Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème, ayant sept têtes et dix cornes. 4Cette femme était vêtue de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe d'or, remplie d'abominations et des impuretés de sa prostitution. 5Sur son front était écrit un nom, un mystère: Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre.

Pourquoi t'étonnes-tu? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte, qui a les sept têtes et les dix cornes. 8La bête que tu as vue était, et elle n'est plus. Elle doit monter de l'abîme, et aller à la perdition. Et les habitants de la terre, ceux dont le nom n'a pas été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie, s'étonneront en voyant la bête, parce qu'elle était, et qu'elle n'est plus, et qu'elle reparaîtra. - 9C'est ici l'intelligence qui a de la sagesse.... (Apocalypse 17:1 à 18:4)
Afin de pouvoir identifier cette Babylone la grande dont le nom est un mystère, il est nécessaire de mentionner quelques points liés à cette question en guise de préalable:

La doctrine concernant la Succession apostolique stipule que les 12 apôtres ont des successeurs institués par Dieu. Dans l'Église Catholique, l'ensemble des évêques sont considérés comme les successeurs des apôtres, et le pape comme le successeur de Pierre. L'Église affirme que les pontifes romains viennent immédiatement après Pierre dont ils occupent la position et assument les fonctions. Selon elle, Christ aurait confié à Pierre l'autorité suprême sur toute l'Église. Cette doctrine repose sur la venue de Pierre à Rome. L'Encyclopédie Catholique (angl.; éd. de 1911) déclare:
"Cela constitue le fondement historique de la prétention des évêques de Rome à la primauté apostolique de Pierre."
Pour justifier cet enseignement, elle affirme que Pierre ne pouvait être allé dans la ville de Babylone qui avait selon certains déjà disparu de la scène mondiale à l'époque de l'apôtre. Celui-ci ayant transmis les salutations de l'église des élus qui sont à Babylone (1 Pi 5:13), cela fournirait, si ces assertions s'avéraient vraies, la preuve qu'il utilisait le nom Babylone en guise de sobriquet pour Rome.

A lire également :
--"Les deux Babylones" de Alexandre Hislop

--Jamieson, Fausset and Brown's commentary [Traduction on line]
  1. Au sujet de "Babylon"(angl) d'ou pierre envoie ses salutations 
  2. Au sujet de "Babylon"(angl) en Apoc 17
--Easton's Bible Dictionary (Babylon was not Rome) --Smiths Bible Dictionary

--Visite des Catacombes

--Le tombeau de Pierre: au Vatican?

Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème, ayant sept têtes et dix cornes. 4Cette femme était vêtue de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe d'or, remplie d'abominations et des impuretés de sa prostitution. 5Sur son front était écrit un nom, un mystère: Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre
 
Partant de là, la croyance catholique est que, lorsque Jean mentionne Babylone la Grande en Apocalypse chapitre 17 il sous-entend lui aussi Rome.Les partisants de cette explications appuient leur thèse sur le fait que la femme de la vision de Jean qui est appelée Babylone la Grande est décrite en ces termes par la prophétie : «Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise.» et que «Rome serait née au VIIIe  av. J-C. du regroupement de plusieurs villages latins et sabins établis sur des collines, sept selon la tradition.» selon Le Larousse.

Tout ceci peut susciter plusieurs questions ...

1) Avons nous des preuves que Babylone avait complètement disparue à l'époque de Pierre? Ce qui bien évidemment rendrait impossible son séjour dans cette ville.
Ou bien les faits montrent-ils le contraire?

2) La Bible fournit-elle des indications concernant l'activité de l'apôtre Pierre qui pourraient nous renseigner? Donne-t-elle des renseignements sur l'activité de l'apôtre Paul qui se rendit à Rome (Ce fait est reconnu unanimement par tous les historiens et bien entendu est attesté dans la Bible).
3) Pour quelle raisons Pierre s'il était à Rome aurait-il jugé nécessaire de camoufler l'identité de la ville en l'affublant du sobriquet de Babylone?
4) L'apocalypse écrite par Jean sous inspiration divine limite-t-elle son accomplissement à Rome?
En quoi le contexte biblique peut il nous aider?
Dans la suite, je m'efforcerai de répondre de façon logique et progressive à ces différentes questions.

BABYLONE AVAIT-ELLE VRAIMENT COMPLETEMENT DISPARUE ??

- L'historien du premier siècle Josèphe décrit quelques-unes des actions d'Hérode le Grand qui régna à Jérusalem de 37 avant notre ère à peu de temps avant la naissance de JC. 

