De la Résurrection de Notre-Seigneur.

Récit de la résurrection.—Preuves de ce grand miracle: l° certitude de la mort du Sauveur; 2° ses apparitions; 3° témoignage des apôtres et des chrétiens.

55.—Quand et comment arriva la Résurrection de Jésus-Christ?

Le troisième jour après sa mort, c'est-à-dire le dimanche matin (plusieurs pensent que ce fut le 20 mars de l'an de Rome 782, 34ième de l'ère chrétienne), Jésus-Christ, par sa propre puissance, réunit son âme à son corps et sortit glorieux de son tombeau.

- C'était au lever de l'aurore; les soldats veillaient. Nul pourtant ne vit le Sauveur sortir du sépulcre. Mais, en ce moment, il se fit un grand tremblement de terre, et quand les gardes revinrent de leur frayeur, la pierre qui fermait l'entrée du sépulcre était renversée; un ange était assis dessus, et le tombeau était vide. C'est ce que constatèrent les saintes femmes qui, dès le matin, étaient venues pour donner à Jésus une sépulture plus complète; c'est aussi ce que reconnurent les apôtres Pierre et Jean, accourus au tombeau à la première nouvelle de la résurrection de NotreSeigneur.

Chaque année, le saint jour de Pâques, nous celébrons l'anniversaire de ce fait mémorable, qui met le couronnement à la mission du Sauveur et prouve la divinité de sa personne et de son œuvre.

56.—La Résurrection de Jésus-Christ est-elle un fait bien certain?

Oui, de tous les faits historiques il n'en est pas qui soit plus certain et plus solidement établi que celui de la Résurrection de Jésus-Christ.

En effet: 1° Il est absolument certain que Jésus était réellement mort; la flagellation, le couronnement d'épines, le crucifiement, une agonie de trois heures, la perte de tout son sang: C'est assurément plus qu'il n'en fallait pour causer la mort de NotreSeigneur. Au reste, Pilate s'en était assuré avant de délivrer le corps à Joseph d'Arimathie; les soldats le constatèrent aussi, et c'est pourquoi ils ne lui lorisèrent pas les jambes. D'ailleurs, le coup de lance donné au cœur aurait à lui seul occasionné la mort, et enfin trois jours de sépulture dans un tombeau fermé, sans lumière, sans air, sans nourriture, au milieu de cent livres d'aromates, eussent suffi pour asphyxier un homme bien portant. La mort de NotreSeigneur a done été très réelle et très certaine.

Or, 2° ce qui n'est ni moins réel ni moins certain, c'est qu'on a revu Jésus-Christ vivant, non pas un jour, mais dans l'espace de quarante jours qu'il a passés sur la terre après sa Résurrection, et ici les témoignages abondent. L'Évangile mentionne dix apparitions différentes, dont plusieurs sont racontées en détail. Voici les principales:

Le jour même de la Résurrection, le matin, à Marie-Madeleine, puis aux saintes femmes venues pour l'embaumer plus parfaitement; à saint Pierre; le soir, aux deux disciples d'Emmaus, puis aux dix Apôtres réunis dans le cénacle, saint Thomas étant absent.

Le dimanche suivant Jésus apparut de nouveau dans le Cénacle, saint Thomas étant présent avec les autres Apôtres, et il fit toucher ses plaies au disciple incrédule, qui, parfaitement convaineu, s'écria: "Mon Seigneur et mon Dieu ! Un autre jour, il se fit voir sur une montagne de Galilée en présence de plus de cinq cents témoins; puis aux bords du lac de Génésareth, où il y eut une nouvelle pêche miraculeuse; enfin, le jour de l'Ascension au mont des Oliviers devant une foule nombreuse, qu'il voulait rendré témoin de son dernier miracle.

3° Ce qui confirme encore le fait de la Résurrection, c'est le témoignage des Apôtres, des martyrs et de tous les premiers chrétiens. On sait que les Apôtres étaient d'abord incrédules: ils n'ont cru que sur l'évidence, et n'ont pu se tromper sur un fait qu'ils ont vu de leurs yeux et touché de leurs mains. Non seulement ils ont cru, mais tous ont souffert la mort pour attester leur foi en Jésus-Christ et en sa Résurrection. Malgré les menaces, les persécutions et la mort, les autres témoins en ont fait autant.

Enfin, il fallait que ce fait fût reconnu bien évident et bien certain pour amener la conversion de tant de Juifs et de païens ! On ne pouvait être chrétien sans croire à la Résurrection de Jésus-Christ. Ce fait était l'un des grands témoignages qu'invoquait saint Paul pour convertir les peuples, et il a réussi. C'est qu'en effet, rien ne prouve mieux la divinité de Notre~Seigneur et de sa religion que cette Résurrection glorieuse, annoncée à l'avance à tout un peuple et réalisée par sa propre puissance.

CONCLUSION PRATIQUE

" Si Jésus-Christ n'est point ressuscité, écrivait saint Paul, notre foi est vaine; mais s'il est ressuscité, done, nous aussi, nous ressusciterons. Or le Christ est ressuscité d'entre les morts, prémices de ceux qui dorment; après lui ressusciteront à leur tour ceux qui ont cru à son avènement. " (I Cor., xv.) Telle est notre foi, et telle est aussi notre espérance; mais, observe l'Évangéliste, et c'était la parole même de Jésus ressuscité aux disciples d'Emmails: " Il a fallu que le Christ souffrît avant d'entrer dans sa gloire. " Jetons done les yeux sur notre modèle et si nous voulons, comme lui, avoir part à la résurrection glorieuse, mourons, comme lui, à l'orgueil; à la recherche de nous-mêmes, aux biens de ce monde. Cette mort sera pour nous le chemin de la vie.