses conciles; d'ailleurs, la promesse des récompenses et la menace des chatiments sont fondées sur cette liberté; il n'y aurait ni mérite ni démérite si nous n'étions pas libres Or partout et toujours il y a eu des lois, des traités, des récompenses, des châtiments; c'est donc que partout on croit à la liberté humaine. Au reste, nous nous sentons libres, et le fatalisme, qui est la négation du libre arbitre, trouve sa réfutation dans la conscience individuelle qui proelame notre liberté, et dans la contradiction que les partisans du fatalisme mettent entre leurs principes et leurs actes: toujours, dans la pratique, ils se comportent comme ayant conscience et-faisant usage de leur liberté. 2° Notre âme est immortelle, C'est-à-dire qu'elle ne périt pas avec notre corps, qui n'est que son enveloppe. " Dieu, dit l'Écriture, a eréé l'homme sans terme et sans fin. " (Sag., II, 23.) C'était un dogme de la religion mosaïque; c'est l'enseignement positif de Notre-Seigneur, qui non seulement proclame la survivance de l'âme, mais encore nous a révélé le-mystère de la résurrection des corps, pour partager avec les âmes leur destinée éternelle, heureuse ou malheureuse. La sagesse antique, dans la personne des philosophes Socrate, Platon, Cicéron, Sénèque, a professé la croyance à l'immortalité de l'âme. Nous l'admettons, nous Chrétiens, sur l'enseignement de la Révélation et de l'Église, et parce que la raison nous dit: 1° que l'âme, étant spirituelle et simple, ne peut pas mourir: car la mort est la décomposition des parties qui constituent un être; or l'âme,- étant une et indivisible, ne peut ni se décomposer ni mourir; 2° que l'âme ne saurait, non plus, être anéantie; car la science elle-même nous enseigne que rien ne périt dans la Création et Dieu ne doit pas faire d'exception pour les âmes, Créatures d'un ordre supérieur; 3° enfin, l'âme est immortelle, car elle a le désir instinctif de vivre, et Dieu ne doit pas tromper son espérance; elle a faim et soif de bonheur, et Dieu, qui ne comble pas son attente en ce monde, doit la satisfaire en une autre vie; elle est libre, et par conséquent il lui faut au delà de ce monde la récompense ou le châtiment qu'elle ne trouve pas ici-bas. Il lui faut, en un mot, une vie future, parce que la justice de Dieu, qui ne s'exerce pas toujours en la vie présente, demande qu'il y ait une autre vie où tout se répare, où le bien trouve une définitive récompense, le mal un définitif châtiment. CONCLUSION PRATIQUE
" Quand je n'aurais d'autre preuve de l'immortalité de l'âme, que le triomphe du méchant et l'oppression du juste en ce monde, a dit Jean-Jacques Rousseau, cela seul m'empêcherait d'en douter. Une contradiction si manifeste me forcerait de la résoudre. Je me dirais Tout ne finit pas pour moi avec la vie, tout rentre dans s'ordre h la mort. " C'est là l'espérance du juste; il compte sur l'immortalité et il dit avec saint Paul: " Je souffre, mais je ne suis pas confondu. " (II Tim., I 12.) Ce doit étre l'effroi du pécheur et s'il rencontre ici-bas le suecès, les prospérités temporelles il doit craindre dans une autre vie les représailles de la justice d'un Dieu qui a l'éternité devant lui. |