    Dans son livre l'histoire ancienne des Juifs, livre XV, chapitre 2, parag 2 on peut lire: "Hircan ayant été mené à Phraate, roi des Parthes, ce prince le traita trés bien à cause de la noblesse de sa race, lui ôta ses chaines, et lui permis de demeurer à Babylone ou il y avait un grand nombre de Juifs"(c'est moi qui souligne)

- Si nous consultons l'Atlas biblique historique Westminster (Angl.) 1956, de Wright et Filson, et si nous examinons à la page 89, la carte intitulée "Le monde Romain à la naissance de Jésus Christ" nous noterons que la ville de Babylone y est indiquée, ce qui prouve qu'elle existait alors, sur l'Euphrate.

- L'International Standard Bible Encyclopaedia, edition of 1955, Volume 2, page 856 colone 1 explique ce qui suit aprés avoir fait mention des écrits de Joseph que je viens de citer : «Pendant des siècles, Babylone resta le foyer du Judaïsme oriental.»

Nous avons entre autre noté que l'historien Joseph mentionne qu'il y avait «un grand nombre de juifs» vivant à babylone.

Sachant que Babylone n'avait pas complètement disparue et sachant que dans cette ville se trouvait un grand nombre de Juifs, celà nous aide-t-il à établir la venue de Pierre dans cette ville comme il le mentionne dans sa 1ere lettre (1Pierre 5:13)

La Bible nous fournit des détails interressants. Elle mentionne le fait que contrairement à Paul qui avait été envoyé vers les nations (non juives) appelés également incirconcis, Pierre lui s'était vu confier «l'évangile ou bonne nouvelle pour les circoncis» (les juifs).(Épitre de Paul aux Galates chap 2 versets 7,8)

Que signifient ces versets? Par exemple pourraient-ils signifier que Pierre aurait quand même accomplit son ministère à Rome, s'occupant des Juifs dans cette ville habitée essentiellement par des non-juifs tandis que dans cette même ville, Paul s'occupait lui exclusivement de ces non-juifs?

Plusieurs faits rendent cette hypothèse impossible.

1-L'historien Joseph qui dans son livre l'histoire ancienne des Juifs, livre XV, chapitre 2, parag 2 précise qu'«à Babylone ... il y avait un grand nombre de Juifs»"[voir note] confirme également qu'à Rome ils étaient peu nombreux (environ 8000). (l'histoire ancienne des Juifs, livre XVII, chapitre 11) L'empereur Claude (41-54) y était sans doute pour quelque chose; ce dernier promulgua un décret qui expulsait les Juifs de Rome (Ac 18:1, 2). Comment penser que Pierre qui fut charger de prêcher l'évangile aux Juifs se rendit dans une ville ou ils étaient peu nombreux délaissant par la même occasion une région et une ville ou au contraire ils étaient Trés nombreux! Si l'on adhère à ce raisonnement - savoir que Pierre parce qu'il aurait été pape devait se rendre à Rome, pour prétenduement fonder l'église de Rome,- cela signifierait que Pierre, le "premier pape", le "père de l'église", le "chef" de tous les chrétiens ne s'occupait en définitive que de ceux de sa nationalité. N'est-ce pas aussi invraisemblable que d'essayer d'imaginer Jean Paul II n'effectuant sa mission en ne s'occupant que des Polonais vivant à Rome? Quelqu'en soit la raison?
Nous comprenons donc que la Bible établit clairement que Paul fut envoyé vers les nations non-Juives mais qu'elle montre tout aussi clairement qu'il ne restreignait pas son activité exclusivement au champ des non-Juifs. Non!, les juifs qui résidaient dans ces nations faisaient également l'objet de son attention.
Pierre quant à lui fut envoyé là ou se trouvaient de nombreux Juifs. Babylone en faisait partie. Sa venue à Rome repose sur la prétention de sa primauté sur l'église du Christ alors que la Bible elle même rappelle qu'aprés sa résurrection Jésus resta le chef de l'Église et que cela doit durer éternellement.
Éph. 5:23 "Le Christ est chef de l'Église."
Héb. 7:23-25 "De plus, ceux-là sont devenus prêtres en grand nombre [en Israël], parce-que la mort les empêchait de durer; mais lui [Jésus Christ], du fait qu'il demeure pour l'éternité, il a un sacerdoce immuable. D'où il suit qu'il est capable de sauver de façon définitive ceux qui par lui s'avancent vers Dieu, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur." 1 Pierre 2:4-8 «Venant vers lui comme vers une pierre vivante, rejetée, c'est vrai, par les hommes, mais choisie, précieuse, auprès de Dieu, 5 vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, vous êtes en train d'être bâtis en maison spirituelle, pour une sainte prêtrise, afin d'offrir des sacrifices spirituels, agréés de Dieu grâce à Jésus Christ. 6 Car on trouve dans l'Écriture : "Voyez ! Je pose en Sion une pierre, choisie, une pierre angulaire de fondement, précieuse ; et celui qui exerce la foi en elle ne sera déçu en rien." 7 C'est pour vous donc qu'il est précieux, parce que vous êtes des croyants ; mais pour ceux qui ne croient pas, "cette même pierre que les bâtisseurs ont rejetée est devenue [la] tête de [l']angle", 8 et "une pierre qui fait trébucher et un rocher de scandale". Ceux-ci trébuchent parce qu'ils désobéissent à la parole. C'est bien à cela qu'ils ont aussi été destinés.»

