SSP 15 décembre 1997
C'est une aînée de soixante-deux ans
qui témoigne des bienfaits de Dieu depuis son baptême.
Dieu m'a fait naître dans une famille très chrétienne
de dix enfants. Baptisée dans le mois d'octobre, mois du
rosaire, j'ai reçu les prénoms de Bernadette, Cécile.
À l'exemple de sainte Bernadette, j'ai voulu développer,
avec la grâce de Dieu, la simplicité et l'humilité
du coeur. À l'exemple de sainte Cécile, j'ai voulu
développer la joie intérieure et la semer autour
de moi.
Dans ce témoignage, je veux m'attarder tout
spécialement à un événement survenu
dix mois après ma naissance qui a marqué ma vie
chrétienne. En 1935, une épidémie de dysenterie
s'abattait sur le Québec. Chez les enfants elle présentait
des symptômes sérieux: l'hémorragie intestinale
et l'amaigrissement rapide donnaient une apparence squelettique
et conduisaient à la mort. J'ai été gravement
atteinte de cette maladie, jusqu'à frôler le seuil
de la mort. Le médecin traitant de ma ville natale a dit
à mes parents que j'étais "décomptée".
Ma mère, de nature bien déterminée, a répondu
à ce médecin qu'elle me transporterait à
l'hôpital Sainte-Justine de Montréal, milieu spécialisé
en soins pédiatriques. Le médecin lui a répondu
qu'elle n'aurait pas le temps de se rendre à destination.
Femme très croyante ma mère m'a quand même
transportée dans ses bras jusqu'à Montréal,
à une durée d'une heure et demie de chez nous. Là
le médecin de l'urgence qui m'avait examinée lui
dit: "Madame, ce n'est pas un enfant que j'ai devant moi,
mais un squelette." Alors ma mère, triste mais toujours
déterminée à me sauver la vie, a insisté
auprès du médecin pour m'hospitaliser et me procurer
les meilleurs soins possibles. Nous étions cinq bébés
malades dans la même chambre, et j'étais la plus
gravement atteinte. Mes quatre compagnons de chambre sont morts.
Comment se fait-il que j'aie survécu alors que selon le
médecin traitant ma mort était imminente?
LA CONSÉCRATION À MARIE
Mon état continuait à se détériorer:
je suis devenue inconsciente. Ma mère s'est sentie poussée
à quitter mon chevet pour aller prier dans une église
de Montréal. Elle s'est agenouillée au pied de l'autel
de Marie et a eu soudain l'inspiration de me consacrer à
la Vierge Marie. En sortant de cette église, malgré
sa peine, elle vivait une paix profonde. Quand elle est revenue
à l'hôpital Sainte-Justine, le médecin lui
a dit qu'il ne comprenait rien de ce qui venait de se produire
chez sa fille mourante qui s'était remise à reprendre
vie. Ma mère, a demandé au médecin à
quelle heure ce regain de vie etait apparu chez moi. Quelle fut
sa surprise et sa joie de se rendre compte que cette heure était
exactement celle où elle m'avait consacrée à
la Vierge Marie. Jamais je n'oublierai ce qu'elle m'a dit: "La
Sainte Vierge t'a guérie, crois-y." J'ai toujours
cru en cette guérison personnelle.
Ma mère m'a raconté cela une première
fois quand j'avais neuf ans puis quand j'avais dix-huit ans, alors
qu'elle était mourante d'un cancer généralisé,
elle me raconta à nouveau ce fait.
LE DON DE PIÉTÉ
Il faut imaginer l'effet qui a pu se produire dans
le coeur d'une fillette de neuf ans qui apprend une telle intervention
divine. Apprendre que Dieu par sa Mère a voulu me conserver
la vie alors que tant d'enfants mouraient autour de moi m'a profondément
touchée. Souvent je me posais la question: "Pourquoi
Dieu a-t-il décidé de me conserver la vie, et que
veut-il de moi en ce monde?" À partir de cet âge,
je suis devenue de plus en plus pieuse. Il faut souligner que
dès l'âge de trois ans ma mère avait commencé
à me montrer à prier. C'est à partir de ce
moment que maman m'a aidée à grandir dans ma foi.
L'Esprit Saint a éveillé en moi le don de piété.
Je sais tout ce que la prière m'a apporté.
Il est certain que ma consécration à Marie dès
ma première année de vie m'a facilité la
vie dans l'Esprit Saint. De neuf ans à douze ans, nous
demeurions face à l'église paroissiale. L'Esprit
Saint me poussait presque tous les jours à aller prier
devant le Saint Sacrement et la Vierge Marie. C'est à ce
moment que j'ai reçu cette grande grâce de croire
réellement en la présence Dieu dans le Tabernacle.
Quand je me savais seule dans l'église, je lui parlais
à voix haute. C'est dans cette intimité avec Jésus
que j'ai saisi comment il m'aime en profondeur. Je ne manquais
pas non plus d'aller à l'autel de Maman Marie: je la remerciais
d'avoir intercédé pour moi auprès de son
Fils Jésus.
LE DON DE LA VIE
La vie est un don précieux du Père
et elle lui appartient. Tous les jours je le remercie de m'avoir
guérie et de m'avoir conservé la vie durant soixante-deux
ans. Il a voulu veiller sur moi en compagnie de Marie. Dans la
lumière comme dans la nuit, il me présentait son
amour miséricordieux. Il m'aidait à ouvrir mon coeur
d'enfant à son amour de tendresse et à le donner
spécialement aux malades. La route n'est pas terminée
et encore aujourd'hui il m'aide à marcher avec lui et Marie.
Depuis treize ans il me fait cheminer comme membre affilié
dans la Famille Myriam Beth'léhem. Accepter de vivre quotidiennement
l'abandon à la volonté de Dieu sur soi, c'est demeurer
dans son amour et aller vers nos frères semer l'espérance
et la joie.
Merci, Vierge Marie, de nous conduire toujours plus à cet Esprit d'amour qu'est l'Esprit Saint.
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NOTE D'AUTEUR
Infirmière à la retraite, Cécile
Allard est mariée et habite Le Gardeur (Québec).
Elle est membre affiliée de la Famille Myriam Beth'léhem.
Elle est actuellement responsable d'un groupe de prière
au Sanctuaire de la Réparation et membre du Comité
diocésain du Renouveau charismatique de la région
est de Montréal.
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