CHASSE A L'ARC : UNE NOUVELLE SOUFFRANCE MADE IN USA

EDITORIAL

Tous les automnes, coïncidant avec la chute des feuilles, s'ouvre la saison des tueries en tous genres. La chasse, que l'on soit dans l'hémisphère nord ou sud, bat son plein. Aucune espèce n'y échappe et tout ce qui bouge est abattu, ou presque. Les fusils crépitent comme aux plus beaux jours de la guerre des tranchées et la liste des victimes serait trop longue à publier. Mais enfin, on peut rêver, si le chasseur est "sérieux", il évite, si possible, toute souffrance inutile à l'animal. Il ne tire qu'à coup sûr pour que l'animal soit foudroyé. Mais pas partout. Il existe aux Etats Unis et ailleurs aussi, des sadiques embusqués qui se repaissent de la souffrance de l'animal : LES CHASSEURS A L'ARC.

Leurs victimes, les chevreuils. Pendant deux mois ou presque, ils sont autorisés à les massacrer. Laissez-moi vous décrire la journée d'un chasseur :

Levé avant l'aube et habillé d'une tenue camouflée et la face masquée comme les bourreaux du Moyen Age, il se prépare au départ. Ses armes sont prêtes, un arc et des flèches dont l'extrémité est garnie de 4 lames de rasoir, le chasseur s'enfonce dans la forêt après s'être aspergé d'un spray à base d'urine de biche ou de renard pour tromper sa victime. Avant le jour, il installe son siège accroché à plusieurs mètres du sol dans un arbre et là il attend. Pour s'éviter toute peine et être certain de ramener son trophée, il a eu soin de déposer sur le sol des sels minéraux dont les cervidés sont friands. La longue attente commence et bientôt le jour se lève, et avec le jour les premiers cerfs commencent leur migration à la recherche de nourriture. Attirés bientôt par l'odeur de ces sels dont ils raffolent, les premiers s'approchent timidement, lèchent le sel répandu sous le chasseur et le reste du troupeau se joint aux premiers arrivants. Sur l'arbre, le chasseur camouflé, l'arc tendu, attend sa victime, celle qui aura les plus belles cornes ou l'imprudent qui va se coucher là en attendant les premiers rayons du soleil. Insensible à la beauté du spectacle sous ses pieds, il ne voit que le bout de sa flèche et sa prochaine victime qui est là devant lui. La flèche part, silencieuse, ses 4 lames coupent la peau de l'animal, le troupeau s'enfuit et la bête blessée, le plus souvent au ventre ou aux poumons, commence sa course folle. Le "vaillant chasseur" descend alors de son arbre et la longue traque commence, car, à quelques rares exceptions près, la flèche ne tue pas sur le coup. A peine au sol, il suit la trace du sang, la trace de la souffrance et cette trace l'entraîne souvent sur des kilomètres. Il n'imagine pas le cerf courant une flèche enfoncée dans le ventre, il n'imagine pas sa flèche qui s'accroche aux arbres et aux broussailles, qui déchire ses entrailles, qui fouille ses poumons. La bête, quant à elle, folle de douleur, court droit devant elle, semant à chaque pas quelques gouttes rouges que le chasseur, comme le Petit Poucet, suit.

Les bêtes qui ont de la chance, si l'on peut appeler ça chance, meurent d'hémorragie, la flèche ayant touché une veine ou une artère et au bout de 10 à 15 minutes de souffrance, elles se couchent pour ne plus se relever. D'autres moins chanceuses ou victimes d'un chasseur plus maladroit traînent leur souffrance des heures, et pour certaines des jours. Elles finissent terrassées par une infection, la flèche ayant traversé leurs viscères, le chasseur ayant abandonné depuis longtemps leurs traces, pour être dévorées par les renards ou les busards ou tout simplement pour pourrir le long des routes ou des rivières.

Et ces gens qui se disent les plus évolués du monde ne se contentent plus maintenant de la souffrance qu'ils infligent aux animaux de leur pays, ils exportent leur sadisme vers les terres lointaines. Je viens de recevoir un catalogue, mais oui ils ont osé, à moins que cela soit une erreur d'adresse ou de la provocation, me vantant des voyages organisés avec chasse à l'arc en Afrique pour y tuer lions, léopards, panthères et autres animaux pour la somme modique de quelques milliers de dollars !

Et ce sont ces mêmes chasseurs, ces mêmes sadiques qui, lorsque, en montant dans leur affût, se rentrent sous la peau une écharde ou une épine se précipitent dans les salles d'urgence des hôpitaux pour qu'elle leur soit retirée après une anesthésie locale, ne pouvant supporter la souffrance qu'ils infligent avec tant de plaisir et de générosité aux innocents animaux.

Cette souffrance, ces déchets de l'humanité l'ont imposée à la petite biche qui est venue mourir chez nous, que vous pouvez voir sur cette page.

Comme vous le savez certainement, nous protégeons aux Etats Unis un domaine de plus de 500 hectares où de nombreux troupeaux de biches trouvent refuge. Malgré les pressions, les tentatives de pénétration des braconniers, nous avons veillé, armés jusqu'aux dents, à ce qu'aucun "sadique aux flèches" ne pénètre sur ce territoire et ici au moins les biches ont trouvé un lieu de repos et de refuge. P. Barcellini


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