Certaines personnes affirment que «Les premiers chrétiens avaient l'habitude d'appeller Rome par le sobriquet de Babylone pour ne pas éveiller des persécutions inutiles des romains qui ne comprenaient pas de quoi il parlaient.»

Pourtant L'historien ecclésiastique Dupin écrivit:

«La premiére épître de Pierre est datée de Babylone. Un grand nombre d'anciens ont compris que ce nom signifiait Rome; mais aucune raison ne semble avoir pu inciter saint Pierre a changer le nom de Rome en celui de Babylone. Comment ceux à qui il écrivit auraient-ils pu comprendre que Babylone était Rome?»

Donc, d'aprés les défenseurs de la théorie Babylone = Rome les écrivains bibliques écrivaient celà «pour ne pas éveiller des persécutions inutiles des romains qui ne comprenaient pas de quoi ils parlaient.»
Mais d'aprés L'historien ecclésiastique Dupin, Pierre n'avait «aucune raison» de le faire.

comment établir qui a raison?

L'en-tête de la premiére épître de Pierre, tel qu'il est édité par la société John Murphy, sous les auspices du cardinal Gibbons, déclare, ce qui suit:
« Il écrivît à Rome, qu'il appelle figurativement Babylone, environ quinze ans après l'ascension de notre Seigneur. » (c'est moi qui souligne)

Donc d'aprés l'explication fournie, Pierre écrivit sa première lettre environ quinze années après l'ascension de Jésus au ciel. La date pour la rédaction de la lettre de Pierre serait donc l'an 48 selon le calcul catholique.

Prenons de la marge pour être plus sûr!

Toujours concernant la rédaction de la lettre de Pierre, L'Encyclopédie Catholique (angl.), tome XI, page 753 colonne 2, déclare :
«L'opinion la plus probable est celle qui consiste à la placer vers la fin de l'annés 63 ou au début de 64 »
Et L'Encyclopédie situe le martyre de Saint Pierre entre 64 et 67 ajoutant « l'Épitre ne saurait être postérieure à cette date.»
Et d'ajouter « La persécution de Néron qui commença vers la fin de 64, n'était pas encore déclenchée(c'est moi qui souligne)

Donc, d'après les calculs catholiques, Pierre écrivit son épitre avant que Rome n'ait commencé sa campagne de persécutions contre la congrégation chrétienne.
Dans ces conditions, comme l'explique L'historien ecclésiastique Dupin «aucune raison ne semble avoir pu inciter saint Pierre a changer le nom de Rome en celui de Babylone»

Notons qu'une fois de plus, la bible fournit des indications complementaires (2 Tim 3:16,17) Comment celà?

Si l'on relis L'Encyclopédie Catholique (angl.), tome XI, page 753 colonne 2, à propos de la lettre de Pierre:
«L'opinion la plus probable est celle qui consiste à la placer vers la fin de l'annés 63 ou au début de 64 »

