Comme toute théorie économique de portée globale,
la théorie de la répartition prend appui sur les fondements
doctrinaux qui en constituent les soubassements, voire des variables explicatives.
En économie islamique, ces soubassements et variables sont :
Taskhir (assujettissement), Istikhlaf (intendance), Takrim (glorification),
Al’amanah (dépôt), Al Mas’ouliyah (responsabilité)...
Au niveau de la répartition les effets de cet ensemble axiomatique
commandent :
1) La justice sociale au niveau de sa conception théorique (démocratie
économique + efficience économique) d’abord et au niveau
des forces motrices de la mise en marche de ses dynamiques (production
+ répartition équitable + redistribution) ensuite.
2) Les déterminants organisationnels en ce sens que les rôles
impartis aux institutions compétentes sont réglementés
par la Chari’a. Ainsi le marché (par le biais de la détermination
des prix des facteurs), les mécanismes autonomes de la répartition
Zakat, Waqf, réparation de péché, offrandes, etc.)
et l’Etat (organisation de la Zakat, du Waqf et de toute autre sorte de
transfert) se doivent d’agir de concert afin d’engager la société,
indépendamment de toute circonstance historique, en même temps
sur les voies de l’efficacité, de l’équité et de la
solidarité.
3) Les bénéficiaires qui sont les destinataires de la
propriété ou du revenu le sont en fait soit à titre
de gain (rémunération des détenteurs des facteurs
: travail, capital et terre) ; soit à titre de besoin (divers ayants
droit aux transferts sociaux) ; soit à titre de droit (cession des
biens).
4) Les formes de la répartition qui sont au nombre de trois
: primaire, secondaire et tertiaire.
La première décrit les formes de propriété
(collective, étatique, privée) et les modalités d’y
accéder (textes, effort, transaction, etc.) ;
La deuxième s’occupe des conditions de détermination
des revenus des facteurs (salaire, profit, rente) ;
La troisième enfin reconsidère les résultats
issus des deux premières afin d’en combler les déficits en
procédant à des transferts relevant des mécanismes
obligatoires (charges familiales, Zakat, etc.), volontaires (Waqf, don,
etc.), surrogatoires (obligation d’assister le nécessiteux) et étatique
(devoir d’assurer l’équilibre social y compris par recours à
l’option fiscale).
Le tout doit converger vers une harmonie qui en n’est pas une
si les équilibres psychique, économique, social et écologique
ne confirment pas, de fait l’idéal théorique de la justice
sociale.