Nous savons bien sûr que d'autres livres de la Bible furent écrit dans les années 60 parmi lesquels de nombreux livres de l'apôtre Paul. D'ailleurs à son sujet nous sommes tous d'accord pour dire que lui, c'est sûr, il est allé à Rome et c'est même de là qu'il écrivit certains de ces livres.
Parmi ces livres on trouve la IIe épitre de Paul à timothée.
Fait interressant, L'Encyclopédie Catholique (angl.), tome XI, page 753 colonne 2, mentionne « La persécution de Néron qui commença vers la fin de 64» En fait, Rome fut ravagée par un grand incendie qui détruisit environ un quart de la ville. Pour se protéger des rumeurs selon lesquelles il en était responsable, l'empereur Néron rejeta la faute sur les chrétiens. Cette accusation semble avoir suscité une vague de violentes persécutions de la part des autorités contre les chrétiens (d'origine juive, romaine  ou autre, peu importait. Le simple fait d'être chrétien suffisait pour faire l'objet des persécutions les plus cruelles).
Et aux environs de 65, Paul écrit sa IIe épitre à Timothée.
Mais plus interressant encore, Paul parle de Rome dans sa lettre. Cache-t-il son identité? L'appelle-t-il "BABYLONE"? Aprés tout, cette fois ça y est, Rome persécutent les chrétiens....(TOUS les chrétiens!)
2 Tim 1:16,17 «Que le Seigneur répande sa miséricorde sur la maison d'Onésiphore, car il m'a souvent consolé, et il n'a pas eu honte de mes chaînes; 17 au contraire, lorsqu'il est venu à Rome, il m'a cherché avec beaucoup d'empressement, et il m'a trouvé.»

Ainsi, Paul était à Rome et quand il mentionne cette ville il dit .... ROME!.

Lorsque Pierre dit qu'il est en companie de l'église des élus de Babylone, il parle de BABYLONE. D'autant plus que lorsqu'il écrivit sa première lettre, L'Encyclopédie Catholique précise :«La persécution de Néron qui commença vers la fin de 64, n'était pas encore déclenchée.»

A ce sujet, l'Encyclopédie biblique de M'Clintock et Strong (angl,), tome VIII, page 18, déclare ce qui suit: «Mais pourquoi découvrir un sens mystique a un nom qui désigne le lieu de rédaction d'une épitre? Il n'y a pas plus de raison de faire une telle interprétation que de donner une signification analogue aux noms géographiques du [chapitre] 1 [verset] 1. Comment ses lecteurs pourraient-ils lirent Église de Rome dans les termes [he syneklekté : l'église élue avec] vous à Babylone?»



Comment le contexte biblique peut il nous aider? [lire la suite]

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2) Plus interressant encore, la bible nous permet d'etablir le fait qu'il y avait des chrétiens parmis eux. Elle mentionne ce qui s'est passé en l'an 33 lors de l'effusion de l'Esprit Saint:
(actes 2;9) «Oui, ils étaient stupéfaits, ils s'étonnaient et disaient : "Voyons ! Tous ces gens qui parlent sont des Galiléens, n'est-ce pas ? 8 Et pourtant, comment se fait-il que nous entendions, chacun de nous, sa propre langue, celle dans laquelle nous sommes nés ? 9 Parthes et Mèdes et Élamites, et les habitants de Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce, du Pont et [du district] d'Asie»(c'est moi qui souligne)
Des habitants de Mésopotamie étaient donc présents. Le terme "Mésopotamie" a été employé diversement aussi bien dans le passé que de nos jours. Fondamentalement, au sens large, la Mésopotamie embrasse toute la région comprise entre le Tigre et l'Euphrate, et part depuis le golfe Persique, au Sud, jusqu'aux montagnes de Turquie et d'Iran, au Nord. Elle inclut donc la plaine alluviale de l'ancienne Babylonie, qui s'étend sur quelque 400 km au Sud de Bagdad.
Dans un sens plus restreint, toutefois, la Babylonie n'est pas comprise.
Au Ier siècle de n. è cette désignation était employée au sens large. Cela ressort d'Actes 7:2, où Étienne dit d'Abraham qu'il était en "Mésopotamie " alors qu'il résidait encore à Our, une ville de Babylonie.
Ainsi nous savons que des habitants de la Babylonie figuraient parmi ceux qui devinrent chrétiens en l'an 33. C'est donc fort logiquement que Pierre visita les Élus juifs résidant à Babylone. De là il écrit à d'autres circoncis qu'il ne visitera pas apparemment (mais qui habitent dans des villes tout aussi réelles que Babylone): «à ceux qui sont étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie et la Bithynie»


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1) 2. But when Hyrcanus was brought into Parthia the king Phraates treated him after a very gentle manner, as having already learned of what an illustrious family he was; on which account he set him free from his bonds, and gave him a habitation at Babylon, where there were Jews in great numbers.(l'histoire ancienne des Juifs, livre XV, chapitre 2, parag 2)